La Banque mondiale (BM) compte utiliser des garanties pour attirer davantage de financements internationaux au Maroc, a affirmé le vice-président exécutif de l'Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) du Groupe de la BM, Hiroshi Matano. "Nous pensons que ces garanties peuvent aider les emprunteurs marocains (entreprises et établissements publics et contreparties de risques non souverains) à diversifier leurs sources de financement avec des capitaux privés", a dit M. Matano, dans un entretien accordé à la MAP.
Les garanties pourraient soutenir la transition du Maroc vers une énergie plus verte, renforcer sa position en tant que hub mondial pour le commerce et la logistique, moderniser les infrastructures de transport, et améliorer son capital humain, a détaillé le responsable, qui était en visite au Maroc du 9 au 13 septembre.
La MIGA a émis près de 810 millions d'euros de garanties pour soutenir le financement de la construction et l'extension du campus de Rabat et du Lydex pour l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), a-t-il rappelé, notant que cette opération de garantie a ouvert la voie à de futurs projets que "nous souhaitons soutenir, tels que l'expansion du complexe portuaire de Tanger Med, et des interventions potentielles dans le secteur ferroviaire".
"En outre, nous explorons également les possibilités d'aider les entreprises marocaines à exporter ou à investir à l'échelle internationale", a fait savoir M. Matano, relevant que la plateforme de garantie lancée le 1er juillet 2024 sous l'égide MIGA, peut soutenir non seulement les investissements entrants au Maroc, mais aussi les investissements sortants, en particulier en Afrique.
"Les banques africaines, y compris les banques marocaines, renforcent leur présence en tant que principal fournisseur de financement sur l'ensemble du continent. Nous souhaitons donc soutenir les banques et les investisseurs africains de la même manière que nous avons appuyé les banques et les investisseurs mondiaux", a-t-il affirmé.
Evoquant sa visite au Maroc, marquée par des réunions avec des représentants du gouvernement et des entreprises et établissements publics, M. Matano a indiqué que l'objectif était de discuter sur la manière dont l'ensemble du Groupe de la Banque mondiale peut soutenir au mieux les priorités de développement du Maroc.
"En nous appuyant sur le portefeuille actif du Groupe de la Banque mondiale au Maroc, nous avons convenu d'approfondir notre partenariat en nous concentrant sur des secteurs à forte productivité tels que l'éducation, les soins de santé, les énergies renouvelables, l'eau et les transports, en ligne avec le Nouveau Modèle de Développement (2021-2035)", a-t-il précisé.
Et de noter que cette visite a été également une occasion pour explorer des moyens de collaboration afin de soutenir les ambitions du Royaume grâce à l'utilisation des garanties du Groupe de la Banque mondiale.
"Le partenariat de longue date entre le Maroc et le Groupe de la Banque mondiale continuera de se renforcer et de s'approfondir", a-t-il affirmé, réitérant l'engagement de la BM à soutenir le progrès et la croissance du Maroc et à l'accompagner sur la voie de la prospérité.
La MIGA est une agence du Groupe de la Banque mondiale créée en 1988, avec pour mandat de promouvoir l'investissement direct étranger (IDE) dans les économies émergentes, et ce, en aidant à atténuer les risques non commerciaux, et en offrant un rehaussement de crédit aux investisseurs privés et aux prêteurs par le biais de garanties.
Depuis sa création, la MIGA a émis plus de 87 milliards de dollars de garanties pour soutenir plus de 1.000 projets, allant de parcs éoliens aux chemins de fer, en passant par les universités.
La plateforme de garantie du Groupe de la Banque mondiale, lancée afin de consolider les produits de garantie et les experts de l'ensemble du Groupe de la Banque mondiale au sein de la MIGA, rationalise les processus, supprime les redondances et offre une plus grande accessibilité aux garanties dans le but de porter l'émission annuelle de garanties du Groupe de la Banque mondiale à 20 milliards de dollars d'ici 2030, afin de développer davantage l'impact dans les pays clients.