Un chiffre d'affaires dopé mais un bénéfice érodé. La dernière salve de résultats semestriels s'inscrit tout en contrastes. Les 70 sociétés cotées qui ont clos, en fin de semaine passée, la publication de leurs résultats au titre de la première moitié de 2010 ont dégagé un chiffre d'affaires de près de 94 MMDH, soit une croissance de 14% par rapport à la même période de l'année dernière. Une telle croissance de l'activité aurait pu générer une bonne performance opérationnelle et, par à coup, une croissance bénéficiaire toute aussi favorable. Néanmoins, la cote n'est pas parvenue à transformer l'essai, en ce sens que le résultat d'exploitation croit presque deux fois moins que le chiffre d'affaires. En effet, le bénéfice opérationnel de l'ensemble des sociétés cotées ressort à 25,2MMDH, en progression de 8% sur un an. À examiner les situations spécifiques à chaque société, quelques éléments de réponse peuvent être avancés pour justifier la progression opérationnelle contenue. L'on citera notamment une tendance à la contraction des marges opérationnelles, à lier aux efforts commerciaux concédés par les sociétés pour sécuriser leur volume d'affaires. La flambée des matières premières figure également comme raison avancée de manière récurrente pour justifier la méforme opérationnelle.Ces facteurs sont aggravés, au niveau financier, par l'alourdissement du poids des charges financières, consécutivement à l'aggravation de l'endettement de plusieurs sociétés cotées. Faut-il y voir l'impact de l'engouement pour les emprunts obligataires qu'a connu le marché, ces derniers mois ? Quoiqu'il en soit, au final, la capacité bénéficiaire cantonne sa progression à tout juste 3,5% pour s'établir à 16,4MMDH. Il faut aussi dire qu'avec la radiation, dans le courant du premier semestre 2010, des valeurs ONA et SNI, le bénéfice de la cote a été privé d'éléments non récurrents, lequels avaient dopé les réalisations semestrielles de 2009.L'autre grand constat à dresser au titre de cette dernière session de communication semestrielle, concerne un revirement qui a touché les secteurs dits anti-cyclique, ceux là même qui abritent les valeurs qualifiées de refuge. C'est notamment le cas du secteur agroalimentaire coté qui a vu ses bénéfices régresser de 4% au titre de la première moitié de 2010, ou encore celui des BTP dont le résultat net agregé ressort en chute de 40%. Les mines, les sociétés de financement et le secteur du pétrole et gaz sont logés à la même enseigne avec des réalisations semestrielles en baisse et qui ont enfoncé la croissance bénéficiaire de la cote. Dans tout cela, le secteur bancaire, grâce à une bonne dynamique de ses poids lourds, confirme son positionnement en tant que locomotive de la croissance des bénéfices des sociétés cotés en dépit d'un contexte difficile marqué par une chute accrue des disponibilités de liquidité.Pour résumer, donc, le premier semestre 2010 aura été la période des performances commerciales qui ont eu du mal à se muer en profits, ou encore celle des valeurs refuges qui n'ont pas tenu leurs promesses. Et avec des annonces aussi mitigées, l'on pouvait prévoir une mauvaise réaction du marché. Il n'en a rien été. En effet, la dernière vague des publications a permis au Masi de casser sa résistance de 11.800 points, laissant présager une tendance haussière pour la période à venir. Ceci dit, la nuance reste de mise et si le marché s'est montré plus réactif par moments, c‘était aussi pour sanctionner des valeurs qui ont déçu, comme c'est le cas de Sonasid. Assurances 2010, une année meilleure Après un exercice 2009 décevant, le secteur des assurances enregistre un redressement salutaire au terme du premier semestre 2010. Cela a été notamment possible grâce à la conjoncture boursière, qui a permis