512 morts et 4.193 blessés, selon un bilan communiqué mercredi par le ministère soudanais de la Santé. Un deuxième Américain compte parmi les morts. "Le nombre de morts a atteint 512, tandis que le nombre total de blessés a atteint 4193 à Khartoum et dans les Etats depuis le 15 avril", annonce le ministère soudanais de la Santé. La même source indique que "quatre provinces ont été connu, mardi, des affrontements, malgré la trêve parrainée par Washington. Il s'agit de Khartoum, du Darfour Sud, du Darfour Ouest et du Darfour Central." Selon le ministère de la Santé, « des contacts ont été pris avec les deux protagonistes (l'armée et les FSR) afin d'épargner des combats ». Le ministère a également appelé les deux parties une fois de plus à s'éloigner des hôpitaux et des établissements de santé. Par ailleurs, la Maison Blanche a indiqué mercredi qu'un deuxième Américain était mort au Soudan, et que les autorités américaines apportaient une assistance à un petit nombre d'Américains souhaitant quitter le pays pendant le cessez-le-feu qui a calmé les combats. John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a déclaré que le cessez-le-feu annoncé lundi par les Etats-Unis semblait tenir, malgré des violences intermittentes.
Appel pour le respect du cessez-le-feu
Il a ajouté : « C'est toujours dangereux. Je tiens à le souligner. C'est toujours dangereux. Mais il semble que le cessez-le-feu se maintienne ou du moins contribue à la réduction de la violence ». Kirby a déclaré mercredi lors d'un point de presse que l'administration du président Joe Biden continuait de travailler avec les deux parties au conflit pour stabiliser le cessez-le-feu afin de permettre à davantage d'aide humanitaire d'entrer. Kirby a aussi appelé les deux parties à respecter le cessez-le-feu "et à le prolonger", ajoutant que "les niveaux (de violence)... semblent en général avoir beaucoup diminué". "Les niveaux ont diminué, mais nous voulons voir les niveaux à zéro". Les commentaires de la Maison Blanche interviennent à un moment où des combats ont éclaté entre l'armée soudanaise et les Forces paramilitaires de soutien rapide à la périphérie de la capitale, Khartoum, malgré la trêve visant à mettre fin au conflit de 11 jours. Biden a demandé aux responsables américains d'aider autant de citoyens que possible, et qu'ils "facilitent activement le départ d'un nombre relativement restreint d'Américains" souhaitant partir, tandis que les responsables américains ont estimé que ce petit nombre se comptait par dizaines.
L'ONU poursuivra son aide aux Soudanais Malgré des conditions difficiles qui règnent au Soudan, les Nations unies et leurs partenaires font tous leurs efforts pour aider à la fois ceux qui restent sur place et ceux qui fuient les combats dans le pays, a déclaré mercredi un porte-parole de l'ONU. L'Organisation mondiale de la santé affirme que près d'un tiers des établissements de santé sont complètement fermés en raison des attaques, certains ayant été convertis en bases militaires, a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Tandis que les agences et partenaires humanitaires s'efforcent d'aider les personnes dans le besoin à l'occasion du cessez-le-feu de 72 heures décrété dans le pays, l'organisation mondiale se prépare à un afflux de réfugiés dans toute la région, y compris en République centrafricaine, au Tchad, en Egypte, en Ethiopie et au Soudan du Sud, a indiqué Haq. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a estimé qu'environ 270.000 personnes pourraient fuir vers le Soudan du Sud et le Tchad. "Au Soudan du Sud, nos partenaires humanitaires sont en train d'intensifier leur présence dans les zones d'intervention clé pour aider les personnes les plus vulnérables", tandis qu'au Tchad, le HCR travaille de concert avec le gouvernement pour évaluer les besoins des personnes évacuées, a déclaré M. Haq. Le HCR appelle tous les pays voisins du Soudan à garder leurs frontières ouvertes aux personnes en quête de sécurité et de protection.
L'OMS évalue des risques biologiques Une "évaluation approfondie des risques" sanitaires est en cours après la prise d'un laboratoire par l'une des parties combattantes dans la capitale soudanaise, où se trouvent des échantillons d'agents pathogènes très contagieux dont la rougeole, a indiqué l'OMS mercredi. "L'équipe sur le terrain, ainsi que nos équipes chargées des risques biologiques et de la biosécurité, procèdent à une évaluation approfondie des risques", a indiqué le Dr Michael Ryan, chargé du Programme OMS de gestion des situations d'urgence sanitaire, lors d'une conférence de presse à Genève. "Les techniciens n'ont plus accès au laboratoire, ce qui signifie que le laboratoire n'est plus en mesure de remplir sa fonction normale de diagnostic et de référence. Nous craignons également que les personnes qui occupent le laboratoire ne soient accidentellement exposées aux agents pathogènes qui y sont stockés", a déclaré le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. L'OMS cherche à obtenir davantage d'informations et procède à une évaluation des risques, a-t-il insisté. La veille, le représentant de l'OMS au Soudan, le Dr Nima Saeed Abid, avait alerté sur le "risque biologique énorme" que pose la prise de ce laboratoire dans la capitale soudanaise, où des affrontements ont éclaté à la mi-avril. L'OMS n'a toutefois pas précisé s'il s'agissait de l'armée du général Abdell Fattah al-Burhane ou des paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo.
Mardi, l'OMS avait indiqué que ce laboratoire contenait des échantillons des agents pathogènes de la rougeole, du choléra et de la poliomyélite.
Le Dr Olivier le Poulain, un des responsables de la réponse de l'OMS à la crise soudanaise, a expliqué mercredi pendant la conférence de presse qu'il y avait également des échantillons du SARS-CoV-2 (agent pathogène responsable du Covid-19) et de la tuberculose, en particulier de la tuberculose multirésistante.
"Bien sûr, nous travaillons avec nos collègues dans le pays pour mieux comprendre la situation", a-t-il dit.