Après plusieurs reports, le Sommet de la Ligue arabe, aura finalement lieu les 1er et 2 novembre prochains en Algérie, dans un contexte, pour le moins que l'on puisse dire, complexe. Après avoir tout fait pour écarter le Maroc, la diplomatie algérienne s'est résignée à l'inviter par l'intermédiaire d'un «ministre de souveraineté» qui remettrait l'invitation aux autorités marocaines. Une invitation prise par Rabat avec beaucoup de réserves, du fait des actions hostiles engagées par Alger à l'encontre du Royaume, dont la dernière est l'orchestration de l'accueil de Brahim Ghali, par le président Kaïs Saïed, déclenchant une crise diplomatique entre le Maroc et la Tunisie. Ainsi, si le régime algérien prétend vouloir unifier le monde arabe, via ce Sommet - qui se solde souvent avec des résultats négatifs, et ce, depuis sa création -, ses actions envers les pays voisins témoignent du contraire. Preuve en est l'invitation de Syrie, contre l'avis de la majorité des pays arabes qui jugent le moment inopportun. Ce n'est qu'après moult tentatives qu'Alger s'est rendue à l'évidence, en renonçant à sa volonté d'inviter la Syrie, qui d'ailleurs a renoncé à la reprise de son siège au sein de l'organisation panarabe. Le positionnement ambigu d'Alger sur l'affaire du barrage de la Renaissance qui semble mécontenter l'Egypte, laquelle voit d'un oeil méfiant le rapprochement des Algériens avec l'Ethiopie, est également un signe avant-coureur d'une éventuelle polémique lors du prochain Sommet. À cela s'ajoutent les affinités des décideurs algériens avec les Mollahs d'Iran, dont le rôle pernicieux et l'ingérence grandissante dans la région révoltent les pays arabes, dont le Maroc. Le Royaume, rappelons-le, a obtenu, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères arabes au Caire, le soutien des Etat arabes contre le régime iranien et son allié le Hezbollah et leur appui aux projets subversifs du polisario. Dans un contexte aussi tendu, le Maroc appelle à une lecture réaliste et objective de l'état du monde arabe pour en tirer les conclusions nécessaires et aller de l'avant, loin des guerres intestines et du soutien aux projets de division. Allusion faite à l'Algérie qui ne manquerait pas, peut-être, d'impliquer la Ligue arabe dans sa croisade contre le Maroc. Chose que personne ne veut. Anass MACHLOUKH