Avenue Misr qui descend de Bab El Alou à Bab El Had. Jusqu'à l'entrée de Zankat Tagine où on vendait certainement des tagines autrefois là où il y avait la Perception avant que les impôts ne tuent l'impôt, on vient de couper des arbres à la racine avec de grosses machines qui ont donné des frayeurs aux riverains qui n'entendent pas le gazouillis des oiseaux dès que le sacre du Printemps - Igor Stravinski – sera là officiellement. Si certains n'ont rien trouvé à redire quand la wilaya a abattu murs et pans de murs construits du temps de la foda, maintenant ils disent : halte au massacre des arbres qui, ailleurs, font sortir des citoyens dans la rue. stop. Ce lundi 17 mars, la circulation à Paris sera alternée. C'est-à-dire que les voitures rouleront par nombre pair ou impair, à cause de la pollution - qui sévit aussi à Casablanca où le pic dépasse parfois l'as de pic – dont le seuil des particules fines est dépassé de la Porte Dauphine à Jussieu. Mais il n'y a pas que dans la ville de Villon, Sainte Geneviève qui a chassé les Uns, nous dit-on, et de zazie dans le métro où la pollution atmosphérique fait secouer les responsables, dont Delanoë, le copain de Ben Ali, qui ne sait plus où se mettre à la veille des Municipales qui sourient aux femmes sur un air de Jean Pierre Rampal, ça pourrait aussi mobiliser des écologistes qui savent que dans la clinique d'Anfa ou à l'hôpital de Derb Soltane, on soigne des patients victimes des gaz carbonique. Il n'y a pas encore de nuage menaçant à Bouskoura comme à Boulogne Billancourt où les particules élémentaires font activer la circulation alternée, mais il faut préserver la ville de Sidi Beliout et de Sidi Abderahman « Soul Man », chantaient Sam and Dave. Le Kechbal et Zeroual de la soul. stop. Des fdolis sur un air de Hello Dolly espèrent qu'on n'envoie pas n'importe quelle mandarine à Berne, à Stuttgart ou à Ostende. On suppose que le « Made in Morocco » respecte la qualité qui enchante le dessert chez Lassère. Parce que si c'est le fruit défendu et indéfendable acheté chez les Bouâzizi, souriants derrière leur charrette au ventre rond, on peut craindre que le label n'y perde des plumes. Une sélection des agrumes dans les pays de l'OCDE et l'os à moelle, doit être sévère. Quant à nous, il ne nous reste plus que les yeux pour pleurer quand on tombe sur des fruits incontrôlables qui n'ont plus de goût. stop. Victime d'un gros bobo au pied droit après avoir marché avec un faux sabot médical pour se balader autour de l'ancien stade Rabaud, un retraité, déjà maltraité par une pension alimentaire qui ne lui donne pas déjà assez à boire et à manger, s'est rendu vendredi dernier aux Urgences du Souissi où on dit : « Lahla yadilo messlème », des « Urgences » qui ont la chance d'être à deux pas du champ de courses où il n'y a ni courses ni cours de la bourse. A l'entrée, ça ressemble à l'entrée du moussem de Chragua. Une foule bigarrée attend le feu vert pour passer les trois barrages qui donnent la rage aux patients et à leurs proches venus les accompagner avec une couverture de couleurs, pliée sous la main, pour faire oublier les gémissements. Après avoir poireauté un bout de temps, il est reparti avec son mal au pied droit, alors qu'il est déjà maladroit pour soigner son diabète. Pourtant, on l'a prévenu. Il ne faut pas laisser la gangrène traîner avec Merd soukar qui lui donne l'envie de répéter comme Sabah « Ma ana ila bachar »... stop. L'info qui a fait le tour de la toile d'araignée : « Quatre magistrats limogés, cinq mis d'office à la retraite, neuf suspendus... une opération mains propres menée par le Conseil Supérieur de la Magistrature. Parmi les faits reprochés aux juges sanctionnés, l'incapacité à justifier la source de leurs patrimoines ». En fait, les magistrats limogés sont en retard d'un siècle. Ils auraient dû savoir qu'il y a un bon bout de temps que la chasse aux juges incapables de justifier leur patrimoine patrimoinesque – expression de Khalil Raïs – a commencé dès l'affaire du magistrat qui s'est retrouvé dans de beaux draps dans le Nord où certains fonctionnaires croient que Rabat est au Pôle Nord. stop. Social. Le traiteur aux milles saveurs, notre ami Abdelghani Bensaïd, dont la m'hancha a dépassé les frontières, qu'on devrait commander dans les ambassades, n'attend pas le Ramadan pour penser au ftor du cœur. Durant toute l'année, il se préoccupe du social en faisant ce qu'il peut pour égayer une crèche à l'Achoura ou un orphelinat de la médina ou d'un bled oublié. Démarche louable à côté de ceux qui ne bougent pas l'index en ces temps perplexes. stop Sacrilège. Des inconscients ont peint le mur du cimentière avec des inscriptions hip hop qui choquent les passants, les chibanis surtout qui croyaient que la makbara n'était pas une mahlaba où on peut se permettre d'écouter Bob Marley sans Harley. Le caïd dont dépend le cimetière de Sania Gharbiya doit vite nettoyer ce mur de la honte. Deuxième SOS. A suivre. stop Un pauvre chauffeur en service chez un gradé bardé de bonnes actions a été viré par la femme de ce dernier, dès qu'il a perdu l'usage de sa jambe, devenue immobile du jour au lendemain, ce qui, évidemment, l'a empêché de conduire l'automobile de ses employeurs. Mieux encore, sa patronne lui a demandé de rembourser illico-presto le prêt qu'on lui avait accordé. Le chauffeur, qui vit d'une maigre retraite de 2000 DH, aura du mal pour se soigner – une jambe qui s'arrête en chemin annonce de durs lendemains – et pour rembourser la maâlma qui n'a ni cœur, ni hanana. stop. Sortir en cet avant-printemps qui se réconcilie avec le beau temps. Au Recto Verso, il n'y a pas que la kefta que nous avons déjà signalée. On trouve de bonnes pâtes à l'italienne, des pizzas et une lasagne introuvable f'lalémagne... stop. Au Deux Palais, la cuisine locale ne manque pas d'intérêt. On y trouve aussi bien du mchermel que du maqli, un délice. stop. A Rabat, le boucher, le marchand de fruits et légumes et l'épicier du coin, vivent tous au rythme du VIREMENT des fonctionnaires. Tant qu'il ne passe pas bien, des commerçants marchent au ralenti. Les jours les plus terribles sont généralement à la veille du passage à l'acte, du virement qui fait vivre tout un monde, entraînant un vaste mouvement. stop. Au marché de l'Akkari, sous des tentes de fortune, il y a de tout chez les marchands de légumes. Un homme s'est présenté le panier à la main : «Vous avez des choux de Bruxelles ?», a-t-il dit à un brave vendeur de légumes, assis sur un large coussin à même la natte qui lui répondit : «Demain». Un autre client trouva son bonheur puisqu'il acheta sur place des mangues qu'il apprécie particulièrement. Comme quoi, les goûts ont changé à l'Akkari ou à Farrane Znaki. stop. A mercredi.