Face aux critiques de l'opposition comme de membres de la coalition gouvernementale, Pedro Sanchez a expliqué et défendu son choix de soutenir le plan d'autonomie au Sahara marocain. Après José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, c'est au tour de Pedro Sanchez Chef du gouvernement de comparaître devant le Parlement pour expliquer et défendre sa décision de soutenir le Plan d'autonomie marocain. Face aux critiques des parlementaires notamment ceux de l'opposition, Partido Popular (PP) et VOX en tête, Sanchez a rappelé que « les relations de voisinage avec le Maroc s'inscrivent dans le cadre d'un partenariat stratégique et indispensable et qu'il s'agit avant tout d'une affaire d'Etat qui requiert une politique d'Etat ». Ce dernier a, au passage, souligné que la décision du gouvernement espagnol de soutenir le Plan d'autonomie marocain qu'il a de nouveau décrit comme la solution « la plus sérieuse, réaliste et crédible », signifie un « nouveau pas dans le chantier amorcé il y'a 14 ans, pour trouver une issue de politique réelle à un conflit enkysté ». Le Chef du gouvernement n'a également pas manqué de rappeler que Madrid ne fait que rejoindre une position partagée par ses principaux partenaires internationaux et de l'Union Européenne. Sanchez a aussi profité de son passage pour demander aux partis de l'opposition de « valoriser la complexité » des relations entre Rabat et Madrid et expliquer que la décision de son gouvernement visait avant tout à profiter « d'une opportunité pour devenir un acteur actif et non passif afin de mettre fin différemment à ce conflit éternel ». Des arguments qui n'ont pas empêché les formations de l'opposition de critiquer la position de la Moncloa. La coordinatrice nationale et porte-voix du PP dans la première Chambre, Cuca Gamarra, a ainsi critiqué le retard qu'aurais pris le Chef du gouvernement pour expliquer sa nouvelle politique aux parlementaires. Sanchez se serait également rendu coupable d'avoir « brisé le consensus sur la question du Sahara » qu'avait jusqu'à lors défendu les 6 autres présidents qui l'ont précédé à la tête du gouvernement. Gamarra a également regretté que « les parlementaires ont été informé de ce changement de posture espagnole à 360 degrés par voie de presse ». Pour le PP, en tentant d'éteindre une crise avec le Maroc, « le gouvernement du PSOE aurait provoqué une crise parlementaire et le gel des relations avec l'Algérie dans une conjoncture internationale fragilisée par la guerre en Ukraine ». Les critiques du PP font ainsi craindre un soutien du parti dirigé par Alberto Nuñez Feijoo aux amendements parlementaires que compte proposer des partis d'extrême gauche et autonomistes comme Unidas Podemos (membre du gouvernement), EH Bildu (basques) et ERC (catalans), pour forcer l'Exécutif à revenir à la position de soutien au référendum et réprouver le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares. S. A. Repères Vox fidèle à sa « Morophobie » Le parti de Santiago Abascal continue de souffler les braises sur la question du Sahara et s'est attaqué à Pedro Sanchez en critiquant « la posture unilatérale de la Moncloa prise à ses risques et périls ». Fidèle à son habitude de flirter avec l'injure dans ses prises de paroles il a décrit la correspondance adressée par la Moncloa au Cabinet Royal, comme une « injure », une « folie » et un « affront » pour l'Espagne.
Podemos tenté par la rébellion Malgré sa participation au gouvernement Sanchez, Unidas Podemos a fait partie des premiers opposants à la décision de la Moncloa. Le porte-voix du parti, Pablo Echinique, s'est lui aussi attaqué à Pedro Sanchez dont la stratégie a été décrite comme « lamentable et difficile à justifier ». Echenique a également rappelé que ses critiques ne « remettait pas en cause la loyauté de la formation comme membre de la coalition, à qui il a demandé plus d'écoute et de réflexion ».