L'état de « santé » de l'IRT se détériore. L'équipe qui inquiète, est menacée non seulement de relégation chez les amateurs avec les petits clubs du « bled », mais de disparition. Il paraît que personne n'en veut à Tanger vu les milliers et les millions de dirhams qu'elle a engloutie ces dernières années sans aucun résultat positif. Ni la montée en première division, ni la formation de nouveaux joueurs, les deux grands objectifs footballistiques, n'ont été atteints. Dix sept entraîneurs en cinq saisons sans toutefois compter les vingt encadreurs des catégories inférieures, un triste bilan qui prouve bien qu'il existe une instabilité technique à tous les niveaux. En outre, l'école de football, qui était l'espoir de la ville, est un fiasco sur plusieurs plans. Parallèlement au domaine technique, le domaine financier mérite la réflexion et les deux milliards de centimes dépensés en cinq années sont là pour témoigner. Le problème est sans aucun doute une question de mauvaise gestion. Actuellement, gérer un club, c'est gérer une grande entreprise. En cas d'échec de la gestion administrative, c'est toute l'entreprise qui échoue. Conclusion de toute cette réflexion, il y a échec du comité actuel qui a passé un mandat de quatre ans et qui s'apprête à continuer un deuxième mandat de même durée. Après la grève des joueurs, aucune solution n'a été trouvée. L'équipe évolue toujours avec des juniors et en sept rencontres du championnat, elle n'a gagné qu'un seul tout petit point. Au lieu de remédier à la situation, les dirigeants tangérois engagent un nouvel entraîneur : Fakhreddine qui, à vrai dire, n'a rien à donner à l'IRT et personne ne sait comment il s'est aventuré à accepter le poste dans ces conditions ? La formation qui comptait jouer les premiers rôles de la compétition, vient de dégringoler de la première à la quatorzième place. Maintenant à l'heure de la trêve de la Botola II, laquelle va durer trois semaines, l'IRT cherche une solution à ses problèmes. Intervention de la wilaya ! Ce que tout le monde attendait, ce que tous les supporters espéraient, est arrivé. Enfin, après une longue attente, il y a certes intervention de la wilaya. Qui dit une juste intervention de la wilaya a dit que l'IRT est un club qui appartient à toute la population tangéroise, un bien public. Le wali, qui est un fervent amateur de football, puisqu'il est un supporter du Raja et un sympathisant du MAS, a convoqué les « géants » de la balle ronde à Tanger. Les anciens présidents de l'IRT : Abdeslam Arbaïne, Mohamed Bouhriz, Larbi Bouras, Brahim Dahbi, Mohamed Khmosi (un oublié de marque l'ex-président Amine Lakhssassi !) ont constitué le conseil des sages, une sorte de commission de sauvetage. Tous veulent sauver ce qui peut être sauvé : Le maintien de l'IRT à Al Botola II et la préparation de la prochaine saison. Une cellule de réflexion qui va permettre à chacun des ex-présidents de rédiger un rapport sur les perspectives d'avenir de l'équipe. Mais en attendant leur travail, il faut impérativement sauver le présent : la formation ne peut terminer la saison en évoluant seulement avec les juniors. Les faux adhérents Le fond du problème IRT n'est autre que l'existence de « faux » adhérents. Pour appliquer les règlements de la FRMF, l'on se fait facilement des adhérents « entre amis ». La question qui se pose dans les milieux sportifs est la suivante : « L'IRT a-t-il vraiment des adhérents ? ». S'ils avaient existé, ils auraient évité toute cette dernière crise. L'on se demande pourquoi ils ne manifestent pas d'autant plus que dans toutes les assemblées générales, ils n'avaient que des paroles d'éloges envers le comité et rien que les applaudissements. La politique de « cirer les bottes » ne mène à nulle part et la conséquence est l'éventuelle disparition de l'IRT de la géographie footballistique du Royaume. Le silence de la presse sportive tangéroise La presse sportive tangéroise était considérée comme l'une des meilleures du pays sur le plan objectivité. Malheureusement, ces dernières années, elle a perdu sa crédibilité surtout avec le comité actuel. C'est la remarque qui vient d'être relevée dans une multitude de lettres des supporters de l'IRT, arrivées au secrétariat de l'association Tanger-Presse Sportive. En toute sincérité, ils ont tous raison. A vrai dire, mes collègues les journalistes et moi, nous avons failli à notre mission en évitant de dénoncer à temps le mal qui rongeait l'IRT. Peut-être avons-nous trop sympathisé avec les dirigeants ? Peut-être aussi le « j'en ai ras le bol » de toute la presse sportive tangéroise en est-il la cause vis-à-vis d'un club avec beaucoup de problèmes ? Le contrat du joueur Les clauses du nouveau contrat imposé par la FMRF sont claires. Pour une période déterminée, le comité et le joueur s'engagent à les respecter avec deux points importants : Versement mensuel régulier des salaires et interdiction de grève ou absence au travail non justifiée. Alors, selon la situation actuelle de l'IRT, ni l'un, ni l'autre n'ont respecté les consignes fédérales. La FRMF et le ministère de tutelle Un autre silence nous vient de la FRMF et du ministère de tutelle. Aucune réaction des deux côtés en dépit des lettres envoyées aussi bien du comité que des joueurs de l'IRT. L'on se demande pourquoi le club évolue sous l'égide d'une Fédération qui est capable de prendre des décisions au moins pour le non-respect du contrat. Pourtant le football marocain se prépare au professionnalisme. Mais comment peut-on parler de professionnalisme si le football marocain n'est pas protégé ? La responsabilité partagée Cette réflexion sur la situation de l'IRT confirme bien que la responsabilité de la crise actuelle est partagée avec des partenaires de marque : - le comité pour sa mauvaise gestion - les joueurs pour leur grève - les adhérents pour leur non intervention - la presse sportive locale pour son silence - la wilaya pour intervention tardive - la FRMF et le ministère de tutelle pour le manque de protection du club.