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Aux lendemains du séisme suivi de tsunami, deux priorités pour le Japon: Eviter un accident nucléaire et porter secours à des centaines de milliers de réfugiés
Le Japon tente d'éviter un accident nucléaire majeur après de nouvelles explosions dans la centrale de Fukushima endommagée à la suite du plus puissant séisme de son histoire, suivi d'un tsunami. L'autre priorité est de porter secours aux 590.000 personnes évacuées, selon un décompte des Nations unies. Deux explosions se sont produites en fin de matinée d'hier lundi au niveau du bâtiment abritant le réacteur 3 de la centrale nucléaire de Fukushima 1, accidenté à la suite du séisme. L'enceinte de confinement a résisté, a assuré l'opérateur, Tokyo Electric Power (Tepco). Le système de refroidissement du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fukushima 1 est «en panne», a annoncé lundi l'agence de sûreté nucléaire. «Le réacteur 2 a perdu totalement ses fonctions de refroidissement», a déclaré un responsable de l'Agence, cité par la télévision publique NHK. Les réacteurs 1 et 3 de cette centrale ont déjà connu une panne identique, qui a entrainé une explosion du bâtiment abritant chacun des réacteurs, a indiqué de son côté la compagnie électrique Tokyo Electric Power (Tepco). Selon Tepco, les responsables de la compagnie envisageaient de percer une ou plusieurs ouvertures dans le bâtiment abritant le réacteur afin de relâcher la pression et d'éviter une explosion de l'hydrogène accumulé. Fukushima 1, touchée par le séisme et le tsunami de vendredi, est dotée de six réacteurs. Elle est située à 250 km au nord de la mégapole de Tokyo peuplée de 35 millions d'habitants. La situation après l'accident dans la centrale japonaise de Fukushima est «préoccupante» et on ne peut désormais écarter le scénario d'une catastrophe nucléaire, a affirmé lundi le ministre français de l'Industrie et de l'Energie Eric Besson. « Un acte de désespoir » ? «La situation est préoccupante», a affirmé le ministre sur la radio publique France Inter. «On est dans un accident nucléaire grave, puisqu'il y a eu des fuites radioactives, mais on n'est pas dans une catastrophe», a-t-il ajouté. Mais un tel scénario n'est plus désormais inenvisageable. «On ne peut pas l'écarter, absolument», a-t-il déclaré alors qu'on l'interrogeait sur l'éventualité de cette hypothèse. Selon M. Besson, «la catastrophe, ce serait la fusion du réacteur et surtout la rupture de (l')enveloppe qui enserre le réacteur». Mais l'Agence de sûreté nucléaire japonaise a exclu lundi un accident de type Tchernobyl dans la centrale de Fukushima (nord-est), a rapporté l'agence de presse Jiji. «Il n'y a absolument aucune possibilité d'un Tchernobyl», a indiqué l'agence citant le ministre japonais de la Stratégie nationale, Koichiro Genba. Ce n'est pas l'avis des experts américains, qui eux, redoutent un Tchernobyl au Japon. Selon des spécialistes américains de l'atome, le recours à l'utilisation de l'eau de mer pour refroidir un réacteur nucléaire comme le font les Japonais dans leur centrale de Fukushima endommagée par le méga-séisme de vendredi est « un acte de désespoir » qui évoque la catastrophe de Tchernobyl. Plusieurs experts, parlant aux journalistes par audio-conférence, prévoient aussi que cet accident nucléaire pourrait affecter la relance de cette filière énergétique dans plusieurs pays. ‘La situation est devenue tellement critique qu'ils n'ont, semble-t-il, plus la capacité de faire venir de l'eau douce pour refroidir le réacteur et le stabiliser et maintenant, en désespoir de cause, ils doivent recourir à l'eau de mer', a estimé Robert Alvarez, spécialiste du désarmement nucléaire à l'Institute for Policy Studies de Washington. La centrale doit résister à une perte totale d'alimentation des systèmes de refrigération, extérieure et intérieure assurée dans ce cas par des générateurs diesel. Cette panne totale « est considérée comme extrêmement improbable mais est un sujet de grande inquiétude depuis des décennies », explique Ken Bergeron, un physicien qui travaille sur les simulations d'accidents de réacteur. « Nous sommes en territoire inconnu », a-t-il ajouté.