Sous la présidence d'honneur du secrétaire général du PI, Mr Hamid Chabat, les deux alliances des médecins et avocats Istiqlaliens à Tétouan ont organisé une conférence culturelle sous le thème : « La profondeur historique et unitaire entre le nord du Maroc et les provinces du Sahara : culturel, spirituel et politique » Par l'organisation d'une telle activité, les deux alliances et l'inspection provinciale du PI s'investissent résolument à contribuer, à réhabiliter, à revaloriser et à impliquer davantage l'action politique et partisane et à agir pour une meilleure implication des professions et des élites dans le champ politique. Cette conférence a eu lieu à la maison de l'artisan (dar es sanie), elle a été animée par M. Mustapha Kabbaj, professeur chercheur avec la participation des autres professeurs chercheurs notamment Mohamed Soussi et Abderrahim ElMaslohi. Egalement Aboubakr Bennouna ex: ambassadeur du Maroc qui a participé au lever du drapeau marocain dans les provinces sahariennes en 1975. Après lecture de versets du Saint Coran, M. Kabbaj a pris la parole pour situer le contexte de cette manifestation qui s'inscrit dans le cadre de la commémoration du 80ème anniversaire de la création du PI. A cet effet, ajoute l'intervenant un programme a été préconisé par le PI et à travers le royaume et qui vise le partage d'un patrimoine d'une mémoire nationale avec toute les couches vives du Royaume. Cette mémoire est un droit aux marocains. L'intervenant n'a pas manqué de rappeler à cette occasion la portée et la symbolique de cette commémoration, soulignant que le PI tient toujours à maintenir les ponts entre le passé et le présent à travers la célébration d'une mémoire nationale en y puisant les vertus du patriotisme sincère des pionniers de la résistance et de la lutte contre le colonialisme. Mr Kabbaj a évoqué aussi les personnalités qui ont marqué l'histoire du nord du Maroc et leurs relations avec ceux du centre marocains et du mouvement national. Ensuite la parole est cédée à Mr Abderrahim El Maslohi, professeur universitaire et SG de l'alliance des enseignants Istiqlaliens de l'enseignement supérieur, qui, dans son exposé a bien défini la mémoire culturelle, avant de rappeler lui aussi les personnalités Tétouanaises qui ont marqué l'histoire du nord. Il a développé leurs actions et les moyens dont elles disposent pour contrecarrer l'occupant. L'intervenant a abordé la publication de journaux et la presse dans le nord qui a constitué un trait d'union dans l'information et la communication avec leurs homologues du centre du Maroc. Pour sa part, M. Mohamed Soussi membre du comité exécutif du PI a abordé la coordination entre les deux mouvements celui du nord et du centre du Maroc dans la lutte contre le colonialisme, surtout celle qui existait entre et Allal El Fassi et Abdelkhalek Torres, incontestable compagnon et co-leader avec Allal El Fassi à la tête du parti de l'Istiqlal. Jusqu'à sa mort en 1970, il était considéré comme l'une des plus brillantes personnalités politiques que le Maroc a connues tout au long du siècle dernier. Il était surtout un leader charismatique et incontournable dans les zones du nord marocain. Le chef de file du mouvement nationaliste dans l'ensemble des provinces du nord et du Rif. Il a tellement mérité ce titre au point qu'on le surnommait, à l'image d'Allal El Fassi «le leader, le professeur, le pionnier et le patriarche de l'action pour l'indépendance et l'unité nationale». Il a effectivement donné le meilleur exemple du nationaliste marocain convaincu, qui n'hésitait par à consentir tous les sacrifices, pour rester jusqu'à sa disparition, fidèle et attaché aux constantes et aux grands principes qui guident cette nation. De la création du parti de Réforme nationale... C'est sur une initiative strictement personnelle, qu'il décide dès le 18 décembre 1936, de fonder son propre parti politique dans les zones nord du Maroc, occupées alors par les Espagnols. Il l'appellera le «Parti de la Réforme nationale». L'année même où le Général Franco, se lance à partir du Rif marocain à la conquête du pouvoir en Espagne. Cela n'empêchera pas Abdelkhalek Torres de lancer son parti d' «Al Islah Al Watani», la structure qui précède de près de huit années, la création du Parti de l'Istiqlal, fondé officiellement en 1944. Et il aura fallu exactement vingt ans de lutte ininterrompue pour que le Maroc accède enfin à l'indépendance. Pour ses partisans au nord comme dans le reste du Maroc, Abdelkhalek Torres donnait le meilleur exemple de l'action sérieuse, de la droiture et de la détermination et du nationalisme sincère. Il puisait sa bonne réputation dans son ouverture sur toutes les couches de la société. L'image qu'il s'est faite auprès des citoyens les plus modestes et les plus humbles. .... à la fusion avec le parti de l'Istiqlal Et c'est aussi à cette époque qu'une rencontre entre Allal El Fassi et Abdelkhalek Torres, les amis de longue date, aboutit à la fusion des deux partis: le parti Réforme nationale au nord et le parti de l'Istiqlal dans le reste du Maroc. A partir de là, les deux hommes vont former un duo unique en son genre dans la vie politique marocaine. Un tandem dont l'œuvre était grande pour l'édification d'un Maroc réformé et libéré des vicissitudes et malentendus du passé. Pour sa part,M. Mustapha Bennouna a fait un exposé sur les péripéties de l'occupation du Sahara, les différentes correspondances entre les responsables marocains et espagnols pour la récupération de ces territoires, également les différents traités ayant abouti à la libération de ces provinces dont l'avis de consultation du tribunal international de la Haye et l'organisation de la marche verte. Mr Bennouna a évoqué le rôle joué par la jamaâ du Sahara avant de conclure par la proposition marocaine politique de résoudre ce problème préfabriqué.