Les professionnels du tourisme marocains ont le grand avantage d'être de bons observateurs, de fins analystes, grâce à des années de pratique et de présence dans les salons internationaux du tourisme. C'est dans ce cadre que des ratés ont été enregistrés, au stand du Maroc, lors de la 49 ème édition de l'ITB Berlin, le plus grand salon du tourisme. La premir ratage relevé par de nombreux participants marocains est la marginalisation des professionnels marocains présents de la part de l'ambassadeur du Maroc à Berlin et de la SG du ministère du tourisme. En effet, les deux responsables ont été présents au salon durant deux jours mais n'ont pas daigné faire le tour du stand marocain et rencontrer les professionnels présents pour un échange de point de vue sur l'évolution du marché allemand et ses incidences sur le tourisme au Maroc. Il est à remarquer que ce sont les professionnels de terrain qui font le tourisme au quotidien et non la SG du ministère et encore moins l'ambassadeur. Mais il est de leur devoir, dans le cadre de leurs responsabilités respectives, une fois sur place, d'aller saluer les professionnels pour avoir la température exacte du tourisme, accueillir directement les doléances des professionnels et écouter les suggestions et remarques afin que l'on avance bien. Cela n'a pas été fait et a affecté de nombreux professionnels pour ce manque d'égard qui n'a aucune excuse ni justification. A titre de comparaison, les professionnels avaient enregistré avec respect la tournée effectuée au salon Top Résa par l'ambassadeur du Maroc à Paris. L'excellente attitude de l'ambassadrice du Maroc au WTM de Londres ainsi que la participation dynamique de l'ambassadrice du Maroc à Prague, lors du dernier salon tchèque. Une diplomatie économique comme l'avait préconisé SM le Roi, qui encourage les professionnels et leur assure le moral au beau fixe, pour persévérer encore dans le développement du tourisme, chacun selon ses compétences... Deuxième ratage est l'absence des responsables de la SMIT, en particulier ceux de la société chargée de la réalisation de la nouvelle station balnéaire Taghazout. Et dire que de hauts responsables de la SMIT (Société Marocaine d'Ingénierie Touristique) ont été présents à Berlin dans un autre salon, à l'International Hôtel Investment Forum (IHIF). L'ITB est le plus grand salon mondial du tourisme qui réunit des participants venus de 184 pays. C'était là une bonne occasion pour présenter le projet Taghazout avec une maquette, des dépliants et des explications. Rien n'a été fait, c'est plus que dommage, c'est là une erreur de communication impardonnable. Il est à rappeler que les promoteurs émiratis avaient présenté, à l'époque et à l'ITB Berlin, la première maquette de leur projet, bien réalisé maintenant qui est celui de Palm (projet immobilier et hôtelier construit sur mer). La présentation s'était faite à Berlin avec grande pompe et moyens de communication très sophistiqués et avait été reprise dans la salon de Dubai. En tout, ne pas avoir présenté Taghazout lors de l'ITB Berlin est plus que regrettable pour un projet que tout le monde veut qu'il soit réussi afin de rattraper le grand retard du passé enregistré par cette station, la première inscrite dans le fameux Plan Azur. La campagne de publicité sur Taghazout porte actuellement et principalement sur la vente des appartements et résidences privées. Or, il s'agit aussi et d'abord d'une nouvelle station balnéaire touristique qui doit favoriser la création d'emplois, meubler le manque de lits dont souffre Agadir et faire venir de nouveaux touristes. On enchaîne sur la communication pour remarquer que malgré l'importance du marché allemand et du salon ITB, aucun de nos médias officiels (chaines de télévision etc.) n'était présent à Berlin. Pourtant, le secteur du tourisme draine d'importantes sommes en devises pour le pays, assure et crée de milliers d'emplois et participe à la dynamisation de l'économie nationale grâce à son effet multiplicateur sur les autres secteurs. En plus, le secteur avait été décrété priorité économique nationale depuis 2010. Mais sur le terrain, c'est plutôt l'inverse, car le tourisme est quasi absent dans nos chaines nationales du tourisme. Celles-ci ne se déplacent à l'étranger que lorsque le ministre du tourisme ou le DG de l'ONMT participent au salon. Or les deux responsables faisaient partie de la délégation qui avait accompagné SM le Roi dans sa tournée africaine. Sans la présence de hauts responsables, point de déplacement, est donc la devise. Une bien mauvaise devise de nos chaînes télé. Comprenez, cela ne vaut pas le déplacement d'une équipe d'une chaîne de télévision nationale, et pour quoi pas les deux, comme on a déjà vu, pour parler et illustrer de la participation marocaine à Berlin, mettre en relief le travail des professionnels, à travers une considération médiatique bien méritée. Rappelons que pour la 49 è édition de l'ITB, plus de 6 000 journalistes ( tout Médias confondu) ont été accrédités pour la couverture de ce grand salon de 5 jours dont trois premiers réservés au professionnels. Rien que ce chiffre illustre l'énorme importance de ce salon, le premier du genre dans le monde. ET dire que certains ministres actuels se gargarisent du droit à l'information et à l'accès à l'information. Vis à vis de qui ? En faveur de qui ? Pour qui et comment ? Je vous le demande. Pour clore ce chapitre concernant les ratés de l'ITB Berlin, signalons l'absence du cachet marocain dans la décoration du stand et dans l'habit des serveurs embauchés par le traiteur pour service le thé, pâtisserie et autres... En effet, cela est insensé. Dans tous les stands, notamment ceux de pays ayant un cachet culturel particulier, en matière vestimentaire, (pays d'Amérique du sud, pays africains, pays arabes, pays asiatiques...) l'importance de l'habit traditionnel national ou régional a été mis en valeur, dans le salon sauf chez nous. Pourtant c'est là aussi une facette de la promotion du tourisme national à l'étranger. Heureusement que certains professionnels, notamment ceux d' Errachidia et un participant de Fès, ainsi que le marocain qui servait du thé et le calligraphe avaient reflété dignement ce volet d'habits traditionnels. Par contre, aucun caftan, ni babouche ou djellaba qui marquent le cachet féminin n'ont été vus au stand alors que cela attire les visiteurs et met en valeur le patrimoine vestimentaire traditionnel. Vraiment de quoi avoir honte par rapport à ce que présentent certains pays arabes et africains voisins du stand du Maroc. Il va falloir remédier à tout cela dans tous les salons du tourisme auxquels participent le Maroc. Nous devons mettre en valeur non seulement nos atouts touristiques mais également notre patrimoine culturel qui est bien riche, diversifié et très bien apprécié par les étrangers et les visiteurs.