Il est désormais établi que l'économie nationale fait preuve de résilience face aux chocs exogènes dans une conjoncture mondiale de plus en plus difficile. C'est l'un des enseignements que l'on peut tirer du dernier rapport du Groupe de la Banque Mondiale (BM), rendu public ce mardi. Car au même moment, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) indiquait, dans une note d'information relative aux comptes nationaux provisoires de l'année 2022, le net ralentissement de la croissance économique se situant à 1,3% au lieu de 8% l'année d'avant. Ainsi, selon le document de l'institution financière mondiale, la croissance économique du Maroc devrait atteindre 2,5% cette année avant de progresser à 3,3 en 2024 contre seulement 1,1% en 2022. Le rapport indique que cette progression sera rendue possible grâce à la résilience du tourisme et de l'industrie automobile avant de tabler sur une croissance de 3,5% en 2025.
Toutefois, les experts de BM soulignent que des conditions météorologiques défavorables retarderont la normalisation de la production agricole après plusieurs années consécutives de sécheresse. En effet, relèvent-ils, au Maroc, la sécheresse persistante et l'inflation élevée fragilisent la croissance, le chômage ayant dépassé son pic pandémique en mars 2023.
Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord MENA, fait remarquer l'institution basée à Washington,la croissance devrait ralentir à 2,2% en 2023, avec des révisions à la baisse par rapport aux projections de janvier, tant pour les pays exportateurs qu'importateurs de pétrole.Le niveau de production devrait toutefois rebondir en 2024 pour atteindre 3,3%, dans la mesure où l'inflation et les turbulences mondiales s'atténueront et que la production de pétrole augmentera, lit-on dans ce document.
Marchés émergeants
La Banque Mondiale relève, en outre, que la région MENA a entamé l'année 2023 sur une dynamique de croissance solide, mais qui marque le pas,notant que les pays exportateurs de pétrole, qui ont bénéficié d'une croissance élevée pendant dix ans et d'un faible taux de chômage l'année dernière, ont annoncé des réductions de leur production pétrolière. Quant aux économies importatrices de pétrole, soutient le rapport, elles sont en butte à plusieurs difficultés, en particulier une inflation élevée, et leur croissance s'est nettement ralentie en 2023. Etant donné que l'effet d'aubaine de l'envolée des cours pour les exportateurs s'estompe et que la demande mondiale fléchit, la production pétrolière a rapidement chuté par rapport aux hausses à deux chiffres de la fin 2022. A ce sujet, indique l'institution de Bretton Woods, les pays qui importent du pétrole ont pâti de la poursuite de conditions défavorables en 2023, l'inflation médiane des prix à la consommation atteignant des niveaux jamais observés depuis plus de dix ans au cours du premier semestre de l'année. Pour ce qui est de la croissance économique au niveau mondial, le rapport indique que celle-ci devrait marquer le pas cette année pour tomber à 2,1%, contre 3,1% en 2022. Selon l'institution financière internationale, la croissance a nettement ralenti et le risque de tensions financières dans les économies de marché émergentes et en développement s'intensifie dans un contexte de taux d'intérêt élevés.