principalement aux deux compagnies d'assurance cotées, de compenser les pertes accusées en 2009 en raison de la morosité du marché actions. Aussi, il faudra noter le revirement stratégique de Wafa assurance qui compte se libérer petit à petit de «l'addiction» au marché boursier, afin de limiter l'impact de la volatilité de ce compartiment sur les résultats de la compagnie. Dans ce contexte, la capacité bénéficiaire globale du secteur ressort à 534MDH, soit 17,5% de plus qu'en juin 2009. Atlanta contribue particulièrement à cette hausse, puisque la filiale du groupe Holmarcom affiche un résultat en hausse de 72,7% à fin juin dernier. C'est d'ailleurs ce qui a dopé les bénéfices du secteur, en dépit du fait que les chiffres publiés par Wafa assurance tiennent compte de la non récurrence de la plus value exceptionnelle réalisée en 2009, suite à la cession de ses participations dans Crédit du Maroc. Cette hausse des bénéfices s'inscrit, entre autres, dans la même lignée que celle des revenus commerciaux. En effet, Agma Lahlou Tazi, Atlanta et Wafa assurance ont toutes fait accroître leurs chiffres d'affaires. Au final, le secteur dégage des revenus de 3,67MMDH, en hausse de 8,7% comparativement à fin juin 2009. La compagnie d'assurance du groupe Attijariwafa bank y contribue, à elle seule, à hauteur de 60%. Banques Attijariwafa bank joue la locomotive La sous-liquidité qui touche le secteur n'a visiblement pas empêché les établissements bancaires d'accroître leur produit net bancaire de 13,6% pour s'établir à 15,48MMDH. À ce niveau, si Attijariwafa bank parvient à maintenir son leadership, avec un PNB consolidé qui représente 45% du PNB global du secteur, la meilleure performance du semestre est, pourtant, à mettre à l'actif de la BCP, dont les revenus progressent de 24,7%. En revanche, poursuivant sa marche vers l'assainissement, le CIH a tiré vers le bas la performance des banques cotées en publiant un PNB consolidé en baisse de 11,6%. Plus globalement, l'activité opérationnelle des banques clôture le semestre sur un résultat brut d'exploitation à 7,7MMDH, en hausse de 7,1% seulement, comparativement à fin juin 2009. Cet écart entre la variation du PNB et celle du RBE est principalement imputable à l'alourdissement des charges d'exploitation qu'ont subi certains établissements, particulièrement la BCP, et qui est le fruit d'une stratégie de développement incitant à des dépenses d'investissements (les ouvertures de nouvelles agences, notamment). Dans la même lignée, la capacité bénéficiaire du secteur ressort à 3,9 MMDH au premier semestre, en hausse de 3,2% comparativement à la même période de 2009. Attijariwafa bank réalise, à elle seule, la moitié de ces bénéfices. Mais à ce niveau, BMCE Bank se distingue par le taux d'évolution de son RNPG. Grâce notamment à une bonne dynamique des filiales africaines, la banque bleue affiche des bénéfices en hausse de 14,8%. Dans le même sens des revenus, seul le CIH affiche un indicateur de bénéfices en baisse. Celui-ci s'est, en effet, déprécié de 90%, en raison particulièrement d'éléments non récurrents, tels que les provisions pour risque fiscal, et parvient à peine à éviter une situation de déficit. Automobile L'automobile démarre en trombe Avec un contexte sectoriel toujours poussif, le compartiment automobile coté n'a pas été ménagé au premier semestre 2010. Il n'empêche que le chiffre d'affaires agrégé progresse de 53,3%, en comparaison à la première moitié de 2009, passant de 2,3 à 3,5MMDH. Pourtant, certains opérateurs du compartiment ont été mis à mal sur la période, à commencer par le poids lourd du secteur, Auto Hall. Le groupe voit son activité régresser de 8,4%, pour s'établir à 1,4 MMDH, fin juin. Ce faisant, Auto Hall, en dépit de son positionnement sur divers segments