Suite à l'interdiction par la France du port de l'abaya dans les établissements scolaires, le Conseil français du Culte Musulman (CFCM) a lancé un appel à la raison aux forces vives de la nation, soulignant les risques de cette décision sur les élèves ainsi que sur leur avenir. Détails Dans un communiqué datant du 7 septembre, le CFCM a noté que le Conseil d'Etat a apporté une précision importante sur ce qui justifie l'interdiction de l'abaya en le qualifiant de vêtement qui « fait immédiatement reconnaître celui qui le porte comme appartenant à la religion musulmane », soulignant qu'elle délimite, de ce fait, le périmètre de l'interdiction qui doit s'appliquer à ces longues robes qui font apparaître par elles-mêmes et immédiatement l'appartenance à la religion musulmane. Toutefois, poursuit-on, « dans la pratique, de nombreux témoignages font état de comportements discriminatoires de la part de certains envers des élèves de confession musulmanes exclues pour port du kimono ou de tenues amples ». Le Conseil qui évoque des risques élevés de discrimination, soulève que cette situation est une atteinte grave aux principes et aux valeurs de la République. « Elle pourrait traumatiser durablement les jeunes filles qui en sont victimes et compromettre de manière significative leur scolarité et leur avenir », alerte t-il. Par ailleurs, le CFCM s'est dit désolé de voir des scènes « surréalistes » en direct à la télévision où des jeunes adolescentes ont subi de véritables interrogatoires sur leur choix vestimentaire et leur religiosité dans certains établissements scolaires. « Ceci est ressenti, à tort ou à raison, comme une police du vêtement dérive progressivement et dangereusement vers une police des consciences avec toutes ses conséquences néfastes », a-t-il déploré. La même source a de même souligné que le fait d'empêcher une fille de porter un vêtement qui n'est pas un signe religieux ostentatoire et pouvant être porté indistinctement par ses camarades musulmanes ou non, sous prétexte qu'il permet à la fille de rester conforme à sa conviction religieuse, « est manifestement contraire à l'esprit et la lettre de la Loi de mars 2004 ». Ainsi, le CFCM a lancé un vif appel aux forces vives de la Nation qui « doivent absolument se ressaisir », selon ses termes. « Il est de notre devoir de continuer à tempérer les ardeurs de certains dans leurs propos et leurs comportements, de dénoncer les dérives qui nuisent au vivre ensemble et de renouveler, plus que jamais, nos appels à la raison », a-t-il alerté.