Elle est arrivée à point nommé cette victoire du samedi soir qui a fait sortir des gens de partout pour manifester dans la rue, mais cette fois pour afficher leur joie et non pas pour manifester afin d'obtenir le 13ème mois ou les frais de panier. Toute manif est légitime quand elle est dans son droit. Jusqu'au coup d'envoi, des téléspectateurs se demandaient ce qu'on allait devenir avec une équipe qui avait collé au 5 – 1 resté légendaire, une équipe qui ne s'est pas mal débrouillée lors de la dernière CAN, qui a fait dire à certains « Kan ya ma kan ». Et puis'effet magique du premier but, la surprise salutaire du second qui a fait croire que la victoire était possible. Ensuite, la consécration avec la rencontre au 3ème type, enfin l'amour en 4ème vitesse… On ne savait plus ce qui se passait chez le voisin qui avait privé ses tifosis d'aller à Marrakech comme s'il avait prévu la défaite, mais l'essentiel était là. La victoire éclatante avait noyé les foyers, dans la ville comme le petit bled paumé, où la télévision apporta la bonne nouvelle. Tout le monde oublia l'attentat d'Argana, le déficit commercial, les caisses vides ou remplies, les routes meurtrières, et bien d'autres préoccupations qui provoquent la stupéfaction. Du coup, des observateurs à Rabat ont pensé à la victoire du FUS quand de bons vivants sont sortis dans la rue sur l'avenue Mohammed V, où l'ambiance était reçue 5 x5. stop. Elle est importante cette victoire qui s'est chiffrée par 4 et qui a emballé des piétons, des cyclistes et des conducteurs de 4 x 4. Des hommes et des femmes un peu déroutés ne savaient plus où ils allaient avec des artificiers amateurs, des manifs qui dépassent les revendications de la RADEEF, des blouses blanches traînant un blues mélancolique qui nous touche, des postiers qui veulent aussi être sur la liste des augmentations, des diplômés qui squattent les rues et le square – square Washington devant la wilaya noyée par la binaya, etc., etc… A la fin du match, on avait l'impression qu'avec une victoire pareille sans pareil, tout allait se régler avec des yeux nouveaux et un esprit moins encombré. Et c'est vrai qu'un peuple épanoui à la fin d'un match qu'on ne verra pas dans « Paris Match » - c'est réservé pour les stars qui se réveillent tôt ou tard – peut repartir du bon pied pour affronter les difficultés qui peuvent être vues avec une nouvelle mentalité. C'est vrai, ça ne règle pas les problèmes, mais c'est une bonne chose : un peuple bien dans sa peau dans une époque peu rassurante qui manque de peau. stop. Finalement, l'esprit de responsabilité est en train de remporter des victoires ici et là malgré l'atmosphère générale qui donne des soucis aux éditorialistes de l'économie qui donnent l'impression qu'ils se réveillent avec une bataille de Berthélemy. Ils sont les premiers avec leurs chiffres avides à parler de caisses vides comme si nous étions chez les tontons macoutes du temps des Duvalier. L'esprit de responsabilité c'est les syndicats de la RAM - 20% de déficit - qui acceptent de reporter le dialogue social pour 2012 où on égorgera un « âatrous » pour fêter l'embellie. C'est aussi Laâraïchi qui suit Roland Garros sur son Trimbox et qui apprend que la manif prévue devant le ministère de la com. a été reportée à une date ultérieure à cause d'un timing sur le ring où tout arrive en même temps. Conclusion : tu n'iras que là ou Dieu t'emmènera. Même pas la peine de traduire. stop. Quand on parlait ici même, avec une pointe d'humour, du Haut Commissariat au Plan en disant qu'il ne nous a pas encore emmenés au commissariat… Cette fois, on n'est pas loin des menottes après une partie de belote qui nous faisait croire qu'on était à l'abri – l'immeuble de la maison de tolérance « Bel Abri » est toujours là ! - avec la paix sociale. En effet, le HCP, fauché par rapport à l'OCP, vient de publier une simulation sur l'impact des augmentations salariales dans le privé comme dans le secteur public. Ainsi, « l'augmentation des salaires du personnel des administrations publiques améliorerait le revenu des ménages et relancerait l'activité économique par son impact sur la demande. Cependant, elle induirait une détérioration des équilibres macroéconomiques interne et externe », explique-t-on du côté du HCP, avant d'étayer : « Sur le plan des équilibres interne et externe, la hausse de la demande domestique aurait un effet multiplicateur en faveur des importations, accentuant le déficit commercial. Elle assurerait par ailleurs des recettes fiscales supplémentaires sans toutefois compenser l'impact sur le déficit budgétaire dû à la hausse des salaires des fonctionnaires ». Parler de macroéconomie sans faire l'économie des surenchères, c'est ce qui démoralise les troupes. Alors que veut-on : la paie sociale ou la guerre civile ? S'il fallait choisir, on opterait pour la première voie qui laisse sans voix des experts du Plan. stop. Notre voisin et néanmoins confrère Abdallah Bekkali du journal « Al Alam », aussi respecté qu'« Al Ahram » qui a fait sa mue après avoir été muselé par Hosni Moubarak qui a pris le pouvoir dans un pays en deuil après l'assassinat d'Anouar Sadate, s'en est pris dernièrement au rôle du wali et du gouverneur et en particulier à la transparence des comptes financiers. Après le discours du 9 mars, nous avons déjà soulevé la question du rôle de ces serviteurs de l'Etat qui sont au four et au moulin parce qu'il faut être dans les aéroports pour accueillir le ministre des Habous du Sultan Qabous et autres respectables invités du Zimbabwe ou du PDG de la banque centre de l'Afrique Centrale. Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a des services obscurs où l'on fait traîner les citoyens, où « el fassad », comme on dit sur la chaîne Al Arabiya bik oula biya, est une pratique courante depuis la construction du bâtiment avec ses beaux palmiers. stop. Pour la projection en avant-première du film de Rochdi Zem « Omar m'a tuer », on a dit aux invités : « Passez prendre votre invitation » comme si on avait peur que le courrier n'arrive pas à bon port. stop. Phares giratoires à l'entrée et à la sortie du tunnel sous la manche des Oudayas. Bonjour les bouchons qui ne sautent pas comme ceux de la veuve Cliquot qui ne supporterait pas une salade avec coquelicots chantés par Mouloudji. stop. Alors que les concombres du Maroc n'ont pas rejoint les hécatombes de l'Espagne, ce pauvre pays où on n'a pas encore trouvé des preuves sur la toxicité des légumes, on a noté des dégâts ici et là avec une baisse de la demande européenne, qu'il s'agisse de l'haricot mange-tout ou des fraises dont raffole Jawad Balafrej, le doyen citoyen de l'hôtellerie qui lit tout ce qui concerne l'Histoire de Rabat ces derniers temps. Premier dégât collatéral de la crise des concombres espagnols : la baisse de la demande européenne adressée au Maroc en matière de fruits et légumes. Le recul provient essentiellement d'Allemagne. Mais la situation n'aura pas d'impact sur les exportations marocaines dont la saison touche pratiquement à sa fin. Actuellement, l'export porte sur quelques lots de fraise congelée, d'haricot vert, de poivron et de melon. stop. Encore une interview de Marine, la fille du père fouettard toujours en retard sur son temps, dans un hebdo marocain où l'on n'a pas posé la question essentielle. A savoir la double nationalité que la marchande de poisson veut abroger. Le mag marocain qui a repris les mêmes caractères que l'hebdo du Nouvel Obs de Daniel Bensaïd en France, croit réellement au nouveau visage du Front National. Marine, moins drôle que Bécassine, dit que le Maroc est un pays ami alors qu'elle a écrit aux 577 députés pour leur demander l'abrogation pure et simple de la double nationalité et comble du cynisme de cette guerrière prête à tout, elle ajoute : « Comment ne pas trouver potentiellement explosive une situation qui verrait le France intervenir sur le territoire algérien (…), avec la présence massive de citoyens tiraillés par leur double allégeance ? ». C'est bien le mot allégeance qui lui fait peur. Pauvre petite qui ose parler d'intervention de la France sur un territoire étranger. Ne serait-ce que pour ces déclarations, jamais ses compatriotes ne voteraient pour elle qui lit plus « Minute » que « Jardin des modes » ou « Elle ». stop. Juste après le match de samedi, un message de la MAP nous a annoncé que 4 policiers du voisin de l'Est avaient été tués dans un attentat à la bombe à Boumerdès. Une info d'une agence fourre – tout qui pouvait attendre la fin du match pour nous informer. La MAP n'étant pas une agence régulière dans la priorité de ces messages où l'on passe du coq à l'âne sans état d'âme. stop. Toujours sur le portable – il n'y a pas que lui qui contient des ondes cancérigènes, il y a aussi la télécommande dans le point de mire – on nous a balancé la mort de Kamal Ammari en 4 lignes sans nous dire de qui il s'agit. Ce n'est qu'en lisant les journaux qu'on apprend que le défunt mort à Safi appartenait au mouvement du Twinty Fibraire. La MAP joue au rebus, elle qui ne parle ni de la grève des bus ni des patrons minus ? stop. Adieu Ayad, saxophoniste dont personne n'a parlé ni sur les radios incultes ni sur les stations cultes. Il avait joué à Rabat avec les Matécocos qui lui ont offert un saxe à la Plantation. Ayad, musicien soul, salsa et rock, a également joué avec Quincy Jones bien avant Mawa, the Rolls, Fingers et autres musiciens de Rabat. stop. Yémen. Ali Abdallah Saleh « ma salahech labladou » est parti en Arabie Saoudite pour soi-disant se faire soigner. Il rejoint l'ancien despote Ben Ali de Tunisie. A qui le tour dans la région de la terre sainte ? stop. Soirée Klaxon après le match. Il fait maintenant tut tut… alors qu'il n'y a pas longtemps, c'était tote tote… stop.