d'activité et de sa présence dans les principales villes du Royaume, subit l'impact de l'essoufflement du secteur automobile. Tout aussi malmené, le petit poucet de la branche, Berliet, connaît une baisse de son chiffre d'affaires de près de 19% sur la période. Aussi faut-il dire que la société est en phase de remaniement organisationnel, ce qui devrait aboutir à un arrêt partiel de l'activité montage et à une reconversion progressive vers le métier de la distribution. Aux antipodes de ces réalisations hésitantes, Auto Nejma et le nouveau venu du secteur, le tunisien Ennakl, réussissent de belles croissances en termes de chiffre d'affaires. Sur le plan opérationnel, le secteur affiche une bonification de 38,1% à 358,6 MMDH. Grevés par leurs réalisations commerciales mitigées, Auto Hall et Berliet accusent encore le coup quant à leur exploitation avec, toutefois, une baisse nettement moins prononcée pour la première entreprise. Au final, sur le plan du résultat net, avec Berliet qui s'enfonce davantage et Auto Hall qui redresse la barre pour consolider les bonnes réalisations des autres opérateurs, le secteur termine le semestre sur une croissance bénéficiaire de 62% à 260,7 MDH. Informatique Disway arrive en force Marqué par la naissance d'un nouveau mastodonte, à savoir Disway, le secteur informatique affiche un bon cru au terme du premier semestre, malgré les disparités entre les résultats des différentes sociétés le composant. Ainsi, le chiffre d'affaires sectoriel ressort à 1,13 MMDH, en hausse de 26,8% sur un an. Disway, qui y contribue à hauteur de 866 MDH, est le principal catalyseur de cette bonne performance, puisqu'elle a généré 40,5% de bénéfices en plus, suite à la fusion Distrisoft et Matel Pc Market. L'autre distributeur, Microdata, n'a pas connu pareille croissance puisque ses revenus se sont délestés de 6%. Même constat pour Involys, dont la chute du chiffre d'affaires atteint 40%. Les autres opérateurs cotés du secteur, à savoir HPS et M2M, clôturent leur semestre sur des notes plutôt positives. Dans le même sillage, avec le double du résultat d'exploitation généré fin juin 2009, Disway permet au secteur d'afficher un résultat opérationnel de 112,73 MDH, soit 21,4% de plus qu'en juin 2009. Cette performance a, en effet, été atténuée par la baisse de 44% du REX publié par HPS. Le fleuron de Mohamed Horani a été plombé par l'imputation totale de charges ponctuelles importantes, l'alourdissement de 22,4% des charges de personnel suite à la progression de 12% des effectifs et par la poursuite des investissements en recherche et développement. Au final, les bénéfices du secteur ressortent à 75,95 MDH, en hausse de 14,5% comparativement à la même période l'année écoulée. À ce niveau, HPS parvient à limiter la casse, puisque son résultat net ne se déleste que de 2,7%, contrairement à Involys qui affiche une baisse de 21% et à Microdata dont le résultat s'affaisse de 9,7%. Holdings une hiérarchie chamboulée Après le retrait des valeurs ONA et SNI de la cote, le secteur des holdings connaît une nouvelle structuration. En effet, aujourd'hui, les sociétés Delta Holding, Zellidja et Rebab Company voient leur poids dans l'évolution globale du secteur renforcé. Ainsi, on notera que le chiffre d'affaires global de ce compartiment, représenté principalement par des produits de participations, affiche une hausse de 26,2% pour s'établir à 2,89 MMDH. À ce niveau, si Zellidja réalise la meilleure évolution du secteur, avec une performance de 77,5%, il faut dire que c'est davantage les performances de Delta Holding (+31,6%) et de Rebab Company (+22,6) qui tirent vers le haut les revenus des holdings cotés, principalement en raison de leurs poids. Les deux sociétés génèrent, en effet, 99% du chiffre d'affaires de ce