Le gouvernement a décrété la deuxième hausse du salaire minimum le salaire minimum légal pour les activités agricoles et non agricoles dans le secteur privé, mettant ainsi fin à une polémique qui a duré plusieurs jours à ce sujet. Le dialogue social continue entre l'Exécutif et les partenaires sociaux au moment où les discussions sur la loi relative au droit de grève progressent. Détails. Après des semaines de suspens, le gouvernement, réuni en Conseil, a finalement tranché la question de la hausse du salaire minimum en adoptant, ce jeudi, le décret 2.23.799, présenté par le Ministre de tutelle, Younes Sekkouri. En vertu de ce décret, le SMIG a été augmenté de 5%. Cette augmentation entre en vigueur à partir de septembre 2023. Suite à cette valorisation, le salaire minimum dans les secteurs non-agricoles, passe à 3120 dirhams après avoir été à 2828 dirhams avant septembre 2022. Le salaire minimum brut s'élève à 3700 dirhams ( sans déduction des cotisations sociales). Toutefois, le gouvernement a le défi de faire respecter cette nouvelle augmentation de façon régulière par le secteur privé d'autant que les déclarations ne se font pas de manière régulière. Selon Younes Sekkouri, qui est venu à la Conférence de presse tenue en marge du Conseil de gouvernement, 1,4 million salariés, soit 39% des effectifs déclarés, ne sont pas déclarés tous les jours du mois dans la Caisse de Sécurité sociale. Des irrégularités auxquels le ministère de tutelle tente de faire face en renforçant les contrôles de l'inspection du travail avec une réponse intransigeante en cas d'infraction. En adoptant le décret susmentionné, l'Exécutif a activé la deuxième tranche de la hausse du SMIG, conformément à l'accord social du 30 avril 2022 qui a prévu une augmentation en deux tranches. Cela dit, l'Exécutif a mis un terme à la polémique qui a éclaté il y a quelques semaines au sujet de la prédisposition de la CGEM à respecter cet engagement. Le Patronat, rappelons-le, avait beaucoup insisté sur la nécessité que l'accord social soit entièrement respecté. Allusion faite à la sortie de la loi relative au droit de grève. Un appel perçu par quelques syndicalistes comme une façon de conditionner l'activation de la deuxième tranche du SMIG à l'adoption de la loi. Bref, un chantage! Ce qui n'a guère été apprécié par les cadre de la Confédération. Jusqu'à présent, sur ce dossier, aucun progrès n'a été enregistré dans les négociations. Cependant, le ministre Sekkouri s'est montré optimiste en indiquant que les pourparlers avancent sans donner davantage de détails. À entendre le ministre, on comprend que l'accord serait imminent. Les discussions avec les partenaires sociaux ont démarré dès janvier 2023. Plus de 20 réunions ont été tenues avec les syndicats depuis lors, a fait savoir Youness Sekkouri auquel incombe la lourde tâche de concilier les positions des syndicats et du patronat pour les pousser enfin vers un compromis. La CGEM, pour sa part, plaide pour un texte flexible alors que les syndicats mettent en garde contre un texte qui soit restrictif des libertés syndicales. La ligne de départage semble encore perdue de vue. Ce qui est sûr pour l'instant, c'est que toutes les parties prenantes se sont mises d'accord pour amender le texte qui se trouve actuellement au Parlement. Rappelons que la loi relative à l'exercice du droit de grève a été adoptée par le Conseil des ministres en 2016 avant d'être envoyée au circuit législatif. Depuis lors, les discussions ont été bloquées entre les syndicats et le gouvernement précédent ce qui a condamné le texte à rester prisonnier des tiroirs de la commission compétente où le vote n'a pas été programmé. Maintenant l'enjeu est d'arriver à un nouveau compromis qui ressuscite cette réforme.