ITB Berlin 2003 Plus grand marché émetteur de touristes au monde, l'Allemagne avec 28 millions de packages vendus dont plus de 80 % par six tours opérateurs (T.O) dont les leaders mondiaux (TUI, Thomas Cook, Rewe, Alltours, FTI, Oger Tours…) présente beaucoup d'enjeux. L'ITB Berlin 2003 qui s'est tenu du 7 au 11 mars, a de nouveau montré qu'elle est encore une source d'impulsions en dépit de la hantise d'une éventuelle guerre en Irak qui continue de peser sur le secteur touristique mondial. "Malgré la mauvaise situation en ce qui concerne les réservations, nous ne mettons pas la tête dans le sable, mais nous profitons de la crise comme une chance, pas pour faire des réductions mais pour une restructuration. L'ITB a confirmé sa position de salon leader mondial". Tel a été le bilan de Christian Goke, président-directeur général de Messe Berlin, la société organisatrice de l'ITB. En effet, malgré cette période d'incertitude qui affecte le secteur touristique mondial, la Bourse internationale du tourisme de Berlin (ITB) a démontré, cette année encore, qu'elle reste l'unique rendez-vous touristique du genre au monde, à réunir les représentants de 181 pays et parmi lesquels l'Irak, les Etats-Unis, Israël et la Palestine. Mais c'est une situation qui montre également que le tourisme et la guerre ne font pas bon ménage. C'est dire que la coexistence au sein de l'ITB est une preuve de paix et d'amitié venant directement du secteur du tourisme, qui est devenu un facteur essentiel de développement économique. A Berlin, la préoccupation de tout le monde sur l'évolution des événements en Irak, est présente, mais elle n'empêche pas les professionnels et les opérateurs du secteur de continuer à travailler. Les conflits et les guerres affectent toujours le tourisme et mettent à mal le secteur entier jusque dans ses activités connexes, mais il a toujours réussi à sortir des crises. Comme l'a souligné Francesco Frangialli, secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), dans cette période d'incertitude, la communauté touristique internationale a justement besoin de ce que les organisateurs de l'ITB Berlin lui ont proposé : un contact direct entre la demande et l'offre à un niveau professionnel élevé, un échange de know-how touristique pour l'avenir, un échange d'idées, d'expériences et de projets. Selon les résultats d'un sondage effectué par un institut indépendant d'études de marché, 48 % des exposants ont de nouveau pu signer de nombreux contrats. La Bourse internationale du tourisme ITB Berlin 2003 a présenté à ses visiteurs professionnels un forum orienté vers le développement du marché. Selon les spécialistes, les TO positionnés sur des niches de marché de taille moyenne s'en sortiront grâce à leur flexibilité et leur capacité d'adaptation au retournement de la conjoncture. De plus, estiment-ils, la niche écologique et du tourisme d'aventure est relativement épargnée par la morosité générale actuelle en raison du profil de sa clientèle qui se recrute dans les catégories sociales élevées de la société et donc réagissant avec moins d'émotion que la clientèle de masse. Si le segment "tourisme culturel" a continué de s'établir à l'ITB et a pu accueillir cette année plus de 200 exposants en provenance de 14 pays, en revanche, de nouvelles formules de vacances émergent : le wellness en est un exemple. En 1999 et 2002, le marché de vacances, de bien-être et de remise en forme, en Allemagne, aura connu une croissance de 125 %. C'est la grande tendance du marché en ce début de siècle. Les Espagnols, qui ont perdu beaucoup de clients sur le marché allemand, ne s'y sont pas trompés. Avec ses 855 représentants, l'Espagne a été le plus grand exposant étranger. L'intérêt du public a nettement augmenté, surtout au stand de Valence, des Grandes Canaries et des Baléares. Ces différentes destinations espagnoles ont mis en avant les tourismes écologique et de santé. Les Etats-Unis qui, avec plus de 600 participants, ont fait partie des plus grands exposants de l'ITB 2003, ont de nouveau été représentés dans le seeAmerica pavillon. Ils ont pour la première fois montré dans ce pavillon une présentation de photos consacrées au thème "découvre les petites routes de l'Amérique" et composée de photos de destinations attrayantes. La Chine a enregistré un grand nombre de visiteurs, aussi bien des particuliers que des professionnels. Outre les professionnels du tourisme, la presse écrite et audiovisuelle était fortement représentée. Pour le Royaume, notre hebdomadaire "La Gazette du Maroc" a présenté une édition spéciale en langue anglaise qui a été largement diffusée auprès des visiteurs de la foire et participants professionnels à l'ITB. En résumé, cette édition spéciale a décliné aux professionnels la nouvelle politique touristique du Maroc à l'horizon 2010. Le Maroc dans le marché allemand Le marché allemand émet 135 millions de voyages touristiques, d'au moins une nuitée, par an. De ce total, 75 millions sont réalisés à l'étranger. Le Maroc, avec seulement 180.000 touristes, se contente de miettes. Ce rang du Maroc s'explique par le fait qu'il ne dispose que d'une seule station balnéaire commerciable touristiquement (Agadir). Face aux 14 stations balnéaires qu'offre la Tunisie, ou encore les 50 de la Turquie, le Maroc ne part pas avec tous ses atouts. Heureusement que les stations balnéaires lancées dans le cadre du plan Azur sont aujourd'hui à même de le repositionner définitivement sur cet important marché. En attendant ces stations, l'objectif immédiat du ministère du tourisme est de doubler les arrivées touristiques allemandes dans un an, soit passer de 180.000 à 360.000 clients.