Le sommet annuel de la Ligue arabe est prévu début novembre à Alger après trois ans d'interruption en raison de la pandémie de Covid-19, avait annoncé le secrétaire général de l'organisation panarabe. Selon toute vraisemblance, certaines capitales arabes veulent se retirer à temps puisque la maison algérienne menace ruine. «Nous nous opposons à toute réconciliation avec le Maroc», a juré ces derniers jours du bout des lèvres la haute direction de la politique étrangère algérienne, laquelle ne se préoccupe plus que d'envenimer les relations avec le royaume, de recourir aux complications du dehors pour faire diversion aux embarras du dedans. L'abaissement et le raidissement de la diplomatie algérienne risquera de capoter le prochain sommet de la Ligue arabe, selon des sources concordantes. Plusieurs pays arabes voient d'un mauvais œil les menées algériennes qui gênent les préparations de cet événement. Les arrière-pensées du régime sont en parfaite contradiction avec la véritable intelligence des nécessités actuelles estiment des diplomates, lesquels appellent le pouvoir algérien à faire lever les scellés apposés pendant presque un an sur les relations avec le Maroc. Et si plusieurs capitales arabes veulent amener Alger à des dispositions plus conciliantes à l'égard de Rabat, l'entêtement des généraux qui dirigent la politique extérieure algérienne risque de déplaire encore plus. Les sommets arabes se tiennent traditionnellement en mars mais les éditions 2020 et 2021 avaient été annulées à cause de la situation sanitaire. Les chefs d'Etat arabes s'étaient réunis la dernière fois en mars 2019. Le régime algérien, en déficit de légitimité, a fait coïncider le sommet de 2022 avec la fête de la révolution, le 1er novembre, dans ce qui a été considéré comme une vile instrumentalisation de l'histoire algérienne. Aujourd'hui encore il est facile de constater que le régime algérien actuel n'est qu'une extension de l'ancien. Les transformations portent sur les noms plus que sur les choses. D'après des sources au sein de l'opposition algérienne, l'armée exerce une surveillance tacite mais officielle de tous les actes du ministère des affaires étrangères, une inquisition qui place une diplomatie algérienne déjà moribonde dans la plus fausse situation. Plusieurs hauts cadres acceptent si péniblement la mise en tutelle de leur département, qui gère plusieurs crises d'une grande gravité, et jugent trop dangereux l'empiétement des militaires dans les attributions des agents politiques et diplomatiques. Selon nos sources, les pays arabes sont toujours divisés sur la question d'un possible retour au sein de la Ligue arabe de la Syrie, qui en avait été suspendu en 2011, quelques mois après le début de la guerre civile, déclenchée par la répression de manifestations prodémocratie.