Le procès par contumace de l'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, réfugié en Arabie saoudite, commencera le 20 juin, a annoncé lundi soir le Premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi. "Je l'annonce pour la première fois, le procès commencera le 20" juin, a déclaré M. Essebsi dans une interview à la chaîne qatariote Al-Jazeera. Ben Ali et son entourage auront à répondre de plus de 90 chefs d'accusation, a précisé le chef du gouvernement tunisien, ajoutant que Tunis n'avait jamais reçu de réponse des autorités saoudiennes à sa demande de lui remettre l'ancien président. Après 23 ans de pouvoir, Zine el Abidine Ben Ali avait fui la Tunisie le 14 janvier pour l'Arabie Saoudite, sous la pression d'un puissant soulèvement populaire. Le ministère tunisien de la Justice avait annoncé quelques jours plus tôt que le président déchu et son épouse Leïla Trabelsi seraient jugés par contumace "dans les jours ou les semaines à venir" pour deux premières affaires. Un premier dossier porte sur "la découverte d'armes et de drogues dans le palais présidentiel de Carthage", le deuxième sur 27 millions de dollars en liquide découverts en février par la commission tunisienne anticorruption dans un palais de Ben Ali à Sidi Bou Saïd dans la banlieue nord de Tunis, selon un porte-parole du ministère. Selon le ministère de la Justice, les enquêtes en cours visant le couple Ben Ali, sa famille et d'anciens ministres et responsables du régime déchu concernent des cas d'homicides volontaires, abus de pouvoir, malversation, trafic de pièces archéologiques, blanchiment d'argent et violation de la réglementation sur les marchés publics.