compartiment. Dans ce sens, il convient de signaler que Delta Holding a tiré profit d'un contexte globalement favorable et a pu capitaliser sur la diversité de ses lignes métiers pour accroître ses revenus. De son côté, Rebab Company a capitalisé sur l'accroissement des dividendes remontés de ses participations dans Zellidja et SFPZ, lesquelles ont réalisé de bons crus durant le premier semestre. Dans la même lignée, le résultat d'exploitation du secteur ressort en hausse de 27,5% à 1,7MMDH, généré à hauteur de 1,5 MMDH par Rebab Company. Cette dernière tire également vers le haut la capacité bénéficiaire du compartiment, laquelle s'établit à 1,66MMDH, en hausse de 27%. agroalimentaire Revirement de tendance Longtemps considéré comme secteur-refuge en raison de ses performances jusque-là récurrentes, le secteur agroalimentaire marque le pas, cette fois, au terme du premier semestre. En effet, les sociétés cotées appartenant à ce compartiment ont généré 1,2% de revenus sur cette période. Le chiffre d'affaires global s'est ainsi établi à 9,57MMDH, influencé principalement par la baisse des revenus générés par Lesieur Cristal. Cette dernière a en effet, subi un fort impact de la concurrence des huiles d'olive, cette année, et affiche un chiffre d'affaires en baisse de 24,6%. Cependant, suite au relèvement de la TIC sur les produits alcoolisés, Brasseries du Maroc et Branoma ont pu limiter l'impact des performances de Lesieur avec des revenus respectivement en hausse de 3% et 12,1%. Par ailleurs, au niveau opérationnel, le secteur agroalimentaire parvient à dégager un résultat d'exploitation en hausse de 14,4% à 1,61 MMDH, amélioré par les performances de Cosumar, dont le REX s'accroît de 39,2%. Une bonne note est également à mettre à l'actif de Centrale Laitière qui a généré un résultat opérationnel de 14,7% de plus, au terme du premier semestre. En revanche, Lesieur Cristal, Dari Couspate et Brasseries du Maroc marquent le pas, à ce niveau, et affichent des REX en baisses respectives de 35,1%, 11,9% et 2,3%. Il est à noter que l'effet d'une politique de déstockage dont a découlé un solde de stock de produits négatif a influé sur les résultats de Dari Couspate. De son côté, Brasseries du Maroc a subi l'effet de la baisse des écoulements, en volumes, qui s'est répercutée sur les indicateurs opérationnels. Au final, le secteur agroalimentaire affiche une capacité bénéficiaire en baisse de 4% à 900,26MDH, suite à la baisse des bénéfices de l'ensemble des entreprises du secteur, mis à part Oulmès, Centrale Laitière et Branoma, dont les résultats nets se bonifient respectivement de 34,4%, 16,5% et de 7,2%. Mines Le bon filon CMT qui poursuit sur sa bonne lancée, Managem, qui publie des réalisations semestrielles bien supérieures aux attentes et SMI qui stabilise ses indicateurs d'exploitation... Manifestement, les minières dénichent le bon filon au premier semestre 2010. Le secteur coté, dans son ensemble, enregistre une progression de son volume d'affaires de près de 22% sur la première moitié de 2010, en comparaison avec la même période de l'année passée, pour s'établir à 1,9MMDH. Toutes les cotations du secteur participent donc vertueusement à cette performance. Et si cela est devenu une habitude pour CMT sur les derniers exercices, pour Managem, une telle contribution est synonyme de redressement. Car la filiale minière d'ONA-SNI a pâti de plusieurs déboires sur les deux derniers exercices (2008 et dans une moindre mesure 2009). À présent, elle peut-être redevable du redressement de son activité à la reprise des cours spot sur le marché international, à l'amélioration de la parité dirham-dollar, ainsi qu'à l'allègement des engagements de couverture de l'argent et des métaux de base. Sur le plan opérationnel, la performance