Comme chaque année, la session parlementaire du printemps sera clôturée vers la fin du mois de juillet. Il ne reste donc que trente jours pour le gouvernement et les partenaires sociaux pour parvenir à un accord sur l'épineux projet de loi sur l'exercice du droit de grève qui devrait être discuté au Parlement durant la session actuelle, et ce, conformément à l'accord social du 29 avril 2024. Le texte est si clair qu'il ne peut y avoir de marge d'interprétation. Le projet de loi, qui sera le fruit du compromis avec les syndicats et la CGEM, est censé être programmé au niveau de la commission compétente à la Chambre des Représentants le plus rapidement possible afin de respecter le calendrier convenu. Jusqu'à présent, nous avons l'impression que rien n'avance, au moment où les syndicats et le patronat se montrent silencieux, comme c'est le cas du ministre de tutelle, Younes Sekkouri, qui doit impérativement les pousser vers un accord. Une mission ardue compte tenu du fossé qui sépare les deux parties, dont chacune plaide pour un texte qui lui soit avantageux. Face aux appels des patrons pour une loi flexible offrant plus de garanties contre le recours abusif au droit de grève, les syndicats restent inflexibles sur la nécessité de protéger ce droit comme moyen légitime entre les mains des employés pour contester les abus sociaux. Face à une équation aussi complexe, le ministre de tutelle se voit appelé à déployer ses talents de médiateur afin d'éviter un retard qui peut soulever beaucoup de questions sur l'exécution de l'accord social, sachant que le patronat n'a eu de cesse de conditionner les hausses des salaires à l'adoption des législations relatives au travail. La confusion qui a régné le 1er septembre 2023 hante encore les esprits.