Dans les années 80, l'actrice marocaine Salwa Jaouhari fut une valeur sûre du cinéma et de la télévision. On la retrouvait régulièrement dans les films et feuilletons, dans différents rôles au plaisir d'un public attentif aux jeunes talents. Salwa Jaouhari est née le 25 mars 1964 (46 ans) à Casablanca, d'un père ancien combattant devenu commissaire et d'une mère chanteuse non professionnelle. Sa demi-sœur n'est autre que la comédienne disparue prématurément Majda Badreddine, ex-épouse de l'autre comédien chanteur scénariste Larbi Batma. Salwa fait ses études primaires et secondaires au centre des filles jusqu'en 1979. Mais, à lâge de huit ans, elle démontrait déjà son penchant pour le théâtre, car membre de la troupe ralliée au parc de Casablanca sous la direction de Abdelkader Laâla et ce jusqu'en 1978. Elle intègre ensuite l'association de la grande Unité artistique dépendant du Goeth Institut de Casablanca sous la présidence de Abdelilah Tahri. Parallèlement, elle étudia le théâtre au conservatoire national d'art dramatique avant de devenir membre à part entière du théâtre municipal de Casablanca. Dès la fin des années 70, elle interpréta plusieurs rôles dans diverses pièces mises en scène par des artistes plus ou moins connus. c'est ainsi qu'on la retrouve en 1978 dans la pièce «Ombres chinoises» qui participa au festival des pièces courtes à Casablanca avant de revenir en 1979 dans une pièce mise en scène par Abdelkader Laâla : « Aanoura et Aanour ». Le théâtre professionnel ne tarda pas longtemps « Nakhoua al khoua » est la pièce qui lui ouvrit les portes du professionnalisme aux côtés du duo Aziz Saâdallah et Khadija Assad, pièce montée par la troupe « Le théâtre 80 ». A la même époque, elle participa à la pièce : « Chaib bouma dir », adaptée de « l'école des femmes », mise en scène par Hamid Benroudan. En 1981, c'est le tournant d'une carrière débutante. Elle devient membre de la troupe des « artistes associés », dirigée par le comédien Mohamed Khalfi. En endossant les rôles principaux, elle participa à de nombreuses pièces dont notamment : « frank nakes fi lbank » ; « Dzaouak magalha lia », « Imarat di Bouazza », « Aaris man lkharij », « Zaoujti mouchkilti » « Dahk fih ou fih », toutes mises en scène par Mohamed Khalfi. Ces pièces la conduisant évidemment à faire de longues tournées au Maroc et à l'étranger, en Hollande, en France, entre autres pays où réside une communauté maghrébine. En 1982, c'est la révélation au cinéma. Tout le monde se souvenait de l'arrivée en éclat de cette belle femme au physique de star, élancée comme un mannequin, sollicitée partout, venue directement de Casablanca pour soutenir Mohamed Tazi B.A, dont le film « Lalla Chafia » est en compétition officielle au premier festival national du film, qu'abritait la ville de Rabat en décembre 1982. Salwa Jaouhari tenait le rôle principal dans ce film sur l'émancipation de la femme marocaine en milieu rural, et dont le scénario est écrit par un jeune universitaire du nom de Bachir Kamari. Salwa n'a que 18 ans et se comportait déjà en star à l'émerveillement des participants de ce premier festival du film. Elle fut accompagnée par sa mère fière de sa fille, décidée à embrasser une carrière artistique. Depuis, les propositions pleuvent, on retrouve Salwa Jaouhari dans « L'impasse » (1983) (Louarta), réalisé par Mustapha Khayat, qui ne lui réserve qu'un rôle secondaire, très en deçà des ambitions de la jeune actrice. Heureusement qu'elle se rattrape dans « Abbes ou jouha n'est pas mort », où Mohamed Tazi B.A lui réserve un grand rôle, dans ce film tourné, comme Lalla Chafia à Témara. Les propositions de la télévision sont aussi alléchantes. Jaouhari tient les rôles principaux dans « Bait Al Aaila » (1985), « Al Mouassassa » (1986) de Hassan Moufty, « Les hommes ne pleurent pas » (1988) d'Abdellah Mesbahi. Ainsi, Jaouhari mena une triple carrière au cinéma, à la télévision et au théâtre. Seulement, l'avenir ne sera pas aussi prometteur.