du secteur ressort à 113% et à 410,2 MDH. Là encore, Managem fait montre d'une prestation remarquable en ayant multiplié par plus de 9 fois son résultat d'exploitation. La filiale du groupe minier, SMI, s'illustre aussi avec une progression opérationnelle de 133%. Un bon comportement à lier aux efforts de recherche et à l'optimisation du coût de revient dans un contexte d'augmentation de la production. Au final, le résultat net sectoriel établit une progression bénéficiaire de près de 21% à 297MDH, consolidant les bonnes réalisations des deux big players du secteur (CMT et Managem) et en dépit d'une régression bénéficiaire pour SMI. Pétrole et gaz Des réalisations peu énergiques Petite mine pour le secteur coté du pétrole et du gaz au premier semestre. Le compartiment affiche une légère régression des bénéfices sur la période. Ce n'est pourtant pas par faute de bonnes réalisations commerciales. Le chiffre d'affaires agrégé enregistre, en effet, une croissance de 45%, pour s'établir à 19 milliards de dirhams grâce aux résultats performants de Samir et Afriquia Gaz et, dans une moindre mesure, de Maghreb Oxygène. Samir présente, en effet, une progression de près de 48%, faisant passer son volume d'activités de 12 à 17 milliards de dirhams. Sur la même lancée, le chiffre d'affaires d'Afriquia Gaz croît de 22,3% à 1,6 milliard de dirhams. Sur le plan opérationnel, aussi, la performance agrégée laisse apparaître une croissance de 15,2%, avec un résultat d'exploitation qui passe de 867,6 millions de dirhams à 999,3 millions de dirhams. Sur ce plan, les contributions des trois sociétés du compartiment sont égalitairement favorables avec une croissance opérationnelle à deux chiffres pour chacune des cotations. En dépit de cette bonne santé commerciale et opérationnelle, le résultat net du secteur ressort en légère baisse de 1% sur le semestre avec un bénéfice qui passe de 614 millions de dirhams à 607,6 millions de dirhams. Cette prestation mitigée se justifie par une régression du bénéfice enregistrée par Samir (-8%). Par contre, les filiales du groupe Akwa (Afriquia Gaz et Maghreb Oxygène) notent une amélioration de leurs bénéfices. Chimie Une bonne formule Le secteur coté de la chimie tient bon au premier semestre 2010. Sur la première moitié de l'année, le compartiment affiche une croissance de son volume d'affaires de 7,9%, en comparaison à la même période de l'année passée, pour s'établir à 1,1 milliard de dirhams. Ce trend haussier est alimenté par l'intégralité des cotations du secteur, lesquelles enregistrent des croissances de leur volume d'activité comprises entre 5 et 11%. Sur un plan opérationnel aussi, le secteur coté de la chimie fait preuve d'une bonne résilience. La preuve, le résultat d'exploitation approche les 120 millions de dirhams sur la première moitié de 2010, marquant une progression de 27%. Notons néanmoins dans le lot la régression opérationnelle du spécialiste de la peinture, Colorado, lequel, de l'avis des analystes, semble affecté par l'alourdissement des dotations aux amortissements et par la hausse des prix des intrants sur le plan international. Mention spéciale également pour Fertima qui, malgré un ralentissement des écoulements dans un contexte de concurrence accrue, parvient à redresser ses indicateurs d'exploitation. Au final, le résultat net sectoriel laisse apparaître un bénéfice de 74 millions de dirhams, en croissance de 7%. À ce niveau, il est à noter la performance remarquable de Snep, dont le résultat net, hors éléments non récurrents, augmente de 36%. C'est dire qu'après une année 2009 difficile, caractérisée par la baisse des prix de PVC au niveau international dans un contexte de dumping, le groupe redresse la barre en 2010. Sociétés de financement L'écart se creuse