Michelle Obama a reconnu mardi que le changement promis par son mari il y a quatre ans avait mis du temps à se concrétiser mais elle a exhorté les Américains à accorder au chef de la Maison blanche un nouveau mandat pour relancer l'économie américaine. «Il me rappelle que nous sommes engagés dans une course de longue haleine et que le changement est difficile, que le changement est lent et qu'il n'arrive jamais immédiatement», a déclaré la Première dame des Etats-Unis devant la convention démocrate à Charlotte, en Caroline du Nord. «Mais nous y arriverons, nous y arrivons toujours.» La populaire épouse de Barack Obama était la principale oratrice de cette première journée de la convention démocrate, dont le point d'orgue sera jeudi le discours du président sortant. Barack Obama espère que ce grand rassemblement démocrate en Caroline du Nord lui permettra de réveiller la ferveur qui avait marqué sa campagne victorieuse de 2008 malgré la persistance des difficultés économiques aux Etats-Unis, avec notamment un taux de chômage à 8,3%. Cette première journée a permis aux démocrates de mettre en scène leur avantage sur les républicains auprès de différentes parties de l'électorat jugées cruciales pour l'issue du scrutin présidentiel du 6 novembre: les femmes, les Hispaniques et les Afro-Américains. Tous les intervenants ont pris pour cible Mitt Romney. Michelle Obama elle-même a paru décocher, sans toutefois le nommer, des petites piques au candidat républicain, notamment sur son patrimoine. «Pour Barack, le succès n'est pas ce que vous gagnez, mais la différence que vous faites dans la vie des gens», a-t-elle dit. La First Lady s'exprimait une semaine après la femme de Mitt Romney, Ann, qui a tenté lors de la convention républicaine de dévoiler une facette plus humaine de son mari, décrit par ses détracteurs comme un multimillionnaire déconnecté des réalités (). L'un des intervenants les plus offensifs envers Mitt Romney a été Harry Reid. Le chef de file de la majorité démocrate au Sénat a une nouvelle fois reproché au candidat républicain son refus de publier davantage de déclarations de patrimoine. «Mitt Romney dit que nous devons le croire sur parole quand il dit qu'il a payé sa juste part? Sa parole? La confiance naît de la transparence et Mitt Romney n'est pas à la hauteur sur ces deux plans», a lancé Harry Reid. La soirée a été en grande partie consacrée aux femmes, un électorat largement favorable aux démocrates, d'autant plus après les propos du républicain Todd Akin au sujet du «viol véritable». Le camp républicain a riposté en accusant les démocrates de mettre en avant ces thèmes de société afin de détourner l'attention de la situation économique. «Lors de la première soirée de la convention du président Obama, pas un seul intervenant n'a prononcé les mots: ‘la situation des Américains est meilleure qu'il y a quatre ans'», a dit Andrea Saul, porte-parole de Mitt Romney. Les démocrates se sont pourtant employés mardi à défendre le bilan du président sortant, marqué notamment par la mort d'Oussama ben Laden ou encore le sauvetage de l'industrie automobile. La tâche est en particulier revenue à l'une des étoiles montantes du parti, Julian Castro, maire de San Antonio. «Il y a quatre ans, l'Amérique était au bord de la crise», a dit Julian Castro. «Malgré des écueils incroyables et une opposition républicaine unie, notre président a agi. Et aujourd'hui, nous avons assisté à la création de 4,5 millions d'emplois.» Alors que dans le camp démocrate les inquiétudes grandissent face à ce qui s'annonce comme un scrutin serré entre Mitt Romney et le chef de la Maison blanche, Michelle Obama a exhorté les militants à se rassembler derrière son mari. «Nous devons travailler comme jamais auparavant et nous devons une fois encore nous rassembler et nous dresser pour l'homme en lequel nous pouvons croire pour faire avancer ce pays, mon mari, notre président, Barack Obama», a-t-elle déclaré. La vedette de la journée de mercredi à Charlotte sera l'ancien président Bill Clinton, incarnation de la vigueur économique des années 1990.