L'IRT, le club le plus riche du championnat national avec ses dépenses, a un budget de fonctionnement inférieur à quatre équipes seulement qui ne sont autres que les grands du football professionnel les FAR, le WAC, le Raja et le MAS. Avec ses sponsors et son parrain, il a des recettes supérieures même à l'autre formation du Nord le MAT qui est mieux structuré. Maintenant, l'argent s'est envolé, personne n'en connaît les raisons, et tous les dirigeants ont disparu mystérieusement. Le président Adel Defouf vient de claquer la porte et cette fois-ci, sa démission semble sérieuse car il en est à sa troisième. L'entraîneur Youssef Fertout, qui est responsable des mauvais recrutements, l'a suivi après avoir été expulsé du logement qu'il occupait (le propriétaire n'a pas été payé par le trésorier !). Tout le staff technique et l'effectif réclament des salaires non versés. Le centre d'hébergement des joueurs est sans eau et sans restauration. Il n'y a plus d'argent pour les déplacements et les concentrations se font de plus en plus rares. Rien ne va au football tangérois et l'excellente infrastructure sportive avec trois stades et un complexe pourrait être dans l'abandon pour manque d'utilisateurs. A vrai dire, l'IRT a été abandonné totalement par la ville entière. Dimanche dernier, les footballeurs auraient pu déclarer forfait à Tanger s'il n'y avait pas eu l'intervention de deux ou trois sportifs bénévoles. Maintenant, aucun comité n'a été constitué et tôt ou tard l'IRT pourrait disparaître pour manque de respect du cahier des charges imposé par la FRMF. Incroyable mais vrai, l'équipe qui se présentait comme un sérieux candidat à la montée occupe le poste de lanterne rouge : ce qui constitue une honte pour une importante capitale de la région. Consciente du grave problème, la Wilaya a enfin bougé. D'interminables réunions se poursuivent en présence des autorités locales et l'appel d'offres pour trouver un président est lancé. Les spéculations continuent leur train comme d'habitude et l'éventuel président est à la une dans les différents cafés des milieux sportifs. Le député Hassan Bouhriz, issu d'une famille passionnée pour le football, a décliné le poste déclarant en toute sincérité qu'il n'avait pas assez d'expérience pour diriger les rênes d'un club en dérive. L'ancien président Abdeslam Arbaine, l'homme du miracle footballistique depuis plusieurs saisons, a exprimé son désir de retourner à la présidence mais avec des conditions se limitant à un budget de fonctionnement disponible à l'avance. L'autre candidat qui a montré son courage n'est autre que l'ex joueur international Sadek Symou. A part ces trois noms sur la table, il semble que toutes les personnalités tangéroises ne veulent plus entendre de football car il est certain qu'il exige beaucoup d'argent sans aucun résultat positif et que les grandes dépenses manquent de transparence. A l'heure où tout le monde était mobilisé pour l'accès en division I professionnelle, maintenant le seul souci est de lutter pour le maintien de la catégorie et le chemin vers les amateurs du bled n'est pas loin. Si l'IRT n'a plus d'argent c'est parce qu'il y a une mauvaise gestion financière; s'il n'y a aucune victoire avec quatre défaites et deux nuls (seulement deux points !) c'est parce qu'il y une mauvaise gestion technique : mauvais choix de l'entraîneur (peu expérimenté) et médiocres recrutements. Pour sortir de cette situation catastrophique, un rendez-vous vient d'être fixé : le 14 novembre qui sera une occasion pour remettre le train sur les rails et une occasion pour réfléchir sur l'avenir du football tangérois. L'essentiel sera sans aucun doute le choix d'un nouveau président et les nouveaux et anciens adhérents doivent s'abstenir d'y assister car ils sont la cause de tous les maux de l'équipe et leur étiquette de « faux adhérents » qui sont là à la merci du président pour approuver toutes ses décisions sans régler leur cotisation et sans dire un mot le jour de l'assemblée générale se contentant d'applaudir : voici où en est le football à Tanger. Si le parrain l'ONDA n'a pas versé à la trésorerie sa subvention 2011-2012 et 2012-2013, c'est parce que les comptes des dépenses ne sont pas clairs et que les résultats sportifs ne sont pas à la hauteur : il est tout à fait normal de savoir où va l'argent versé et à quelles fins. Il en est de même pour les représentants du secteur économique qui refusent de subventionner un club agonisant qui est mal structuré. Parallèlement à cette crise, il existe un autre problème qui est celui de l'inexistence d'une politique de formation à long terme et l'école de football qui est ouverte depuis une dizaine d'années n'a jamais fonctionné selon des critères pédagogiques et sportifs et a toujours en priorité le caractère commercial. Il est inadmissible qu'une ville aussi grande que Tanger ne donne plus de footballeurs de classe. L'ère de Symou, Malak, Mohamed Ali...est oubliée.