Afin de développer et de stimuler le potentiel créatif en chacun des élèves, plusieurs pistes peuvent être envisagées. ActiveLabs Kids en est une. Le point avec Anas Elabed EL ALAOUI, que nous avons rencontré lors du GITEX. A l'ère du digital, de nouvelles tendances éducatives sont apparues. Pouvez-vous nous parler en quelques lignes de votre projet ActiveLabs Kids ? - ActiveLabs Kids est un projet éducatif dont l'objet principal est de développer le potentiel créatif des enfants à travers des ateliers de sciences et de technologies. Notre objectif principal est l'initiation des enfants aux nouvelles technologies mais également les soft skills. Nous visons à développer quatre compétences clés qu'on appelle les 4C : l'esprit critique, la créativité, la collaboration et la communication. Ces compétences ont leur importance dans la mesure où ces futurs professionnels auront besoin de ces compétences dans le milieu du travail en plus de leurs spécialités. A partir de quel âge les enfants peuvent suivre cette méthodologie d'apprentissage ?
-On travaille avec les enfants dès qu'ils savent lire et écrire, généralement à sept ans et jusqu'à 16 ans. Car sur les blocs de code qu'on utilise, il faut lire et comprendre les instructions. A travers nos ateliers de Coding, robotique et conception 3D, qui utilisent une méthodologie ludo-éducative, on leur fait passer des compétences et des concepts clés. Parmi ces derniers : comment concevoir et programmer un robot. Pour ceci, on les challenge, en leur posant une problématique à résoudre, tout en leur offrant les outils nécessaires.
Quels sont les objectifs escomptés à travers ce projet ?
-Pour un projet de robotique type, il y a quatre phases. Il y a la phase d'exploration qui permet d'expliquer la thématique. Ensuite la phase de la création où l'on présente les pièces et les codes à utiliser. La troisième phase est celle du test du projet. Enfin, vient la phase de la communication et de partage où chaque enfant va présenter son projet, s'exprimer devant le public...
Comment les enfants interagissent-ils avec cette méthodologie d'apprentissage ? -Cet apprentissage ludique suscite leur intérêt. Ils arrivent à comprendre, à explorer, à développer leur curiosité et créativité à travers ces actions.
Au Royaume, la volonté de digitaliser les outils d'apprentissage dans les écoles marocaines est affichée. Quels défis y voyez-vous et à quel point cet apprentissage ludique peut-il servir dans ce sens ? -Les défis du digital sont nombreux. L'enfant doit d'abord gagner en autonomie dans l'utilisation de l'ordinateur ou de la tablette pour être efficace et profiter pleinement de l'expérience digitale, sans se distraire. Nous avons un programme qui est spécifique dans ce cas-là, appelé « Learning Management System » (LMS). C'est une plateforme e-learning qui permet aux enfants de se connecter sur un site internet et de pouvoir explorer les parcours de formation qu'on propose. L'enfant va revoir les concepts qu'il a vus en présentiel par exemple, pourra résoudre des quiz pour valider les compétences qu'il a acquises. Nous, en tant qu'éducateurs, avons la possibilité de voir ce qu'a fait un enfant sur cette plateforme et de savoir si l'enfant a bien assimilé les compétences que nous avons définies au départ comme objectifs pédagogiques.
Des projets d'intégration de votre projet dans des écoles existent-ils ? On a scellé des partenariats avec des écoles où on fournit nos services en présentiel, soit dans le cadre extrascolaire, soit dans le cadre scolaire dans des matières scientifiques. Qu'en est-il des écoles publiques ? -A ce niveau, on essaie d'y initier les élèves à la robotique, la 3D et le coding. Ponctuellement, on se déplace dans des écoles, notamment dans le cadre de programmes internationaux, tel que l'événement « Hour for code ».
Quelle est la perception des écoles de votre cadre pédagogique ? -En général, on trouve beaucoup d'intérêt de la part des enseignants et du cadre administratif de l'école publique mais ils restent globalement sceptiques. Ils auraient aimé avoir les moyens pour déployer ça à large échelle et offrir ces opportunités à tous les élèves. C'est principalement une question de moyens financiers. A mon avis, il faudra chercher des fonds pour pouvoir financer l'équipement des écoles publiques avec ces kits éducatifs pour que ces enseignants puissent animer ces ateliers de créativité numérique au sein de l'école.