Lors de son fameux rendez-vous mensuel, le Grand Oral d'Aziz Akhannouch, devant les deux Chambres du Parlement, s'est consacré en grande partie à la réforme du système national de santé.Détails. Ainsi, un total de 3,7 millions de dossiers de soins, relatifs aux bénéficiaires de l'Assurance Maladie Obligatoire-Solidarité, ont été traités et remboursés à ce jour, d'une enveloppe globale dépassant les 2,38 MMDH, selon les déclarations d'Akhannouch. De plus, près de 10,5 millions de personnes issues de familles en situation de précarité peuvent désormais accéder aux soins dans les hôpitaux publics et privés, outre la possibilité de bénéficier du remboursement des médicaments, a-t-il dévoilé.
A vrai dire, le système national a besoin d'une réforme profonde et radicale, partant d'une gouvernance efficace jusqu'à la mise à niveau des infrastructures de santé. D'autres axes d'intervention ont émergé depuis, à savoir la valorisation de l'élément humain et la digitalisation du système national de santé. C'est justement dans cette optique que l'Exécutif a décidé d'allouer "près de 30,949 MMDH au secteur de la Santé et de protection sociale au titre de 2024, soit une hausse de 55% par rapport à 2021", a assuré le chef du gouvernement. En vue d'améliorer l'accès aux services de santé, le gouvernement a réhabilité près de 390 centres de proximité, ce nombre sera porté à 830 le mois prochain. Ce qui en fait un taux de réalisation de 59% de l'objectif initial fixé à 1.400 centres de santé de proximité de nouvelle génération. Ces centres se verront consacrer un budget annuel de plus de 800 millions de dirhams, dédiés essentiellement aux ressources humaines et aux équipements nécessaires, a précisé Akhannouch.
Ressources humaines : 90.000 personnes d'ici 2025
Depuis son installation, le gouvernement a créé quelque 16.500 postes budgétaires dans le secteur. Conscient de l'importance de l'élément humain, Akhannouch a espéré voir accroître progressivement l'effectif des employés à plus de 90.000 d'ici 2025. L'objectif global étant de dépasser le seuil de 24 professionnels de santé pour 10.000 habitants, qui est d'ailleurs recommandé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Dans cette perspective, la loi de finances pour l'année 2024 prévoit la création de 5.500 nouveaux postes budgétaires, selon les propos du chef de l'Exécutif.
Misant sur le volet formation, le gouvernement a décidé d'instaurer trois nouvelles Facultés de médecine et de pharmacie, de même que trois centres hospitalo-universitaires à Errachidia, Béni Mellal et Laâyoune, a révélé Aziz Akhannouch. Le défi est ainsi de porter la capacité d'accueil des instituts supérieurs des professions infirmières et des techniques de la santé, estimée à 4000 sièges l'année dernière, à 6200 sièges cette année.
Souveraineté médicamenteuse
La souveraineté médicamenteuse a également été mise en avant. Selon le chef de l'Exécutif, le Maroc détient, sans aucun doute, une grande "capacité à garantir son stock stratégique national en médicaments et en produits de santé en répondant à 70% des besoins du marché national de médicaments et de vaccins".
Dans ce cadre, le gouvernement s'engage dans la mise en place de l'Agence marocaine du médicament et des produits de santé en vertu de la loi n°10.22, en la dotant des prérogatives et des mécanismes nécessaires à même d'accompagner les développements accélérés que connaît ce domaine, a relevé Akhannouch. Digitalisation du secteur
Dans le souci d'atténuer la pression sur le système, le Maroc a adopté une politique proactive exemplaire pour la digitalisation, en vue, également, d'améliorer les parcours de soins et d'optimiser l'utilisation des moyens disponibles de manière à garantir l'efficience des interventions et la réduction de leurs coûts.
Les mesures gouvernementales prises à ce propos ont permis de développer et de mettre en œuvre le système informatique hospitalier intégré au niveau des hôpitaux publics de toutes les régions du Royaume, outre la poursuite de l'élaboration du projet de plateformes reliant les systèmes informatiques et les hôpitaux relevant du département de la Santé avec une base de données nationale, a fait remarquer Akhannouch. Maladies chroniques : plus d'un million de diabétiques pris en charge
Le gouvernement a œuvré pour fournir plus de 500.000 prestations sanitaires à la population ciblée par l'opération "Riaya", à travers 4.000 visites des unités médicales mobiles et l'organisation de plus de 200 petites campagnes médicales spécialisées, outre la prise en charge de plus de 29.000 femmes victimes de violence, a précisé Akhannouch.
Dans le même sillage, la campagne nationale annuelle de dépistage et de prise en charge des problèmes de santé de la population scolaire a bénéficié à plus de 1,5 million d'enfants, adolescents et jeunes, dont des personnes en situation de handicap.
S'agissant des personnes souffrant de maladies chroniques, Akhannouch a assuré que plus d'un million de diabétiques ont été pris en charge au sein des différents établissements de soins de santé primaires, outre l'acquisition d'appareils électroniques de dépistage, de diagnostic et de contrôle des patients souffrant d'hypertension au sein de ces établissements et la prise en charge d'environ 200.000 patients dans des centres d'oncologie.