Le Grand Tanger ou comme l'appellent les politiciens Tanja Al Kobra est un projet de SM le Roi Mohammed VI. A vrai dire, avec un peu plus de volonté et de travail sérieux, il aurait été une œuvre de nos respectueux élus qui perdent leur temps dans les querelles internes politiques. Agir pour le réaménagement et l'embellissement d'une ville qui constitue une double porte Afrique-Europe est une nécessité sauvée par l'intervention royale. En dépit de toutes les difficultés, Tanger sera la belle. Tout va dans le bon sens et tous les domaines connaitront une transformation totale : schéma urbain, sites touristiques, port de plaisance, construction d'un téléphérique pour les promenades, aménagement de la baie et de la plage Merkala, construction de nouveaux hôtels, d'une cité sportive avec une piscine couverte, d'une nouvelle gare moderne pour accueillir le TGV. Parallèlement à ce mouvement grandiose, le football représenté par l'IRT un club qui ne cesse d' « engloutir » des millions et des millions de dirhams avec une gestion administrative et financière des plus médiocres, ne va nullement dans le même sens à l'heure où l'infrastructure sportive est la meilleure du pays. A vrai dire, la première équipe de Tanger doit changer complètement sa feuille de route sur tous les plans. Un comité divisé : Personne ne sait ce qui se passe entre les membres du comité. Des querelles internes, des divisions, des démissions... Le secrétaire général Belkhaidar claque le premier la porte. En très peu de temps, il est suivi successivement par le trésorier général Abdelhay Sbaï, Mezriahi Dahmane, Mohamed Khomsi qui disparaissent pour protester la mauvaise gestion. Le remue-ménage permet à un autre homme de politique de récupérer le pouvoir un dirigeant de très peu d'expérience. Les observateurs remarquent bien qu'il y a un retour forcé de la politique au sein du comité de l'IRT. Tout le monde s'attend à une campagne électorale précoce où déjà la course aux sièges municipaux s'annonce chaude et disputée. La montée en première division, la structuration du club, le travail de la pépipinière, la formation continue sont les derniers soucis d'un comité dépassé et constitué de membres le plus souvent absents de la scène sportive. Gérer une équipe avec un budget dépassant le milliard de centimes sans aucune préparation ni administrative, ni financière, ni technique dépasse toute imagination. A vrai dire, personne ne sait s'il existe des réunions car les jours des rencontres officielles, le comité n'est pas présent au Grand Stade de Tanger. Maintenant, la composition du bureau n'est pas réglementaire : avec le départ ou la démission de quatre dirigeants, il y a à peu près un tiers sortant auquel s' ajoute l'autre tiers sortant de l'assemblée générale ordinaire. Ainsi, le club nécessite une assemblée générale extraordinaire pour résoudre ses problèmes et trouver les hommes convenables aux places convenables. Un président démissionnaire Le président Abdelhamid Aberchane a démissionné deux fois consécutives. Prendrai, prendrai pas : une indécision, une hésitation, une improvisation et l'on ne sait à quoi pense le premier mandataire de l'IRT. Il est certes un président du conseil provincial et un membre de la Chambre des Conseillers qui a de multiples occupations mais personne ne l'oblige à gérer une équipe de football qui demande des professionnels qui ont une décharge de leur profession. Abdelhamid Aberchane a démissionné lors de la première assemblée générale et a juré qu'il n'allait pas retourner à la présidence du club. Il a démissionné une deuxième fois après le match de Meknès. On le retrouve toujours au comité mais avec moins de courage et de motivation qu'auparavant. Les résultats sont là : décevants, décourageants, mauvais à l'heure où le pauvre président s'attendait à voir sa formation occuper la tête du classement ou au moins viser la montée. Mais comment peut-on lutter pour la montée avec une absence totale de structuration, de formation et de transparence dans la gestion administrative, financière et technique ? Un mauvais recrutement de joueurs L'un des grands problèmes qui ont conduit au fiasco total est le mauvais recrutement des nouveaux joueurs qui a été effectue. L'on ne cesse de se poser la question : qui en est responsable et plusieurs dirigeants intervenants sont pointés du doigt. Des intermédiaires qui ont gagné beaucoup d'argent. A l'IRT on ne recrute guère selon les nécessités du groupe ou le renforcement de quelques postes mais on recrute pour d'autres motifs.....L'équipe a été mal renforcée et le meilleur joueur de l'effectif Aâmimi a été écarté pour aller signer au Raja de Beni-Mellal et faire ses beaux jours. A vrai dire tout se passa sous la responsabilité de l'entraineur Zekri qui avait la carte blanche et qui était incapable de gérer techniquement vu son manque d'expérience. A voir les matches de préparation d'avant saison, il était clair que Zekri était dépassé et les nombreux changements qu'il effectuait d'une rencontre à une autre ou parfois d'une mi-temps à une autre témoignaient bien qu'il était indécis dans toutes ses décisions. Un nouvel entraîneur dans les tribunes Incroyable mais vrai, avec le comité actuel, quand il y a un changement au niveau de la direction technique, le nouvel entraîneur engagé travaille à partir des tribunes. Occuper le banc de touche demande du temps car l'entraîneur limogé exige la régularisation de sa situation et les dirigeants tardent à lui payer son dû. Une affaire qui a trainé la saison écoulée et qui traine cette saison à l'heure où l'équipe joue sans coach. Omar Raiss le successeur de Zekri ne sait à quel saint se vouer. S'il a à sa disposition son effectif dans les entrainements, il en est loin le jour des matches. Une absence des parrains Les parrains ou sponsors de l'IRT l'ONDA et Amendis boudent l'équipe. Aucune subvention n'a été versée cette saison : soit une perte de 350 millions de centimes. La raison est claire et se passe de tout commentaire : aucun centime avec les mauvais résultats. Les deux grandes entreprises sont pour le sérieux et l'ambition avec un tracé bien clair des objectifs et surtout la transparence dans la gestion : ce qui n'est pas le cas dans un club à vocation d'une formation de quartier. Il en est de même pour les industriels, hommes d'affaires et représentants du secteur économique et commercial qui ne veulent plus subventionner l'IRT car personne ne sait où va l'argent ces dernières années. Un effectif abandonné Les joueurs se plaignent parce qu'ils se sentent abandonnés. Les dirigeants ne les soutiennent plus et ne viennent plus les voir aux entrainements. Il y a quelques semaines, deux footballeurs blessés avaient besoin de 400 dh pour acheter des médicaments prescrits par le médecin du club mais faute d'interlocuteurs ils ont préféré s'en passer. Ils ont déclaré qu'il n'y avait pas de dialogue avec le comité. Ce qui est pire, c'est que les jours des matches du championnat, aucun dirigeant ne vient au stade. L'entraîneur Omar Raiss vient de sortir de son silence et de menacer le comité de son éventuel départ au cas où aucun changement de la situation ne viendrait. Aux toutes dernières minutes, le comité est sorti de son « sommeil » et a réglé les arriérés des salaires et des primes. 6- Une solution attendue : l'assemblée générale extraordinaire ! Dans les coulisses, on prévoit déjà une solution susceptible d'assainir l'environnement de l'IRT : la tenue d'une assemblée générale extraordinaire pour éclairer les problèmes et trouver des solutions. Le football tangérois souffre de mille maux et nécessite un comité présent et non un comité fantôme. Dans une déclaration à la presse, le président Abdelhamid Aberchane a reconnu que les membres absents des réunions devaient être remplacés le plus tôt possible faisant allusion à une éventuelle prochaine assemblée générale.