L'immobilier fait partie des secteurs les plus impactés par la conjoncture actuelle. Déjà malmenée par la période Covid, l'activité a dû faire face à une explosion du coût des intrants. Les opérateurs se retrouvent pris à la gorge entre la morosité du marché et la pression exercée par la hausse des prix des matériaux de construction, qui ont engendré une hausse des coûts de 25% à 35%. Un constat partagé par Bank Al-Maghrib, dont l'indice sectoriel de l'immobilier a enregistré une baisse de 23% pour le mois de mars. Résultat des comptes : les promoteurs voient leurs marges fondre et doivent choisir entre vendre à perte ou augmenter les prix dans une période peu propice à la vente. Face à cette situation, les professionnels ont d'ores et déjà tiré la sirène d'alarme et craignent une fonte de 50% de l'activité après le mois de Ramadan, soit dans quelques jours. Une situation loin de se limiter à la seule promotion immobilière, mais qui s'étend également au secteur du BTP. Là où cette activité s'est vue accorder un plan d'urgence, l'immobilier reste toujours dans l'attente d'un geste de l'Exécutif. La reconduction de la mesure d'exonération des droits d'enregistrement pour l'acquisition d'un bien immobilier pourrait faire l'effet d'un électrochoc sur le secteur, vu sa capacité d'entraînement sur les acheteurs, notamment à l'approche de l'été et l'arrivée des MRE. L'Exécutif et les opérateurs pourraient également profiter de cette conjoncture pour remettre de l'ordre dans le secteur, redémarrer le dispositif classe moyenne et renforcer les contrôles de qualité, notamment pour les segments économiques. Amine ATER