Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a pris ses distances vendredi avec l'autodafé d'un Coran mercredi à Stockholm, qui a soulevé une vague d'indignation dans le monde musulman, assurant qu'il n'y avait "pas de raison d'insulter d'autres gens". "C'est difficile de savoir quelles en seront les conséquences (...) Je pense que nous devons aussi réfléchir en Suède. C'est une question sérieuse de sécurité, il n'y a pas de raison d'insulter des gens", a indiqué le dirigeant conservateur pendant une conférence de presse.
Mercredi, Salwan Momika, un Irakien réfugié en Suède, a brûlé quelques pages d'un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm et pendant la journée de l'Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde.
Le rassemblement au cours duquel ce Coran a été brûlé avait été autorisé par la police, au nom de la liberté d'expression. "Je pense que ce n'est pas parce certaines choses sont légales qu'elles sont appropriées", a toutefois estimé le Premier ministre.
En dépit de cette autorisation, une enquête a par la suite été ouverte pour "agitation contre un groupe ethnique", en raison du fait que l'autodafé eu lieu tout près d'une mosquée.
Depuis cet acte, les condamnations ont afflué dans plusieurs pays musulmans mais aussi aux Etats-Unis. En Irak, des manifestants ont brièvement pénétré jeudi dans l'ambassade suédoise à Bagdad.
"C'est bien sûr inacceptable que des personnes s'introduisent illégalement dans des ambassades suédoises", a commenté Ulf Kristersson.
Cet épisode pourrait affecter le processus d'adhésion à l'Otan de la Suède, qui a besoin du feu vert de la Turquie où les autorités ont vigoureusement condamné l'autodafé du Coran.
"Je pense qu'on doit se concentrer sur les bons sujets. Maintenant, c'est important que la Suède devienne membre de l'Otan. Nous avons d'importantes et vastes questions à régler", a commenté le Premier ministre.