La corruption fait toujours rage au Maroc. A en croire Transparency International (TI), quelque 56% des Marocains considèrent que le fléau a connu une hausse plus ou moins considérable, sur les deux dernières années. Dans son baromètre mondial de la corruption relatif à l'édition 2013, publié mercredi, 9 juillet, l'ONG ajoute que la santé, la justice et la police sont les secteurs les plus corrompus dans le Royaume. 79% des Marocains sondés estiment en effet que la police est le secteur le plus touché par ce fléau, suivi de la santé (77%) et de la justice (70%). Basé sur des sondages effectués sur 107 pays dont le Maroc, ce rapport permettrait de donner une première appréhension de la situation de la corruption dans les pays du monde, mais également les perceptions des gens sur l'état d'amélioration ou de dégradation de la lutte contre ce fléau. Au Maroc, quelque 56% des Marocains considèrent que le fléau a connu une hausse plus ou moins considérable, sur les deux dernières années. Toutefois, 76% des personnes sondées considèrent le phénomène comme un fléau sérieux. Pis encore, 72% des Marocains considèrent que les politiques gouvernementales pour la lutte contre la corruption sont inefficaces. Au niveau mondial, l'enquête de TI fait ressortir qu'une personne sur quatre a dû s'acquitter d'un pot-de-vin au cours de l'année 2012. Elle en ressort aussi que plus d'une personne sur deux estime que la corruption s'est aggravée au cours des deux dernières années. L'enquête, réalisée auprès de 114.000 individus dans le monde, démontre que près de 9 personnes sur 10 ont néanmoins déclaré vouloir agir contre ce phénomène ; deux tiers des personnes s'étant vu demander un pot-de-vin ont refusé, ce qui semble indiquer que les Etats, la société civile et le secteur privé doivent intensifier leurs efforts pour inciter les populations à lutter contre la corruption. « La pratique des pots-de-vin reste très courante dans le monde, mais les populations savent désormais qu'elles ont le pouvoir de mettre fin à la corruption ; nombreuses sont les voix qui s'élèvent aujourd'hui contre les abus de pouvoir, les transactions secrètes et les pots-de-vin », affirme Huguette Labelle, présidente de Transparency International. Face à la montée de ce fléau, TI recommande aux Etats à ce qu'ils entreprennent des actions concrètes pour favoriser la transparence et pour inciter l'administration à rendre des comptes aux citoyens. Dans le même ordre d'idées, TI note, dans son rapport consacré à la corruption dans le monde, que les dirigeants politiques peuvent montrer l'exemple en publiant leurs déclarations de patrimoine ainsi que celles de leur famille proche. Les partis politiques - et leurs candidats à titre individuel - doivent déclarer leurs sources de financement et leurs revenus, de manière à indiquer clairement qui les finance et révéler ainsi les conflits d'intérêts potentiels. A l'échelle mondiale, le regard que portent les citoyens sur l'action de leurs dirigeants pour lutter contre la corruption est plus sévère qu'avant le début de la crise financière en 2008. 31 % des personnes interrogées estimaient alors que l'action de leur gouvernement pour lutter contre la corruption était efficace. Elles ne sont plus que 22 % aujourd'hui, souligne TI.