Depuis le début de ce mois de juin, l'activité d'arrachage illicite des algues marines a repris de plus belle, alors qu'il restait encore un mois (1er Juillet) avant le lancement officiel de la saison. Les côtes de Jorf Lasfar et de Sidi Abed, considérées pour la qualité de leurs algues rouges (gelidium sesquipedale) comme l'un des plus importants gisements naturels au monde, sont déjà submergées par plusieurs dizaines de barques et des centaines de jeunes plongeurs s'activent à bord d'énormes chambres à air improvisées en embarcation de fortune à faire le plein au grand dam de certains professionnels indignés qui assistent au massacre sans savoir à quel saint se vouer. A plus forte raison quand les autorités concernées se montrent léthargiques. Au rythme où va ce pillage sauvage, des études toutes récentes sur les algues Gelidium ont révélé une régression alarmante dans les principales zones de peuplement situées sur le littoral atlantique El Jadida-Essaouira et la zone de Tan-Tan. L'Institut national de recherches halieutiques (INRH) a pronostiqué l'extinction des algues marines en 2013 si l'exploitation continuait au rythme actuel. Le nouveau quota d'exploitation des algues marines ne pourrait jamais s'avérer porteur et efficient en l'absence d'un contrôle rigoureux de la part des autorités maritimes (L'ONP) et de la gendarmerie royale pour faire respecter le respect des dates d'arrachage et assurer une exploitation rationnelle et durable de cette ressource qui assure de l'emploi à environ 10.000 personnes à travers le pays.