Une délégation du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), composée de membres de la Commission régionale des droits de l'Homme de Tanger, s'est rendue lundi à Larache, pour présenter ses condoléances et écouter la famille d'Amina Filali, une mineure de 16 ans victime de viol, qui s'est suicidée la semaine dernière. Selon un communiqué du CNDH, le conseil «exprime sa profonde consternation quant à la subsistance au Maroc de lois qui continuent à dénier toute humanité aux femmes poussant, ainsi, nombreuses d'entre elles au désespoir. «Amina est morte car la loi en vigueur a pêché par deux fois: en autorisant la cessation de toute poursuite contre le violeur qui épouse sa victime (article 475 du code pénal) et en autorisant le juge à marier les mineurs sous certaines conditions (article 20 du code de la famille)», note la même source. A cet égard, le CNDH insiste pour que «cette disposition -et toutes les autres dispositions- contraires à la dignité humaine, à la Constitution, à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme ainsi qu'à la Convention sur les droits de l'enfant, soient abrogées». «Afin que la loi renforce la protection et la sécurité de milliers de femmes et jeunes filles qui vivent des situations de vulnérabilité économique et sociale, poursuit le communiqué, le CNDH appelle les autorités concernées à accélérer la promulgation du code pénal révisé, à se pencher également sur les dispositions du code de la famille qui donnent le droit au juge d'autoriser le mariage des mineurs eu égard au nombre important - et en perpétuelle augmentation- des mariages des filles mineures depuis l'entrée en force de ce code». Le Conseil appelle également «à conformer toutes les législations nationales à l'esprit et à la lettre de la Constitution, notamment en matière de parité, de lutte contre les discriminations et les violences à l'encontre des femmes dans l'espace privé et public, et à donner la priorité dans le processus de mise en œuvre de la constitution à l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination et d'asseoir cette entité sur des bases juridiques, institutionnelles et organisationnelles lui permettant de relever les défis confrontés par le Maroc en matière d'égalité effective entre les hommes et les femmes dans tous les domaines». Selon les faits rapportés par la presse et confirmés par différentes sources, rappelle le communiqué du CNDH, Amina Filali, a été contrainte, «suite à un arrangement familial et avec la bénédiction de la loi, à épouser son violeur». COM.