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Abdelkhalek Torrès : L'action régionale au service de l'unité nationale
Publié dans La Gazette du Maroc le 17 - 07 - 2006

Rares sont les leaders politiques marocains qui avaient la stature d'un Abdelkhalek Torrès. Le leader de la lutte anti coloniale dans le nord du Maroc occupé par les Espagnols, sera aussi l'un des artisans de l'indépendance et de l'unité nationale. Eclairage sur le co–leader du parti de l'Istiqlal.
Certains de ses partisans, admirateurs et compagnons de route affirment volontiers que «s'il n'y avait pas Abdelkhalek Torrès, on aurait eu deux Maroc. Le Maroc du nord, sa région d'origine, et le Maroc du centre-sud».
Incontestable co-leader avec son compagnon Allal El Fassi à la tête du parti de l'Istiqlal, jusqu'à sa mort en 1970, il était considéré comme l'une des plus brillantes personnalités politiques que le Maroc a connues tout au long du siècle dernier.
Il était surtout un leader charismatique et incontournable dans les zones du nord marocain. Le chef de file du mouvement nationaliste dans l'ensemble des provinces du nord et du Rif. Il a tellement mérité ce titre au point qu'on le surnommait, à l'image d'Allal El Fassi «le leader, le professeur, le pionnier et le patriarche de l'action pour l'indépendance et l'unité nationale».
Il a effectivement donné le meilleur exemple du nationaliste marocain convaincu, qui n'hésitait par à consentir tous les sacrifices, pour rester jusqu'à sa disparition, fidèle
et attaché aux constantes et aux grands principes qui guident cette nation.
De la création du parti de Réforme nationale…
C'est sur une initiative strictement personnelle, qu'il décide dès le 18 décembre 1936, de fonder son propre parti politique dans les zones nord du Maroc, occupées alors par les Espagnols. Il l'appellera le «Parti de la Réforme nationale». L'année même où le Général Franco, se lance à partir du Rif marocain à la conquête du pouvoir en Espagne. Cela n'empêchera pas Abdelkhalek Torrès de lancer son parti d' «Al Islah Al Watani», la structure qui précède de près de huit années, la création du Parti de l'Istiqlal, fondé officiellement en 1944. Et il aura fallu exactement vingt ans de lutte ininterrompue pour que le Maroc accède enfin à l'indépendance. Pour ses partisans au nord comme dans le reste du Maroc, Abdelkhalek Torrès donnait le meilleur exemple de l'action sérieuse, de la droiture et de la détermination et du nationalisme sincère. Il puisait sa bonne réputation dans son ouverture sur toutes les couches de la société. L'image qu'il s'est faite auprès des citoyens les plus modestes et les plus humbles.
…. à la fusion avec le parti de l'Istiqlal
Et c'est aussi à cette époque qu'une rencontre entre Allal El Fassi et Abdelkhalek Torrès, les amis de longue date, aboutit à la fusion des deux partis : le parti Réforme nationale au nord et le parti de l'Istiqlal dans le reste du Maroc. A partir de là, les deux hommes vont former un duo unique en son genre dans la vie politique marocaine.
Une paire dont l'œuvre était grande pour l'édification d'un Maroc réformé et libéré des vicissitudes et malentendus du passé
et déterminé à édifier l'Etat moderne, démocratique. Autant ils étaient attachés
à leur religion musulmane, autant ils resteront les défenseurs les plus acharnés de
l'action pour le parachèvement de l'intégrité territoriale. Ceux qui connaissent de plus près Abdelkhalek Torrès, ne manquent jamais l'occasion de rappeler que rien n'était vraiment ordinaire dans la vie et l'itinéraire de cette grande personnalité. Il était très ouvert sur son monde et sur ses évolutions rapides à tous les niveaux. Il suivait tout ce qui passait autour de lui : au nord européen comme au proche orient arabe et en Afrique. Il suivait surtout, et à partir des zones du nord, son fief traditionnel occupé par les Espagnols, tout ce qui se passait dans les zones marocaines occupées par la France.
Mieux encore, bien avant la deuxième guerre mondiale, il subit très tôt l'influence des courants politiques et idéologiques qui venaient de naître dans le monde arabe.
Il fera siennes ces grandes idées qui tendent vers la libération des peuples, qu'il s'agisse du nationalisme arabe, où encore des courants nationalistes nées dans d'autres pays comme la Turquie, l'Allemagne, l'Espagne, l'Egypte et même en Russie.
