61 TO allemands se partagent 35 millions de clients. Le Maroc reçoit 180 000 clients allemands, insignifiant par rapport à son potentiel touristique national. Le plus grand salon mondial du tourisme, ITB, s'est tenu à Berlin, sur fond de crise financière internationale. N'empêche les professionnels et opérateurs touristiques internationaux étaient présents et s'animent pour minimiser les dégâts et préparer une bonne relance. Grand vivier touristique l'Allemagne reste un grand pays émetteur de touristes. Les Allemands voyagent à la recherche du soleil, du balnéaire et du culturel. 35 millions d'Allemands voyagent à l'étranger et effectuent 75 millions de voyages, à l'étranger et toute l'année. 61 TO allemands partagent la clientèle, dominée par les 6% grands TO ( TUI, Thomas Cook, Rewe, Alltours, FTI et Öger). En 2008, le Maroc a reçu 180 000 clients allemands, aux postes frontières. Très insignifiant par rapport à son potentiel touristique national et très peu par rapport à ce que fait la concurrence notamment la Tunisie, l'Egypte et la Turquie. Les chiffres marocains sont tellement ridicules par rapport à nos concurrents, qu'on n'ose même pas les présenter. ET dire que le Maroc, recevait, en 1988, soit il y a dix ans, plus de 260 000 clients. Au lieu d'avancer, on a bien reculé. On fait le contraire de la concurrence et de ce qu'il faut faire. Agadir destination balnéaire préférée des Allemands, a été désertée durant toutes ces dernières années. Ce n'est qu'avec l'ouverture du Robinson Club qui appartient à TUI, N° 1 européen en tourisme, en avril dernier, qu'on a commencé à revoir revenir les Allemands. Et pourtant les deux géants allemands TUI et Thomas Cook, étaient liés par des partenariats solides avec des réceptifs marocains, d'Agadir précisément ( Holidays Services avec TUI et Globus avec Nickerman). Heureusement que ces TO ont investi en hôtellerie à Agadir, ces dernières années, autrement le maigre résultat actuel, serait pire. Il faut rappeler que les opérateurs allemands n'ont jamais trouvé l'écoute positive, chez les décideurs touristiques marocains et ce durant des années. On se rappelle la bataille d'investissement mené par Neckermann pour avoir la possibilité de créer un Village Club Aldiana à Agadir, en vain. La bagarre pour pouvoir investir dans un golf, aucun résultat non plus. Lorsque vous y ajouter les complications des procédures administratives marocaines, en matière de paiement des factures pour honorer les conventions de partenariat et de co-marketing avec les To allemands, vous comprendrez qu'avec l'esprit cartésien allemand, la bureaucratie, la lenteur de la décision, ne font pas ménage entre les deux parties. Heureusement que dans ce tableau négatif, nous avons les professionnels marocains de terrain, les gadiris tout particulièrement, connus pour leur dynamisme et leur implication professionnelle aguerrie dans le développement touristique du pays, qui font pousser les choses dans le bon sens. A l'occasion de l'ITB 2009, ils étaient toute de même une bonne trentaine de professionnels d'Agadir (agents de voyages et hôteliers) à s'activer pour la bonne relance du marché allemand. Conduite par Abderrahim Oummani, président du CRT Agadir SMD, la délégation gadirie, était comme à l'accoutumée bien active et réactive, au stand marocain. Les gadiris tiennent au marché allemand et il n'est pas question de relâcher prise. De l'autre côté, les représentants des grands TO allemands, notamment TUI, avec Stéfane Nieman, et Thomas Cook avec Alfred Bergns, ainsi que d'autre moyens et petits TO étaient présents au stand pour des séances de travail avec le professionnels gadiris pour renforcer les partenariats et relancer la machine touristique pour de bon. Le président du CRT, n'a pas cessé de recevoir les représentants opérateurs allemands, dans le même objectif. Le marché allemand est à la fois irremplaçable et incontournable pour le développement du tourisme à Agadir mais également pour le tourisme national. Un nouveau délégué ONMT à Dusseldorf, vient d'être nommé. Il s'agit de Hatim El Gharbi, qui vient de faire son baptème de feu, en terre allemand avec la participation à l'ITB 2009. Il y encore du bon et du beau travail à faire pour drainer la clientèle allemands et cela commence par restaurer une bonne confiance entre les décideurs touristiques nationaux et les TO allemands, ce qui n'est malheureusement pas le cas. Il faut se mettre au niveau de la mentalité des Allemands et de leur avance en tourisme, de leur grand apport également en matière de développement pour notre tourisme et éviter de leur faire subir nos dictats administratifs et nos complications et lourdeurs dans la décision. Nous avons besoin du marché allemand. Par contre, Les TO allemands peuvent se passer de la destination Maroc qui ne pèse pas grand-chose dans la balance. Pour en avoir une idée, faites le calcul : sur 35 millions d'Allemands qui voyagent à l'étranger, par an, nous recevoir 180 000. Tout est dit là. A vous de faire le commentaire et aux décideurs de faire le nécessaire. Berlin Mohamed RIAL