Nul ne peut nier que la prédominance des réseaux sociaux dans nos vies nous plonge, même nous journalistes, dans un flot ininterrompu d'informations, où se mêlent vérités, exagérations et parfois aussi, quelques divagations pour le moins insolites. Dernier fait en date : des hypothèses, qui se sont invitées au Parlement, avançant que les inondations ayant touché le Sud-Est du Royaume cette année seraient en partie dues aux opérations d'ensemencement artificiel des nuages menées par le Royaume. Bien que séduisante pour certains, cette supposition reflète la gravité de l'influence marquée des fake-news, qui obscurcissent la compréhension de certains sujets sensibles et qui suscitent l'ire des citoyens, dans un contexte où le Maroc a plus que jamais besoin de serrer ses rangs. D'un autre côté, ces théories complotistes renseignent sur l'impératif de consolider davantage les actions de communication sur les efforts fournis par le Royaume et les procédés «sans danger» utilisés pour surmonter le défi de la sécheresse. L'innocuité des opérations d'ensemencement est tellement avérée, que le ministre de tutelle a annoncé devant les Conseillers de la deuxième Chambre que les années à venir verront une utilisation plus élargie de cette technique pour inclure d'autres régions. Par ailleurs, et loin des polémiques et théories farfelues, il faut s'en tenir à l'évidence que le Maroc - à l'instar de tous les pays du Monde, notamment l'Espagne qui subit à l'écriture même de ces lignes les ravages des inondations - est loin de vivre son dernier épisode d'averses orageuses intenses, dont les conséquences sur le terrain réveillent de plus en plus régulièrement des «oueds» parfois à sec depuis plusieurs décennies, causant des pertes de vie pourtant évitables. D'où l'importance d'une réflexion collégiale et d'une action interministérielle, pour combler tout d'abord les lacunes structurelles, telles que les constructions sauvages dans ces zones à risque. Après, vient le rôle des autorités locales qui gagneraient à éduquer les populations sur les bons réflexes en cas de catastrophes naturelles. La sensibilisation a porté ses fruits dans plusieurs pays du Monde, comme au Japon, où les bilans des sinistres sont aujourd'hui moins graves, grâce à une éducation précoce des habitants.