Le président des Iles Canaries poursuit sa visite au Maroc. Une visite jugée fructueuse bien qu'il n'y ait pas eu d'annonces concrètes sur l'épineux dossier des frontières maritimes. Réunions, accords, coopération bilatérale, passage en revue du bilan d'une visite très attendue. Détails. En visite au Maroc, le président des Iles Canaries, Victor Angel Torres, vient régler les dossiers en suspens. Accueilli chaleureusement par les autorités marocaines, le président des Iles a enchaîné les rencontres au sommet de l'Exécutif marocain. Il a eu un bref entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita après avoir rencontré le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. La coopération économique a été au cœur des discussions. Les deux parties ont convenu de la nécessité d'élargir le partenariat sur les domaines de l'industrie maritime, du dessalement des eaux de mer et de la promotion touristique. En effet, les entreprises des Iles Canaries sont remarquablement présentes sur le marché marocain. Elles opèrent dans plusieurs secteurs tels que le tourisme et les énergies renouvelables.
Sur ce point, Torres est venu au Maroc avec l'intention d'obtenir des accords concrets surtout dans le tourisme bilatéral auquel il veut donner plus de vigueur. Les résultats ont été au rendez-vous puisque la réunion de travail qu'il a eue avec le ministre du Transport et de la Logistique, Mohammed Abdeljalil a été fructueuse. À l'issue de son échange avec le ministre istiqlalien, Victor Torres a annoncé, sur son compte Twitter, le lancement de trois nouvelles liaisons aériennes entre le Maroc et les îles Canaries. Il a également eu l'engagement du Maroc de relancer la ligne maritime entre Tarfaya et Fuerteventura, fermée depuis 2008.
La visite de Torres a été très attendue puisque les observateurs s'attendaient à ce que l'épineux dossier des frontières maritimes soit abordé. Ce sujet n'a pas été mentionné dans les comptes rendus officiels des entretiens de Torres avec les responsables marocains. Faute d'annonces concrètes, le président des Iles Canaries s'est contenté de dire aux journalistes, lors d'une conférence à l'ambassade espagnole à Rabat, « qu'il espère que le débat sur les frontières maritimes se fera dans l'égalité et sans décisions unilatérales ». Il a également rappelé que « les îles Canaries sont représentées par deux personnes dans les négociations entre le Maroc et l'Espagne. En effet, Rabat et Madrid ont convenu, en vertu de la feuille de route publiée, le 7 avril 2022, à l'occasion de la visite de Pedro Sanchez au Maroc, de réactiver le groupe de travail sur la délimitation des espaces maritimes « dans l'objectif de réaliser des avancées concrètes. Les pourparlers ne sont actuellement qu'en début de parcours puisque les positions des uns et des autres ne sont pas encore connues officiellement. Toutefois, des rapports médiatiques ibériques ont donné un aperçu sur les revendications espagnoles. La Task-force de la Marine espagnole, chargée d'élaborer le dossier technique, aurait réclamé une zone maritime plus grande que prévu. Les scientifiques espagnoles estiment que la superficie des eaux du plateau continental est supérieure à ce que prévoit la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Pour sa part, le Maroc demeure discret et n'a pas encore dit son dernier mot. Par ailleurs, bien que la visite se soit passée dans un climat cordial, l'opposition de droite demeure insatisfaite. Le président du Parti Populaire aux îles Canaries, Manuel Domínguez, a qualifié cette visite de « stérile ». Il en est autrement du point de vue de Torres qui s'est réjoui des résultats de la coopération bilatérale, notamment dans le domaine migratoire. La coordination entre les autorités marocaines et canariennes a permis de faire chuter les flux clandestins de 60% pendant le premier trimestre de 2023 par rapport à la même période de l'année précédente. La visite de Torres se poursuit. Il est prévu que se rende, ce jeudi, à Casablanca pour participer au forum d'affaires Canaries-Maroc, organisé par la Confédération générale des entrepreneurs marocains (CGEM) et le Conseil économique maroco-espagnol (CEMAES), au siège de la CGEM.