Incroyable mais vrai : du jamais vu...du jamais vécu, ce qui s'est passé dans un somptueux hôtel de la ville sur le bord de la corniche, mérite réflexion. L'assemblée générale IRT football s'est terminée en catastrophe en un vrai combat de boxe entre les supporters et les dirigeants. A vrai dire, c'était la honte dans une ambiance où la civilisation sportive symbole de la FIFA dans ses recommandations, était abandonnée pour régler les comptes. Des membres du comité avec le président de la Ligue du Nord et le président de la RST agressés, le président insulté, la commission technique accusée des mauvais recrutements, le secrétaire général menacé : un monde fou, fou... a marqué l'échec du football tangérois qui avait l'espoir de renaître et de connaître un épanouissement avec les nouveaux projets et moyens mis à sa disposition avec pour la première fois des possibilités d'avoir des recettes sûres et permanentes susceptibles d'éviter le recours à l'argent des bienfaiteurs. La loi de la jungle a fait beaucoup de mal aux témoins des incidents en particulier les représentants de la presse tangéroise qui étaient indignés par le spectacle. Qui est responsable d'une « comédie » terminée en « drame » ? Des jets de chaises, des vitres cassées, des blessés, des gens évanouis, des dommages matériels dans une salle de conférences, des insultes.....Personne ne comprenait ce qui se passait. Une seule chose était claire : le départ du secrétaire général Belkhaidar était exigé et les supporters scandaient en chœur : « Belkhaidar yemchi fhalou, ittihad machi dialo ! ». La responsabilité est partagée et plusieurs « acteurs » se trouvent impliqués. Le président Abdelhamid Aberchane n'a pas su diriger la séance de main de maître. Autoriser le public à assister à l'assemblée et permettre la parole à toute l'assistance, sont deux flagrantes erreurs qui ont fait déborder le vase. Commencer les travaux de l'assemblée sans la présence des agents des forces de l'ordre a semé la panique à tous ceux qui étaient présents car tout le monde était en danger surtout journalistes, dirigeants et adhérents. Autoriser le porte parole de l'association des supporters à parler une demi-heure dépasse les limites du sport. Abdelhamid Aberchane s'est trompé en se retirant de la salle comme démissionnaire était une autre erreur car un « commandant » ne se sauve jamais en laissant « chavirer » son navire : ce qui a créé le désordre et causé les incidents. Devant une situation trop confuse et mouvementée, le secrétaire général qui est la cible des supporters, aurait dû quitter le premier le lieu de réunion pour éviter le scandale de l'assemblée. A sa place, tout dirigeant aurait démissionné refusant d'être le mal-aimé de l'assistance. Le hooliganisme était à l'ordre du jour et l'association Hercules a « envenimé » l'ambiance avec un grand pouvoir sur les jeunes. Son président a fait un exposé sur les problèmes de l'IRT : mauvaise gestion du comité, manque de transparence, mauvais recrutements de joueurs, politique d'improvisation... Comme membre adhérent, Bassim Akel avait le droit de parole mais ses proches collaborateurs n'en avaient pas. Il fallait les faire taire ou les expulser de la salle d'où la présence de policiers s'avérait indispensable pour faire régner l'ordre. Bassim a trop parlé et il était impératif de donner la parole à d'autres adhérents qui attendaient leur tour. Devant des critiques émanant par ci par là, le président de l'IRT n'a pu se contrôler et a claqué la porte en renonçant à son poste : « Je m'en vais définitivement. Il y a un divorce entre le football et moi ! », déclarait-il au micro d'une station de radio locale au corridor de l'hôtel. Le rapport moral a donné un aperçu sur les diverses activités du comité et de l'équipe. Les dirigeants se sont entretenus avec le Wali de Tanger-Tétouan et avec le président de la FRMF et ont résolu plusieurs problèmes du club : soutien financier, possibilité de nouveaux recrutements d'hiver en dépit de la sanction fédérale. Des entretiens ont eu lieu également avec la mairie de Tanger-ville à la recherche de recettes sûres et permanentes pour le football : panneaux et plaques publicitaires en ville, parcking de voitures, important agrément pour location de magasins. Le rapport financier a brossé un tableau recettes-dépenses : 9.059.875, 65 DH dépenses, 5.981.941,15 dh soit 3.077.934,50 dh de déficit. Avec les nombreux incidents, les deux rapports n'ont pas été approuvés et aucun comité légal ne se trouve à la tête de l'équipe. Abdelhamid Aberchane ne s'occupera plus de l'IRT et le comité est démissionnaire selon les règlements en vigueur. Une question se pose : Pourquoi les dirigeants sont-ils restés à la table présidentielle après le départ du président ? Ne savent-ils pas comment est géré un club ? Et les administrateurs de l'équipe, pourquoi n'ont-ils pas réagi, ne serait-ce que pour conseiller le comité ? Pourtant, il existe deux directeurs : directeur général du club et directeur administratif. Il est bien dommage qu'à l'IRT, il y a des gens incompétents et encore une fois, il est à signaler que le football marocain qui commence à se structurer et à se professionnaliser est plus fort que les Tangérois. A quand un centre de formation à Tanger pour les dirigeants et même pour les supporters ? Un grand club de football à la ville du Détroit n'est pas pour demain et le nouveau grand stade doit être « transféré » au moins à Tétouan où l'on comprend ce que c'est le football. A bon entendeur salut !