L'IRT est l'un des rares clubs marocains qui répond favorablement aux exigences du cahier de charge instauré par la FRMF : un budget d'un milliard de centimes, trois terrains d'entraînement, un centre de formation, un stade Marshane avec éclairage pour 15000 spectateurs, un complexe Ibn Batouta avec 40.000 places assises avec consignes FIFA, deux parrains (Onda et Amendis). Il est même question de le placer à la division de l'élite avec les ténors du football national. Mais a-t-il une gestion adéquate, une gestion susceptible de lui assurer un avenir meilleur ? A-t-il des dirigeants mûrs à la hauteur ? A-t-il des bureaucrates, des technocrates capables de définir les objectifs et de tracer une politique programmée à long terme ? Non ! Gérer un club de football à Tanger est un mythe. Personne n'y croit, ni la presse, ni les supporters, ni même les autorités, les industriels et promoteurs immobiliers… Ce qui s'est passé cette semaine donne beaucoup à réfléchir. Une affaire qui a fait couler beaucoup d'encre en particulier à la presse écrite en langue arabe. La victime de l'histoire n'est autre qu'un dirigeant loyal et fidèle serviteur, un vieil adhérent qui a l'IRT dans le cœur : le secrétaire général bénévole Mohamed Saïdi. Le président de l'équipe Adel Defouf lui avait remis 30 millions de centimes pour payer l'effectif joueurs. Mohamed Saïdi qui avait déposé, pour les concentrations, ses propres chèques de garantie dans différents hôtels dont les directeurs le connaissent bien puisqu'il est un professionnel hôtelier en décida autrement. Après des consultations avec le président, le secrétaire général prit l'initiative de régler les dettes avec 13 millions de centimes laissant de coté les 17 millions de centimes pour les joueurs. Le scandale a éclaté venant du propre comité. On l'accusait de vol, de disparition. Dans la ville, tout le monde en parlait. Les joueurs alertés devaient se réunir pour monter la garde devant son domicile. La presse de langue arabe en profitait pour écrire des articles à la une dénonçant le pauvre secrétaire général. Cette version des faits nous a été parvenue à la rédaction par Mohamed Saïdi en personne. Il nous a encore expliqué qu'il avait envoyé une mise au point aux journaux ayant diffusé des propos hostiles à sa dignité. Quant au président, il a déclaré qu'il préférait garder le silence et classer le dossier. Contrairement à ce qui a été publié, aucune démarche judiciaire n'a été entreprise, ce qui prouve le doute et le manque de preuves des dirigeants de l'IRT. Devant cette grave situation, aucun communiqué du club qui n'a ni démenti ni confirmé la disparition des 30 millions de centimes. Une réflexion s'impose : incroyable mais vrai, Adil Defouf un président d'une équipe de football dont les dépenses se sont élevées la saison écoulée à 900 millions de centimes, remet de l'argent, une importante somme en espèces, au secrétaire pour payer les salaires des footballeurs oubliant qu'il y a un trésorier et un trésorier-adjoint et fuyant le chemin de la banque. Est-ce de la contrebande lorsqu'on veut payer les salariés en argent liquide ? Et dire que Adel Defouf est un directeur et propriétaire d'une importante société. Pire encore, à l'heure où les parrains ont décidé de réduire leur subvention à 50 °/° pour mauvais résultats sportifs, le comité se plait à changer 3 entraîneurs (6 préparateurs techniques l'an dernier) aux matches de l'aller seulement et à recruter une trentaine de joueurs d'un faible niveau dépensant une fortune. Les 900 millions de centimes que la saison 2009-2010 a coûté alors que l'IRT était sur le point de frôler la descente à l'enfer des amateurs du bled avait fait trembler les supporters qui n'ont plus confiance aux dirigeants tangérois. L'IRT qui est appelé, cette saison, à évoluer au nouveau complexe Ibn Batouta, mérite-t-il une place chez les professionnels de la nouvelle ligue ? Absolument pas ! A Tanger, il n'y a pas de crise de footballeurs mais une crise de dirigeants compétents. A l'heure où nous mettons sous presse, un grand nombre d'associations de supporters tangérois a envoyé des lettres aux hautes instances de Rabat demandant le transfert de l'équipe des FAR à Tanger d'autant plus que les footballeurs militaires ne représentent pas seulement la capitale du Royaume mais tout le Maroc. Bienvenue aux FAR au complexe Ibn Batouta car c'est l'unique solution pour que la capitale du détroit soit représentée dignement au football professionnel. Par ailleurs, il est à rappeler que sur demande des propres supporters, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Moncef Belkhayat, s'est réuni d'abord avec le Wali puis avec le président de l'IRT pour voir de près les problèmes du football tangérois.