Lors de son investiture controversée, en décembre 2019, le président algérien mal élu Tebboune s'était engagé à associer plusieurs événements à la date du 1er novembre, dont celui de la loi fondamentale, modifiée à plusieurs reprises depuis l'indépendance et retaillée sur mesure pour son défunt prédécesseur Abdelaziz Bouteflika. Prochaine cible : le sommet arabe, prévu en Alger. Le 1er novembre est le jour anniversaire du début de la guerre d'indépendance de l'Algérie (1954-1962). Une date que le président algérien très impopulaire Abdelmadjid Tebboune manipule jusqu'à la nausée. Une date, aussi, fondatrice de ses initiatives censées répondre – dans le cadre de la «nouvelle République» promue par ses services – au Hirak, le mouvement de protestation populaire inédit qui exige un changement du «système» politique en place depuis 1962, et que les autorités algériennes répriment durement. Selon le site Africa Intelligence, «le président algérien Abdelmadjid Tebboune veut faire coïncider le prochain sommet de la Ligue arabe, qu'il organise à Alger, avec l'anniversaire du début de la guerre d'indépendance, le 1er novembre. Il cherche aussi à se poser, d'ici là, en médiateur entre factions palestiniennes». Alors que le sommet annuel de la Ligue arabe a été reporté pour la quatrième fois consécutive officiellement à cause de l'épidémie de Covid-19, aucune nouvelle échéance n'a été annoncée. Ce rendez-vous, prévu le 22 mars à Alger après trois ans d'interruption en raison de la pandémie de Covid-19, a été ajourné selon le numéro deux de l'organisation panarabe après son retour d'Alger où il s'est déplacé en tant chef d'une délégation chargée de surveiller l'avancée de l'organisation du sommet. Selon nos sources, l'Algérie craint un sommet avec un «minimum de dirigeants de haut rang», or le régime algérien veut réunir du monde autour de ses thèses. La nouvelle date du sommet devrait être annoncée à l'occasion de la réunion le 9 mars des ministres arabes des Affaires étrangères, selon toute vraisemblance. Les membres du sommet de la Ligue arabe, qui se tient habituellement en mars, se sont réunis pour la dernière fois en mars 2019 à Tunis. En raison de la pandémie de Covid-19, les éditions 2020 et 2021 avaient été annulées. Cette fois-ci, le président algérien veut imposer un sommet pour le 1er novembre, une décision qui risque de déplaire attendu son côté manipulatoire. L'Algérie tente de retrouver son influence sur la scène politique internationale, dans un contexte d'acharnement accru contre le Maroc, et de l'ambition du régime de compter dans la résolution des conflits du Sahel, en particulier au Mali, et dans le dossier du Sahara occidental, qui lui échappe depuis l'opération de Guerguerat, en novembre 2020. L'ordre du jour du sommet de cette année n'est pas encore connu mais le régime algérien feint de prendre en considération que les pays arabes demeurent particulièrement divisés par la situation en Syrie et au Yémen tout en se montrant irrités du conflit diplomatique qu'il mène contre le Maroc. Dans ce contexte, l'une des grandes questions qu'Alger devrait imposer est celle d'une réintégration de la Syrie dans le jeu diplomatique régional, dix ans après son exclusion de la Ligue arabe. Là aussi, Abdelmadjid Tebboune n'y peut rien. Pour rappel, le siège de la Syrie à la Ligue arabe avait été suspendu fin 2011 en réaction à la répression meurtrière lancée par le régime de Bachar al-Assad contre des manifestations pro-démocratie, à l'origine du conflit qui a fait plus de 500 000 morts. Un autre point qui irrite : la permissivité algérienne à l'égard de l'Iran.