Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté jeudi à l'unanimité une résolution qui soutient les efforts de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour mettre fin à la crise dans le nord du Mali, contrôlé en partie par les islamistes, et laisse la porte ouverte à une intervention militaire. La Cédéao, dont font partie les pays voisins du Mali, demande depuis plusieurs semaines une résolution en faveur d'une intervention au Conseil de sécurité, qui a, à plusieurs reprises, temporisé en demandant plus de précisions à l'organisation. Selon la résolution adoptée jeudi à l'initiative de la France, le Conseil se dit «prêt à examiner plus avant cette requête une fois que des informations supplémentaires auront été fournies en ce qui concerne les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé». Le Conseil «soutient pleinement» les efforts de médiation de la Cédéao et de l'Union africaine pour régler la situation malienne, et «appelle les États membres à soumettre (...) les noms des individus, groupes et entités qui sont associés à Al Qaïda (...) dans le nord du Mali». Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, a salué une résolution qui «fixe le cadre d'une solution politique globale au Mali et témoigne de la mobilisation de la communauté internationale». Celle-ci «doit mettre tout en oeuvre pour lutter contre le terrorisme au Mali et au Sahel, qui menace de déstabiliser l'ensemble de la région», selon un communiqué du ministère. Kadré Désiré Ouédraogo, le président de la Cédéao, a prévenu que si les efforts diplomatiques devaient échouer, le groupe de 15 pays aiderait l'armée malienne à «restaurer l'intégrité territoriale du pays». Des responsables africains ont récemment annoncé que le Nigeria, le Niger et le Sénégal s'étaient engagés à envoyer une force de 3.270 militaires afin de remettre sur pied l'armée malienne, puis éventuellement de s'attaquer aux islamistes du Nord. Les islamistes d'Ansar Dine, liés à Al Qaïda, se sont emparés du nord du Mali avec l'aide des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) en profitant de la confusion qui a suivi le coup d'Etat militaire du 22 mars contre le président élu Amadou Toumani Touré