La CAN 2012 est déjà dans les plus proches perspectives, alors que le triple champion d'Afrique n'a pas cessé encore de fêter son sacre historique. On le comprend aisément avec son troisième titre consécutif, l'Egypte a de quoi pavoiser et on sait nos amis égyptiens jamais en retard d'une célébration. En Angola, le mois dernier, le football égyptien a oublié ses humiliations et ses déboires. Son parcours lors de la CAN angolaise aura même fait douter sur la «légitimité» des pays africains qualifiés pour le Mondial 2010. Les joueurs égyptiens de Hassan Chehata ayant battu tous ceux qui seront en Afrique du Sud l'été prochain, on n'a pas manqué, au Caire et ailleurs, de poser la question sur l'absence d'un triple champion africain à la fête du football mondial. On dira à nos amis égyptiens, si ça peut les consoler, qu'il y aura d'autres absents de taille au pays de Mandela mais enfin la vie continue, comme on dit toujours, et elle va même s'accéler, car déjà dans 48 heures aura lieu le tirage au sort de la Coupe d'Afrique des Nations 2012. Ce sont bien sûr les matches de qualification qui vont être désignés par le tirage, et comme le Maroc a bien rétrogradé dans les classements, les Lions de l'Atlas vont devoir d'entrée affronter un gros morceau. Au choix, il y aura le Cameroun, le Nigeria ou l'Egypte voire l'Algérie. Autant dire que le tirage de ce 20 février va prendre une importance considérable pour nos médias, surtout ceux acharnés à traquer ou à détecter le «sauveur» du foot national. Toutefois, il n'y a pas lieu de céder à la panique, les éliminatoires de la CAN 2012 débuteront en septembre. On sait que la dernière CAN a aussi enfanté le drame du Togo, suspendu pour 4 ans par une CAF intraitable qui a appliqué le règlement et rien que le règlement. Le Togo accablé par la décision, s'est adressé au TAS (Tribunal Arbitral du Sport) pour se plaindre de la sévérité de la CAF et espérer que ce TAS, qui l'a «protégé» des réserves du Maroc, va lui permettre de reprendre part aux compétitions. Il va falloir que le TAS fasse vite et livre son verdict avant ce tirage au sort de la CAN 2012. Ils sont nombreux ceux qui suivent les compétitions de la Ligue des Champions européenne mardi soir, on aura assisté à une magnifique leçon de football rappelée à tous. Elle vient de la victoire de Manchester face au Milan AC (voir détails dans nos autres pages sportives). Si ce résultat prouve une chose, il prouve que le football peut se passer des individualités aussi brillantes soit-elles. C'est le groupe qui compte. Et le fieffé manager de Manchester, Sir Alex Ferguson, le sait mieux que quiconque. Il avait déjà, par le passé, dit ses quatre vérités dans le vestiaire, à un cetain David Beckham. Il avait aussi prié Fabien Barthez d'aller se faire voir ailleurs. Et cette saison après avoir «refilé» Ronaldo au Real de Madrid, son club se porte à merveille en jouant avec ses valeurs de toujours : cohésion et solidarité. Le Real avec sa collection de «Ballons d'or» ne peut, hélas, pas en dire autant. C'est le 4 décembre 1969 que le directeur de «L'Opinion» à ce cette époque, Maître Mohamed Berrada, décida de confier la page sportive du quotidien à l'inconnu Saïd Hajjaj qu'il avait engagé en juillet 1968 pour le poste de correcteur. C'est même lui, Berrada, qui mit le pseudonyme de Najib Salmi sur les premiers articles, car Saïd Hajjaj avait accepté le nouveau poste, à condition que ce soit provisoire… «deux ou trois jours», avait-on dit, car il y avait les cours à la Fac des Sciences Economiques et une licence à préparer mais le courant passa d'emblée avec les lecteurs et les résultats aidant, voici 41 ans que ça dure. Récemment interviewé par un hebdo, Maître Berrada avait lancé : «Najib Salmi, c'est moi qui l'ai inventé». Et c'est vrai, et pas seulement N.S., mais aussi toute une génération de jeunes arrivés à «L'Opinion» à la fin des années soixante et qui trouvèrent dans ce canard chaussure à leur pied. Berrada quitta «L'Opinion» en 1971 pour aller en prison, comme détenu politique. Il y passa 9 mois, mais ne revient jamais au journal. Mais tous ceux qu'il avait embauchés et «fabriqués» restèrent fidèles au message qu'il nous inculqua au fil des jours passés avec lui : «Seuls comptent les faits, et le style avec lequel on rapporte ces faits». On m'apprend la mort de Maître Berrada, je n'en connais, à l'heure d'écrire, ni les détails, ni le pourquoi du comment. D'autres se chargeront d'évoquer la mémoire de ce grand homme. En ce moment, le seul fait qui compte, c'est qu'un homme, un de plus, a rejoint l'Eternité. Allah, le Tout-Puissant, accueille chacun dans Sa Miséricorde et on priera pour que «Mao» comme l'appelaient ses intimes, puisse être des Heureux Elus dans l'Autre Monde. Je ne peux en dire plus pour l'instant. Plus tard… peut… être.