L'artiste peintre Halima Doua expose ses dernières œuvres à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc du 6 au 20 juille et dont l'artiste nous présente des paysages, mais des paysages à sa façon et invite chacun à le regarder à sa façon, d'où l'intitulé « Regards hypothétiques » Halima Doua peint les paysages comme elle les voit, avec un regard d'artiste, un regard qui touche l'âme et provoque une émotion. Ce qui l'enchante, c'est ce jeu de lumière qui règne sur le paysage, les éclaboussures du soleil, les ondulations aquatiques sous l'effet d'une douce brise. « En regardant les formes et les motifs que dessine la nature, je me plonge dans toute une autre réalité, je trouve que c'est trop captivant », dit-elle. Elle cherche à capter les vibrations de l'atmosphère et ses effets ainsi que les lumières changeantes. « Je dois beaucoup à l'école impressionniste, ca me permet de regarder au delà de l'image ». C'est on regardant les paysages de Halima Doua que l'on mesure, en effet, la distance qui les séparent de ce qu'on a l'habitude de voir sur la scène artistique marocaine. On sent qu'il y'a quelque chose de nouveau. « Ma méthode n'a rien de scientifique. Mais elle ne repose pas pour autant sur le hasard. A chaque couleur posée sur la toile, j'associe son opposé sous forme de touches laissant la couche soujacente transparaitre et crée un jeu de lumière. Ce qui apparaît abstrait de près sera parfaitement compréhensible avec la distance ». Ses peintures à l'huile sont à la fois mécaniques du fait qu'elle mélange elle même ses couleurs, mais aussi optiques par superposition et juxtaposition des touches colorées de manière les contours et les lignes fonds et n'apparaissent pas. Concernant sa relation avec le sujet à peindre, Halima Doua nous explique : « Je me suis d'abord appuyé sur mes bases générales. Au fond, c'est le même processus : penser le sujet, monter la composition, animer les touches et amener les détails. Si le contraste est violent, la nuance est émotion. C'est donc un travail très recherché de la couleur que j'exécute une composition (Terre, eau et ciel). ». Elle ajoute « Il est primordial que je ressente une connexion émotionnelle avec ce que je peins, ou qu'il me donne envie de faire passer un message. Je ne fais jamais de prise de notes sur un motif mais je travail d'après des images que je garde en esprit de mes voyages à travers mon Maroc ; à partir de ces images je crée une vision préliminaire de chaque œuvre dans mon imagination et de manière imaginaire. ». Sur sa relation avec la couleur vis-à-vis la toile elle explique : « J'aime que mes couleurs soient très saturées et qu'elles sautent aux yeux, de manière qu'elles mettent l'accent sur le message de façon extrêmement prononcée. La couleur pour moi est une invitation à entrer dans la peinture et puis, se sont la composition, le dessin et le contenu qui vont retenir le spectateur. ». Mais aussi les valeurs et les contrastes, car Doua s'efforce de trouver une structure forte dans les rapports entre les valeurs dans chacune de ses œuvres. Ces derniers sont une association de couleurs complémentaires et ce sont eux en plus de sa technique qui se résume dans la force de sa touche et de son geste qui font vibrer sa peinture.