Semestre particulièrement décevant pour les sociétés de financement cotées. Les bénéfices du secteur ont, en effet, accusé une chute de 18,7% à fin juin dernier, passant de 282,96MDH à 230,07MDH en raison de la déconvenue, devenue habituelle, de certains établissements. Il s'agit, en effet, de Sofac, dont le résultat net passe d'un bénéfice de 13,04MDH à un déficit de 38,75MDH entre juin 2009 et juin 2010. À la veille de son affiliation au groupe CIH, le spécialiste du crédit à la consommation, à l'instar des autres sociétés du secteur, essuie l'effet de l'aggravation du coût du risque. D'ailleurs, Acred et Taslif sont autant d'établissements ayant tiré vers le bas la performance sectorielle, avec des résultats en chutes respectives de 19,1% et 25,6%. Diac Salaf a, de son côté, poursuivi sa mésaventure, en clôturant une nouvelle fois son semestre sur un déficit. Son sauvetage via un partenariat stratégique devient donc de plus en plus urgent. En revanche, Maroc Leasing et Eqdom poursuivent leur trend haussier. La société de leasing commence, en effet, à récolter les fruits de son rapprochement avec Châabi Leasing, comme en témoigne l'accroissement de 6% de ses bénéfices semestriels. Eqdom a, quant à elle, misé sur les efforts commerciaux pour maintenir sa rentabilité. À ce niveau, il est à signaler que, malgré le contexte difficile, le PNB global du secteur des sociétés de financement marque une hausse de 4,5%, grâce aux bonne performances des opérateurs du leasing, Eqdom et Salafin. Ces deux dernières ont en effet pu générer des revenus en hausses respectives de 7% et 6,7%, tandis que Maghrebail et Maroc Leasing parviennent à dégager des PNB en croissance dépassant 15%. Immobilier L'immobilier bétonne sa croissance Les promoteurs immobiliers cotés ignorent le marasme du marché immobilier, d'ailleurs, le secteur immobilier coté affiche des indicateurs au vert. Le chiffre d'affaires sectoriel s'apprécie de 29,4% au premier semestre de 2010 par rapport à celui de 2009, passant de 4,1 à 5,4 MMDH. Sur les trois opérateurs du secteur, Alliance enregistre la plus forte progression en termes d'activité. Signalons que le Groupe accélère sur la première moitié de 2010 son orientation vers les logements sociaux, afin de tirer profit des nouvelles incitations fiscales. Néanmoins, Alliances ne parvient pas à étendre ses performances commerciales au plan opérationnel, en ce sens que le groupe se contente d'une progression de son exploitation relativement faible de 8,6%. Raison invoquée par le management: des niveaux de marge plus réduits, dégagés sur des chantiers à moindre valeur ajoutée. Il n'empêche, que le secteur immobilier coté enregistre une bonification de 33%, faisant passer son résultat d'exploitation à 1,4 MMDH, et une hausse de 17% de son résultat net à 1,1 MMDH. Ciment Performance correcte... sans plus Lafarge légèrement malmenée, Holcim et Ciment du Maroc qui s'en sortent convenablement... La performance des cimentières ressort correcte... sans plus, surtout comparée aux croissances prononcées de ces dernières années. Le chiffre d'affaires agrégé du secteur coté s'affiche en hausse de 2,5% à 6,7 MMDH. En bon contributeur à cette hausse, Ciments du Maroc capitalise sur une progression des ventes qui déclasse le marché, grâce au renforcement de sa capacité de production. Pour les mêmes raisons, mais dans une logique inverse, Lafarge enregistre un volume d'affaires semestriel en baisse, du fait de l'arrivée des capacités additionnelles au nord et dans la région de Casablanca. Ceci amène au résultat d'exploitation du compartiment qui s'apprécie de 2,4%, pour atteindre 2,8 MMDH. Sur ce registre, Holcim s'attribue le mérite de tirer la performance opérationnelle du secteur à la hausse, à la différence des deux autres