En ces temps-là, les peuples du tiers-monde venaient à peine d'entamer leur lutte et leurs guerres successives de libération contre toutes les formes de colonialisme et d'asservissement.
Un arabiste convaincu
On garde encore de lui, le souvenir d'un homme trop influencé par tout ce qui vient d'Orient. Un orientaliste convaincu diront ses amis les plus proches. Attaché à son arabité, et à ses convictions forgées par
son éducation musulmane. Il se déclarait convaincu que l'unité des peuples et des Etats arabo-musulmans était inéluctable.
Tout au long des années de lutte contre l'occupation, Abdekhalek Torrès sera l'un des leaders politiques qui agissaient pour la création d'écoles privées d'enseignement de la langue arabe au service des jeunes marocains. Il militait pour l'alphabétisation des populations rurales et pour apporter un soutien agissant aux étudiants marocains qui voulaient partir poursuivre des études supérieurs et leur formation dans les pays du Proche Orient arabe. Dés les années trente, il avait suivi toutes les péripéties de la guerre civile que vivait atrocement l'Espagne.
Il assista à toutes ces phases historiques qui conduiront à la chute du régime communiste et à l'instauration de la nouvelle République dirigée d'une main de fer par le Général Francoi
Sous le signe de l'unité
Grâce au bon sens dont il avait fait preuve, l'administration espagnole dans les zones du nord lui ouvrit ses portes. Certains de ses responsables acceptèrent même de nouer des relations avec le mouvement national marocain et même de s'allier aux Marocains contre les Français.
Dans tous les cas de figure, c'est à lui qu'on doit finalement la coordination des efforts et des actions entre les résistants et militants du Nord et ceux du Sud. S'agissant de la structuration et de l'organisation de son parti de la Réforme, tous les analystes politiques s'accordent à souligner qu'il disposait de tous les atouts pouvant lui permettre de jouer un rôle de premier ordre dans la zone nord. Il avait un slogan, une couleur propre qui le distingue des autres mouvances politiques et surtout des organisations parallèles chargées des jeunes, des femmes, de l'organisation des travailleurs et des paysans, ainsi que des sections implantées dans toutes les villes et les villages du Nord comme dans plusieurs autres villes marocaines. En plus de toutes ces qualités, Abdelkhalek Torrès était un grand orateur. Ses discours appelaient constamment à l'orientation et l'encadrement des jeunes, à la mobilisation de l'opinion publique et à la résistance par tous les moyens au double colonialisme qui s'est abattu sur notre pays.
Il tissa de nombreuses relations avec de grands leaders arabes dont notamment le prince Chakib Arsalane et le pionnier de la Guerre du Rif feu Mohamed Abdelkrim El Khattabi. Il restait également en contact permanent avec les leaders historiques marocains que furent les Allal El Fassi, Mohamed Hassan El Ouazzzai, le Cheikh Mekki Naciri et tous les autres chefs de file du mouvement nationaliste de ce qu'on appelait alors le Maroc français.
Juste après l'avènement de l'indépendance, on le retrouva également au poste d'ambassadeur du Maroc au Caire. Il était pour ainsi dire, l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. Représentant authentique du nationalisme marocain et tirant sa force des relations anciennes, fortes et et étroites
qu'il avait tissées avec les personnalités égyptiennes et arabes et surtout des tournées qu'il avait effectuées dés l'année 1947, soit une année avant la guerre de 1948 et la fondation de l'entité israélienne érigée en Etat au détriment du peuple palestinien. Lorsqu'il avait visité respectivement l'Egypte, le Liban, la Syrie, la Jordanie et la Palestine. C'est ce qui l'a aidé à transmettre au monde la réalité sur ce qui se passait au Maroc durant les années de lutte contre le colonialisme, puisqu'il était, avec Allal El Fassi et l'ancien Président tunisien Habib Bourguiba, l'une des plus brillantes personnalités du Bureau du Maghreb Arabe installée au Caire et qui était chargé de coordonner les opérations de résistances entre les mouvements et les militants marocains, algériens et tunisiens.
Il était enfin, l'un des plus brillants députés et orateurs du premier parlement marocain instauré en 1963. Le 12 Juillet 1970, il disparut laissant l'image d'une grande personnalité régionale au service de l'unité nationale.
Traduit de l'arabe
par Omar El Anouari
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