188 pays représentés. 11 163 exposants. 110 800 professionnels. L'ITB ( Bourse Internationale du Tourisme) de Berlin confirme une fois encore sa première place dans l'organisation des salons touristiques internationaux. Pour la 46 ème édition tenue du 7 au 11 mars courant, l'ITB a enregistré une bonne participation: 188 pays représentés. Ils étaient 11 163 exposants, pas moins de 110 800 professionnels présents et 170 000 visiteurs. L'ITB consolide ainsi sa première place en tant que salon professionnel mondial du tourisme, recevant les professionnels et les opérateurs du secteur des cinq continents. L'ITB se tient sur une superficie de 160 000 m2, le seul salon touristique où les visiteurs sont obligés d'emprunter des navettes pour se déplacer d'un pavillon à un autre, dans les 26 que compte le salon. La demande est tellement forte pour la participation que les organisateurs ont décidé de construite, sur un étage, pour l'année prochaine en vue de satisfaire la demande des professionnels et des exposants. L'ITB est également un grand espace de réflexion pratique sur les diverses problématiques que connaît le secteur du tourisme et qui sont liées au tourisme : écologie, environnement, tourisme durable, équitable, vente en ligne… La participation marocaine a été assez importante à l'ITB au vue de l'importance que revêt le marché allemand pour le Maroc. Un grand marché, le plus important en Europe, qui génère pas moins de 80 millions de voyages à l'étranger par an. Il s'agit, en effet, du plus grand marché européen développé, au fils des années, par les plus grands TO, notamment avec le Groupe TUI, Thomas Cook et Rewe… Le stand du Maroc, avec une nouvelle superficie de 470 m2, aura connu cette année 26 co-exposants, et une assez importante participation de professionnels, dont une forte présence de professionnels gadiris (hôteliers et réceptifs). Bien spacieux, le stand manque cependant un peu de fonctionnalité et de confort pour les participants. Le marché allemand ayant toujours été de grande importance pour la destination balnéaire Agadir, la délégation gadirie a été conduite par le président du CRT Agadir SMD, Abderrahim Oummani qui est un fidèle du salon depuis des années. C'est aussi le cas de Brahim Ouahkhir, de Chafiq Mahfoud et de Salah Benhamane entre autres. Un grand et fidèle absent, Lahcen Oukrim du Beach Club, auquel nous souhaitons un prompt rétablissement. Le marché allemand avait occupé la première place, dans la destination balnéaire gadirie, durant des années avant d'être détrôné par le marché français, dépassé lui même dernièrement par le marché national. Les TO allemands avaient déserté la destination gadirie à la recherche de grande capacité et de nouvelles destinations suite à l'ouverture d'autres stations balnéaires notamment en Egypte, Turquie et Tunisie. Depuis lors, ce marché n'arrive pas à retrouver son dynamisme et son poids d'antan à Agadir. Il est à savoir qu'à l'échelon national, le tourisme allemand a dépassé le cap des 200 000 arrivées aux postes frontières en 2011. Les arrivées ont atteint à fin décembre 219 667, soit une progression de 7% par rapport à 2010. Lahcen Haddad, nouveau ministre du tourisme, a participé à l'ITB. Le hasard du calendrier a voulu qu'il participe à la plus grande foire touristique mondiale, pour sa première sortie officielle dans un salon touristique. Il a ainsi constaté l'importance du secteur du tourisme à l'échelon mondial. Il a côtoyé durant deux jours les professionnels marocains et étrangers et rencontré la presse. Un baptême de feu assez bien réussi, grâce à sa qualité d'écoute et à son observation pertinente de la situation. Concernant le tourisme international, l'OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) s'attend, cette année, à atteindre le chiffre de un milliard de touristes à l'échelon mondial. Un bon record, bien loin des 25 millions enregistrés en 1950. Le tourisme reste un grand vecteur de développement économique et social, dans tous les pays y compris ceux industrialisés. La ville de Berlin, par exemple, a enregistré en 2011, 10 millions de visiteurs et pas moins de 22 millions de nuitées sur les 60 millions enregistrées en Allemagne. L'émergence de nouvelles destinations et de nouveaux clients, le cas de la Chine par exemple, permet au tourisme mondial de se développer grâce aux effets multiplicateurs économiques, à l'échelon mondial. Le tourisme participe à hauteur de 5% au PIB mondial, avec 30% de part dans le secteur des services. Il est à signaler enfin que lors de la cérémonie officielle d'ouverture de l'ITB, dans la soirée du 6 mars, tenue au Palais des Congrès au sein du salon, avec la présence de plus de 3500 professionnels, tous les intervenants allemands avaient affiché leur soutien à l'Egypte, pays partenaire de la 46 ème édition. La volonté était manifeste pour encourager ce pays à reprendre les activités touristiques suite aux changements politiques survenus. Le tourisme a besoin d'un monde ouvert et démocratique pour s'épanouir. La stabilité politique est un indice déterminant non seulement pour les arrivées touristiques dans un pays donné mais également pour drainer les investissements étrangers nécessaires au développement touristique. Le Maroc est fier de suivre la bonne voie avec la concrétisation du développement touristique national, depuis l'avènement de SM le Roi Mohammed VI. Le Maroc ne fait, depuis lors, que renforcer son tourisme d'autant plus que le secteur a été érigé en priorité économique nationale. Le lancement de la Vision 2020 qui vise à classer le Maroc parmi les 20 meilleures destinations mondiales, est une autre stratégie de développement qui vient compléter la précédente et rectifier le tir en matière d'investissement. Les responsables du secteur, en concertation avec les professionnels, se concertent ensemble pour élaborer les stratégies afin de sortir de la situation critique que vit le tourisme national après l'attentat de Marrakech, l'avènement du Printemps arabe, les conséquences néfastes dues à l'amalgame enregistré dans l'esprit des TO et des clients européens entre le Maroc et les autres pays qui ont connu des révolutions politiques. La «phobie» d'un changement de gouvernance, compris à tort avec une connotation islamiste, n'avait pas arrangé les choses. Bien heureusement, l'Etat marocain a bien positionné ses stratégies, mis les points sur les i, concernant la stabilité politique du Royaume, le respect de ses institutions et des engagements pris avec les autres Etats. Les choses ont pris alors leur dimension civilisationnelle de toujours, avec un changement (de gouvernance) dans la continuité, au sujet de la consolidation de la démocratie, l'ouverture du pays sur son environnement maghrébin, arabe, européen, et africain particulièrement. L'esprit de tolérance et de partenariats édifiants avec tous les pays amis, dans le respect mutuel est l'objectif d'un vrai développement économique garant d'un développement social et d'une valorisation du développement humain. C'est désormais l'une des stratégies prioritaires du pays.