«La bête malfaisante Le Pen mise en boîte», Jean-Luc Mélenchon veut maintenant s'imposer comme le leader de la gauche. Et donc dépasser François Hollande qui le devance encore d'environ 15 points suivant les instituts de sondages. «Je le dis et je le répète: notre intention est d'être en tête de la gauche», a-t-il affirmé en marge d'un meeting qui a réuni plus de 20.000 personnes à Lille, selon le Font de gauche, mardi soir. «Ce meeting marque une nouvelle étape de notre campagne», a surenchéri Pierre Laurent, secrétaire national du PC. Mélenchon a vu son appétit décupler depuis quelques jours. Le thème de la sécurité ne semble pas prendre dans l'opinion, lui continue à monter dans les sondages alors que Marine Le Pen s'effrite. Autant de raisons qui font que l'argument du vote utile agitée par le PS n'a plus de raison d être, selon l'équipe de Mélenchon. «À partir du moment où l on est certain qu'il y aura un candidat de gauche face à Sarkozy, il faut que le débat s installe entre Hollande et Mélenchon pour savoir lequel des deux apporte les meilleures solutions», déclare Eric Cocquerel, conseiller de Mélenchon. L'équipe du candidat rêve maintenant que la confrontation entre les deux versants de la gauche commence. Un moment qu'attend Mélenchon depuis 2008, lorsqu'il avait claqué la porte de la rue de Solférino, après avoir essayé d'infléchir la ligne pendant plus de dix ans, notamment en 1997 quand il s'était présenté face à hollande pour prendre la tête du PS. «Aujourd'hui, le PS aimerait simplement que les autres viennent clapoter autour de lui», dénonce Mélenchon qui aspire à dénoncer «l'ambiguïté» de Hollande sur le social et l'emploi. «Mais attention, ce ne seront pas de nouvelles primaires mais la premier tour de l élection. Les français nous départageront», poursuit Cocquerel. Et pour mener cette bataille des idées, le candidat du front de gauche réclame donc à cors et à cris des débats entre les tous les candidats et rêve d'un débat face à Sarkozy mais aussi face a Hollande. «Ça aurait de la gueule», glisse-t-on dans son entourage. «Notre montée alimente toutes les conversation du PS», veut croire un proche de Mélenchon. Pourtant le PS reste inflexible. Mardi soir, Jérôme Cahuzac, membre de l'équipe de Hollande a répété que Mélenchon devrait s'aligner sur le programme de Hollande après le premier tour s'il voulait jouer un rôle dans la majorité présidentielle. «Leur imagination politique ne s'élève pas au-dessus des petites magouilles politiques », a rétorqué Mélenchon. François Hollande n'a pas manqué de réagir à la forte progression de Jean-Luc Mélenchon dans les intentions de vote. Sans le citer, sans l'attaquer, le député de Corrèze a lancé à nouveau son appel au «vote efficace»: «»Il y a d'abord le premier tour, il est décisif», a -t-il martelé. «Nous devons créer la dynamique dès le premier tour. J'appelle tous les électeurs à bien comprendre cette logique. C'est au premier tour que le mouvement se fait». Ensuite viendra le second tour, sans négociations sur le programme : «Au second tour, il y a un rassemblement autour du programme du candidat [arrivé en tête]», a précisé le leader de gauche, en écho aux pressions du Front de gauche pour une inflexion à gauche du programme de législature. Et d'ajouter : «Je suis candidat pour le changement, pour la victoire.»