Selon les résultats du baromètre mondial de la corruption 2009, les partis politiques et les fonctionnaires sont perçus parmi les plus corrompus. Les policiers sont de loin les plus touchés par le fléau. 64% jugent l'action du gouvernement inefficace. Les fonctionnaires du secteur public, la justice et les partis politiques sont les plus corrompus au Maroc. Avec un degré d'affectation de la corruption de 95%, les fonctionnaires arrivent en tête de liste suivis du système judiciaire (80%) et les partis politiques (53%). Les policiers sont de loin les plus touchés par le fléau. L'enquête précise que 58% des ménages ont versé des pots- de-vin à des agents de police, 39% à la justice, 33% pour les services d'enregistrements et autorisations et 28% pour les services médicaux. C'est ce qui ressort du baromètre mondial de la corruption 2009 dont les résultats ont été rendus publics mercredi 3 juin, à Rabat par Transparency Maroc. L'enquête qui s'est déroulée entre octobre 2008 et février 2009 a ciblé 73.132 personnes dans 69 pays. Pour le Maroc, 500 ménages ont été interrogés. Par comparaison au baromètre de 2006, la situation ne s'est guère améliorée surtout pour le système judiciaire avec une note de 4 en 2006 à 4,1 sur 5 en 2009. Le Parlement a également connu une croissance de la corruption en passant de 3,5 à 3,7 points. Aucun changement pour les partis politiques avec une note qui s'est maintenue à 3,5 points. Par contre, les médias sont moins corrompus, enregistrant une baisse de 0,3 points (3 à 2,7 points). Pour la première fois, le baromètre 2009 couvre le secteur privé et le foncier. L'étude souligne que 36% des ménages considèrent que le secteur privé utilise «souvent» ou «presque toujours» la corruption pour influencer les politiques du gouvernement, l'élaboration des lois ou des règles. Concernant la corruption dans les institutions chargées du foncier, 90% des Marocains ont déclaré que le paiement des pots-de-vin aux autorités chargées du foncier pour obtenir des faveurs est un problème très sérieux. Et 77% considèrent que la grande corruption ou la corruption politique dans le domaine de la gestion est également un très sérieux problème. Pour ce qui est de l'action du gouvernement pour lutter contre ce fléau, 64% des personnes interrogées la considère inefficace. Ils ne sont que 7% à l'avoir jugée très efficiente. L'enquête précise que seulement 18% des Marocains ont formulé une plainte. Les raisons sont nombreuses. Ce qui attire l'attention est de constater que 67% pensent que formuler une plainte «n'aurait été d'aucune utilité». 18% refusent un tel acte par crainte de représailles et 16% estiment que «cela aurait pris beaucoup de temps». Soulignons que 6% des interrogés ne connaissent pas la procédure. Le baromètre 2009 n'a pas manqué de mettre en exergue le montant approximatif des pots-de-vin payés au cours des 12 derniers mois. Ainsi, dans 21% des cas, le montant a été de moins de 250 DH, dans 7% le montant a varié entre 250 à 750 DH et dans 4% entre 750 à 3750 DH. Les pots-de-vin variant entre 3750 à 5750 DH n'ont concerné qu'1% des cas. Par rapport au revenu annuel des ménages, le montant réservé aux pots-de-vin s'élève à 1 % pour 10% des ménages, de 1 à 10% pour 13% des ménages et de plus de 20% pour 3%. Au niveau mondial, 4 sur 10 personnes ont payé des pots-de-vin estimés en moyenne autour de 10% de leur revenu annuel. L'enquête conclut que 78% des ménages marocains sont disposés à payer plus pour leurs achats auprès des entreprises «propres» (non corrompues).