Fragilisé, le secteur du BTP subit de plein fouet les conséquences du Covid-19. Pour surmonter cette situation qui met 90% des chantiers à l'arrêt, des mesures d'urgence pour sauvegarder le secteur de l'immobilier sont proposées au gouvernement par l'Alliance des économistes istiqlaliens (AEI). Celles-ci passent par la relance de la demande, de l'activité de l'industrie de la construction et par des mesures spécifiques pour le logement social. L'objectif étant de minimiser les dégâts au sein d'un secteur qui emploie plus d'un million de personnes, qui contribue pour plus de 14% du PIB, et concentre près de 30% des engagements bancaires. Relancer la demande et préserver les emplois dans le secteur Ces mesures rentrent dans le cadre d'un plan d'urgence qui durera au moins jusqu'à fin 2021 sous le signe «Tous solidaires pour sauver les emplois du secteur de l'immobilier». Il est proposé de relancer la demande en faveur des acquéreurs en incitant les promoteurs immobiliers et les opérateurs du secteur à concéder volontairement des baisses sur les prix de vente des logements d'au moins 10% et particulièrement sur le logement social et le logement pour la classe moyenne et ce jusqu'à fin 2021. Par ailleurs, les mesures recommandées incitent à préserver les emplois dans le secteur et de recourir aux matériaux de construction locaux. Il est également suggéré entre autres de lancer au niveau de l'Etat des mesures incitatives transitoires (jusqu'à fin 2021) comme par exemple la réduction de 50% les taxes d'enregistrement et de conservation foncière pour les primo accédants, la suspension au niveau de la DGI de l'application du référentiel des prix au vu de la baisse attendue des prix pendant la période retenue ou encore l'exonération de la TVA sur les intérêts bancaires des crédits logements destinés aux acquéreurs de logements sociaux. Construction : Redémarrer l'industrie Pour relancer l'activité de l'industrie de construction, le gouvernement est appelé à faciliter toutes les procédures administratives à même de relancer la production en généralisant par exemple les procédures dématérialisées des services de l'administration publique en relation avec l'investisseur et suivre l'efficacité et l'efficience de leur mise en œuvre. Le projet fait également référence à la mise en place au sein de la tutelle un outil de recours qui traite dans des délais précis des réclamations et requêtes des opérateurs du secteur, relatives aux procédures et autorisations administratives rejetées, bloquées ou accusant un retard anormal dans les délais de traitement. Du côté de la trésorerie des entreprises de construction et de promotion immobilière, il est recommandé de réduire l'endettement de celles qui sont en difficulté par le recours pour les petites d'entre elles à la procédure de dations en paiement et la vente à réméré pour les autres. La relance du processus des assurances-crédits pour ne pas freiner les opérations inter-opérateurs du secteur (fournisseurs-entreprises de construction) figure également parmi les mesures proposées ainsi que la nécessité d'accélérer le déblocage de la TVA sur les logements sociaux pour soulager la trésorerie des promoteurs immobiliers. Ce qu'il faut faire pour soutenir le logement social Pour renforcer le logement social et économique, il est nécessaire de faire reculer de 12 mois les conventions de réalisation de 500 unités de logement social qui arrivent à expiration en 2020, libérer la commercialisation des logements à faible VIT (140 MDH) et donner la possibilité aux promoteurs immobiliers ayant signé la convention pour le logement social et qui n'ont pas encore obtenu les autorisations nécessaires de pouvoir renoncer à cette convention. Dans le même sens, il est recommandé de prolonger de six mois le délai réglementaire initial de dépôt de l'autorisation de construire à respecter après la signature de la convention de logements sociaux.