Quatre ans après avoir promis «espoir et changement», Barack Obama a exhorté jeudi soir les électeurs américains à la patience face à la timide reprise économique lors du discours de clôture de la convention démocrate, dernière ligne droite de la campagne présidentielle aux Etats-Unis. «Amérique, je n'ai jamais dit que (le) chemin serait facile et je ne le promettrai pas plus aujourd'hui», a déclaré le chef de la Maison blanche qui a officiellement accepté sa désignation comme candidat du parti démocrate à l'élection du 6 novembre qui l'opposera au républicain Mitt Romney. A deux mois du scrutin, Barack Obama a la lourde tâche de donner un nouveau souffle à sa campagne ternie par un contexte économique morose, plombé par un taux de chômage de 8,3% et une dette de 16.000 milliards de dollars. A l'issue d'une soirée où se sont relayées sur scène des stars d'Hollywood à l'image de Scarlett Johansson et d'Eva Longoria, le chef de l'Etat a expliqué aux électeurs qu'ils avaient à choisir entre «deux voies fondamentalement différentes». «Je ne vais pas prétendre que la voie que je propose est rapide ou simple», a déclaré Obama sur la scène du Time Warner Cable Arena, à Charlotte (Caroline du Nord) où étaient réunis plusieurs milliers de délégués de son parti. «Je ne l'ai jamais fait. Vous ne m'avez pas élu pour vous dire ce que vous avez envie d'entendre. Vous m'avez élu pour vous dire la vérité.» Et la vérité, a-t-il ajouté, «est qu'il nous faudra plus que quelques années pour résoudre les problèmes qui se sont accumulés depuis des décennies». A l'issue d'un mandat marqué par la pire crise économique depuis 1929, Obama a assuré que les problèmes auxquels les Etats-Unis étaient actuellement confrontés pouvaient être résolus. «La voie que nous proposons est peut-être plus difficile mais elle nous mène vers un monde meilleur. Et je vous demande de choisir cet avenir», a-t-il dit. «C'est ce que nous pouvons faire dans les quatre années à venir et c'est la raison pour laquelle je suis candidat à un deuxième mandat de président des Etats-Unis.» Alors que selon un récent sondage Reuters/Ipsos Mitt Romney devance d'un point Barack Obama dans les intentions de vote (45% contre 44%), le président américain a appelé les électeurs à se mobiliser pour ne pas laisser les «lobbyistes» s'exprimer à leur place. Obama a riposté aux attaques des républicains contre son bilan économique en dénonçant les dérégulations défendues par son rival et en accusant Mitt Romney de vouloir récompenser les ménages les plus aisés avec des réductions d'impôts. «Je refuse de demander aux familles de classe moyenne de renoncer à leurs déductions d'impôts pour acheter une maison ou élever leurs enfants juste pour financer une autre réduction d'impôt de millionnaire», a lancé Obama, qui a annoncé la création d'un million de nouveaux emplois industriels d'ici 2016. Le président-candidat a également défendu sa réforme du système d'assurance maladie pour les personnes âgées Medicare que Mitt Romney souhaite remplacer par un système de coupons plafonnant les dépenses. «Je ne transformerai jamais Medicare en coupons. Aucun Américain ne devrait jamais être contraint de passer sa retraite à la merci des compagnies d'assurance.» Un an après la mort d'Oussama ben Laden, tué en mai 2011 au Pakistan par un commando de forces spéciales américaines, Barack Obama a ironisé sur le manque d'expérience en politique étrangère de Mitt Romney et de son colistier Paul Ryan. Il a notamment accusé son rival d'avoir insulté les autorités britanniques en exprimant des doutes, lors d'une visite en Grande-Bretagne fin juillet, sur le degré de préparation des JO de Londres. «On n'est peut-être pas prêt à la diplomatie avec Pékin si l'on ne peut pas se rendre aux Jeux olympiques sans insulter notre allié le plus proche», a estimé le président américain. Un peu plus tôt, le sénateur John Kerry avait répondu aux critiques du clan républicain qui considère que les Américains sont moins bien lotis qu'en 2008. «Demandez à Oussama ben Laden s'il est dans une meilleure situation qu'il y a quatre ans», a lancé John Kerry.