C'est hier jeudi que devait prendre fin le round du dialogue social entre les syndicats, le patronat et le gouvernement. A l'heure où nous mettions sous presse, une réunion se tenait avec le chef du gouvernement pour la signature du nouvel accord tripartite. Saâd Eddine El Othmani souhaite clore ce round de négociations avant le 1er mai. Il devait transmettre aux syndicats son projet d'accord final hier dans la matinée avant de les rencontrer l'après-midi pour signer l'accord. Les patrons des centrales syndicales les plus représentatives n'ont pas donné suite à nos sollicitations. En tout cas, si l'offre du gouvernement a été acceptée par les syndicalistes, le compromis est loin d'être acquis. Dans ses observations remises au ministre de l'Intérieur, mardi dernier, la CDT a rejeté l'échéancier fixé par le gouvernement pour la revalorisation des salaires. La CDT réclame l'augmentation proposée du SMIG et du SMAG au même moment que la hausse des salaires dans le public. Pour rappel, l'exécutif propose une première augmentation de 500 DH pour les fonctionnaires à partir du 1er mai, tandis que dans le privé, la première tranche de revalorisation du SMIG et du SMAG attendra juillet 2019. Au-delà du calendrier fixé pour ces augmentations, la signature du nouvel accord bute sur d'autres points liés notamment à la réforme du code du travail et au droit de grève. Dans un communiqué publié en début de semaine, la FDT reproche au gouvernement d'avoir limité le dialogue social au volet financier sans prendre en considération des questions fondamentales, notamment celles liées aux libertés syndicales. L'adoption du projet de loi organique sur la grève se fait toujours attendre. Ce texte traine dans les tiroirs du parlement depuis le 6 octobre 2016. Le décret sur les contrats à durée déterminée est également attendu pour établir la liste des secteurs autorisés à faire appel à ce type de contrat. Parallèlement, les syndicats continuent de réclamer la réforme du code du travail. Parmi les points réclamés, la suppression du cumul des indemnités en cas de licenciement abusif et l'assouplissement de la procédure disciplinaire. De même, les syndicats souhaitent porter la durée autorisée pour le travail temporaire, actuellement fixée à 3 mois renouvelable une fois, à 6 mois renouvelable 2 fois. L'adoption de la loi sur la grève et la refonte du code du travail ne devront pas se faire sans l'implication des syndicats. Ces derniers veulent jouer le rôle d'une véritable source de proposition, tandis que le gouvernement propose dans son projet d'accord de consulter les partenaires sociaux à propos des réformes et d'adoption de nouvelles de lois.