Le sommet arabe, qui doit tenir ses assises en Algérie, peine à prendre corps tant sur le plan politique que dans son organisation pratique. La fixation des dates définitives de cette conférence est encore dans le flou. L'ordre du jour du prochain sommet arabe, pas encore arrêté dans ses grandes lignes, doit être à nouveau examiné au Caire. Alors que l'Algérie prétend que l'assainissement du climat arabe et la situation de la Palestine seraient les priorités du sommet, le régime d'Abdelmadjid Tebboune cherche à imposer sa vision des choses. L'Algérie, en effet, est un des rares acteurs s'activant pour réintégrer la Syrie dans les rangs de la Ligue arabe. Suspendue en 2011 de l'organisation régionale, le retour de Damas est loin de faire l'unanimité. L'Algérie, consciente qu'il est difficile d'accord une invitation au président syrien, cherche à obtenir le consentement à une participation de représentants de Damas aux réunions des ambassadeurs ou des ministres des Affaires étrangères. L'Algérie, d'ailleurs membre de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep) a pesé lourd pour que la Syrie accueille la Conférence arabe sur l'énergie en 2024, lors de la 107e réunion du Conseil des ministres de l'Opaep, organisée par visioconférence, en présence des représentants des pays membres : l'Arabie saoudite, le Koweït, la Libye, l'Algérie, le Qatar, les Emirats arabes unis, Bahreïn, l'Irak, l'Egypte et la Syrie. Autre point de friction, selon nos informations, les intentions de l'organisation panarabe qui réclame avec insistance la création d'une force arabe pour lutter en particulier contre l'organisation Etat islamique (EI), qui multiplie les exactions sur plusieurs points du monde arabe. L'Algérie est réticente à ce projet destiné à « faire face aux menaces sans précédent pour l'identité arabe » que constituent « les groupes terroristes » et la multiplication des conflits, surtout que l'Egypte avait dit être prête à envoyer au Yémen des troupes au sol pour combattre les milices Houthis inféodés au Iran. Or, l'Algérie est un des alliés de l'Iran et un projet de résolution important pour la création d'une force arabe commune ne peut servir ses intérêts. Autre point, la surenchère algérienne sur le dossier du Sahara occidental. D'après nos infirmations, Alger a rejeté les méditations de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), celle de la Ligue arabe, celle de l'Arabie saoudite ou encore celle de la Mauritanie. Récemment, le Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe, regroupant l'Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Qatar, a pris position en faveur de l'intégrité territoriale du Maroc, au grand dam d'Alger.