opérateurs, qui reculent sur un plan opérationnel. La filiale marocaine du groupe helvétique voit en effet, son résultat d'exploitation gagner 21,4%, grâce notamment à une baisse des prix des intrants. Cela amène, au final, au résultat net du secteur, qui connaît une hausse de près de 4% pour s'établir à près de 2 MMDH, tiré essentiellement par Holcim et, dans une moindre mesure, par Ciments du Maroc. BTP Coup dur pour le BTP Avec un BTP national à la peine, les spécialistes cotés du secteur ont affiché des indicateurs en berne au titre du premier semestre. À fin juin 2010, le chiffre d'affaires agrégé de ce compartiment signe une baisse de 35,1% comparativement à la même période de 2009 pour s'établir à 2,7 MMDH. Mis à part Aluminium du Maroc, qui maintient un léger statu quo favorable sur la période, toutes les sociétés du compartiment y vont de leur contribution à la mauvaise performance globale du secteur. Cela est particulièrement vrai pour Sonasid et Mediaco. La première, notamment, enregistre un chiffre d'affaires en contraction de 32,1% à fin juin dernier par rapport au 1e semestre de 2009. Cette contre-performance, qui a pris de court la communauté des analystes (voir article page 8), résulte de la régression de 33% des expéditions de la société dans un contexte de baisse du marché national du rond à béton et de fil machine et de resserrement des tensions concurrentielles. Avec des réalisations commerciales aussi mitigées, le résultat d'exploitation laisse apparaître une baisse de plus de 50%, à près de 130MDH. Là encore, le recul est quasi généralisé à tous les opérateurs. Signalons toutefois une petite performance opérationnelle du côté de Mediaco, qui parvient à éponger une partie de son déficit d'exploitation, le faisant passer de 17 à 13 MDH. Il n'empêche que le secteur du BTP laisse ressortir un bénéfice semestriel de près de 115 MDH, en baisse de 41%. Avec tout cela, le compartiment coté n'est pas au bout de ses peines, du moins à voir les pronostics des analystes, qui tablent sur un ralentissement des chantiers de BTP pour le prochain semestre, influencé par l'avènement du mois de ramadan et des fêtes religieuses. Autres Maroc Telecom s'essouffle Le compartiment «Autres» des entreprises à activités diversifiés, est particulièrement marqué par la présence de la plus forte capitalisation boursière, Maroc Telecom. Si le compartiment, en sa globalité, a généré 4 ,9 MMDH de bénéfices, soit -2,5% sur un an, il n'est pas étonnant de voir que c'est Maroc Telecom qui y souffle le chaud et le froid. En effet, le principal contributeur aux bénéfices de la cote a vu son RNPG baisser de 3,8%, malgré la hausse de 6% de son chiffre d'affaires. Il convient de souligner que l'opérateur historique a subi le poids de l'intensification des efforts promotionnels, du renforcement des amortissements consécutivement aux investissements réalisés pour développer le réseau, ainsi que de l'alourdissement des charges financières. Par ailleurs, la meilleure performance de ce groupement de sociétés cotées a été réalisée par l'opérateur hôtelier Risma, dont le déficit s'est allégé de 81%. En effet, disposant d'un modèle d'activité assez particulier, où les bénéfices ne sont générés qu'après plusieurs années d'exercice, les réalisations de Risma, au titre du premier semestre, laissent présager un retour proche à la rentabilité. Sothéma s'est également bien comporté en 2010, clôturant son premier semestre sur un crû de 53%, grâce vraisemblablement à une meilleure maîtrise des charges opérationnelles. En revanche, CTM, SRM et Fénie Brossette se positionnent comme les parents pauvres de ce compartiment, avec des bénéfices en chute de 88,1%, 88,3% et 29% de leurs capacités bénéficiaires, suite aux effets de la conjoncture sur leur activité.