Faisant suite à une première prestation devant la commission finance du parlement à Rabat dans la matinée, la conférence de presse du ministre délégué auprès du chef du Gouvernement chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, M. Boulif, en fin de journée du mercredi 11 septembre à Casablanca, fut l'occasion d'étaler les mêmes données concernant les mesures d'indexation partielle sur les produits pétroliers liquides : super, gasoil et Fuel industriel. Cette sortie médiatique fait partie d'une campagne d'explication pour défendre une décision du Chef du gouverneur daté du 19 août relative au système d'indexation partielle des prix de certains produits pétroliers liquides. La stratégie du responsable gouvernemental tout au long de la conférence de presse était à la dédramatisation tous azimuts affirmant que le pouvoir d'achat du citoyen ne sera pas touché suite à cette mesure, qu'aucune répercussion ne risque d'advenir ni pour le pouvoir d'achat des citoyens ni pour la compétitivité des entreprises marocaines. Selon lui des données erronées ont été colportées dans des médias sans en référer aux sources officielles. Il s'agit notamment de l'information faisant état d'une augmentation prochaine de 3 DH du prix du carburant. Or, affirme-t-il, au grand maximum l'augmentation pourrait être de 1 Dh au cas où le prix du baril de pétrole atteint les 120 dollars. Jusqu'à hier jeudi 12 septembre le baril en tendance à la hausse était aux alentour de 111 dollars. Les spécialistes parlent d'une hausse vertigineuse probable pouvant dépasser les 130 dollars surtout en cas de frappes contre la Syrie. C'est cette éventualité, qui serait actuellement en train de reculer, qui a poussé le gouvernement à opter pour une assurance Hedging dont le contrat devait être signé dans les heures qui viennent avait annoncé le ministre qui se voulait didactique en se refusant à décliner toute information sur le coût de cette assurance. « Pourquoi l'indexation partielle des prix pétroliers? Parce que le déficit que nous avons dans le budget a un lien permanent à 100% presque avec le déficit de la compensation ...» On sait que la compensation des produits pétroliers représente 85%, et les produits pétroliers liquides 55%. Ainsi en cas de hausse des prix de pétrole le budget alloué dans les lois de Finances est dépassé à cause de la charge de la compensation, 50 milliards en 2011 et 54,6 milliards en 2012, cela au dépens d'autres investissements bénéfiques pour l'économie. Le système d'indexation consiste à augmenter les prix quand un seuil des cours des produits pétroliers au niveau mondial est dépassé et il pourrait baisser s'il arrive que les prix du pétrole chutent indique le ministre qui ajoute que l'indexation des prix ne serait pour gouvernement qu'une « première phase pour une réforme progressive du système de compensation lequel ne profite pas jusqu'à présent aux populations cible ». L'indexation partielle des prix de produits pétroliers liquides n'empêche pas le système de compensation de produits de base en lui-même de rester pleinement en vigueur. Ainsi à titre d'exemple pour le prix du gaz butane (pour la bouteille de 13 kgs vendue à 40 DH la Caisse de compensation débourse toujours 72 DH) et du fuel servant à la production de l'énergie électrique de consommation domestique la subvention de l'Etat ne sera pas touchée avec un budget de compensation s'élevant à plus de 20 milliards de dirhams pour ces seuls produits en 2013. Le gouvernement explique que l'intervention du système d'indexation des prix intervient pour « éviter le recours aux rallonges budgétaire au cours de l'année au détriment des autres postes budgétaires dont l'investissement ». L'indexation consistera à faire répercuter les hausses des coûts d'énergie (produits pétroliers liquides) sur le prix de consommation du carburant au cas un seuil de hausse est dépassé. Parallèlement des mesures d'accompagnement sont prévus notamment pour le secteur des transport de voyageurs marchandises afin de préserver le pouvoir d'achat indique le ministre qui semble ainsi reconnaître que l'attente des répercussions sur les prix existe bel et bien ce qui mettrait en valeur le bien-fondé des appréhensions des consommateur sur des possibles surenchères en chaîne. « Les départements de tutelle Intérieur et Transport mettront en place des modalités d'indemnisation des opérateurs du secteur en cas d'augmentation des prix... » Le ministre annonce une campagne d'explication des différents acteurs le patronat, les associations de consommateurs etc. Avec son entrée en vigueur le système d'indexation des prix sera revu tous les 16 de chaque mois au gré des fluctuations des prix des produits pétroliers liquides. Il devrait commencer prochainement. En évoquant des scénarios, simulations en cas de suppression de la Caisse de compensation, le ministre a parlé d'une « peur de la Caisse de compensation qui n'a pas lieu d'être, il n'y a pas de raison d'avoir peur si l'on regarde les chiffres. La suppression de la Caisse ce n'est si terrible qu'on croit selon M. Boulif car pour une « famille de niveau moyen cela pourrait avoir comme conséquence tour juste un surplus de dépense aux alentour de deux mille dirhams par an » ! M. Boulif affirme aussi que concernant le projet de réforme de la Caisse un consensus général est obtenu sauf pour la question des aides directes aux familles où il y a eu divergence.