La durabilité des ressources halieutiques et les enjeux et opportunités que représente le secteur pour l'économie nationale ont été au centre des débats d'une conférence organisée par la FENIP. Agadir a abrité la seconde édition de la Conférence sur les enjeux de la durabilité du secteur halieutique au Maroc. Un événement attendu par les opérateurs du secteur qui s'est tenu le 10 mars et leur a permis de s'informer sur l'impact des récents développements de l'activité sur la durabilité du secteur. Organisée par la Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche (FENIP), présidée par Hassan Sentissi El Idrissi, la conférence a permis de faire le point sur la situation du secteur halieutique dans son contexte international, régional et national, rappeler les initiatives en cours faisant de la durabilité un instrument d'accès aux marchés mondiaux lucratifs, de leurs atouts et limitations ou encore de mettre en lumière des enjeux et opportunités pour le secteur halieutique marocain. L'industrie halieutique mondiale est, rappelons-le, confrontée à de nouveaux défis générés par l'explosion de la demande qui risquent de mettre à mal l'adéquation entre exploitation rentable et respect des ressources halieutiques. Sans oublier les impératifs liés à la préservation de l'environnement, d'un côté, et, de l'autre, le maintien de conditions de vie dignes pour les communautés côtières et les acteurs de la filière. D'ailleurs, le taux de stocks de poissons surexploités n'a cessé d'augmenter, passant de moins de 10 % en 1974 à 35.6 % en 2019. La Banque Mondiale estime à plus de 83 milliards $ EUA/an le manque à gagner à cause de la surexploitation des stocks de poisson. En d'autres termes, si les stocks naturels de poissons étaient regénérés à leur niveau d'exploitation optimale, on pourrait en extraire 83 milliards $ EUA de plus par an. Un secteur qui comme bien d'autres a été mondialisé. Preuve en est : les unités halio-industrielles nationales transforment à Laayoune des espèces pêchées au Maroc, à Agadir des anchois d'Argentine ou du poulpe mauritanien, ou à Tanger des crevettes de la Mer du Nord. Les produits halieutiques marocains sont exportés à plus de 120 pays sur tous les continents. Cette deuxième conférence a, rappelons-le, été retardée par les restrictions imposées pour le respect des mesures de prévention et du contrôle de la pandémie et d'autres aléas liés aux impératifs du secteur halieutique. Ce délai a toutefois été mis à profit pendant une année 2021 électorale ayant abouti récemment à la mise en place d'une nouvelle majorité politique au Maroc, avec une vision concrète pour le développement du secteur halieutique dans le cadre de la stratégie Halieutis 2 (2022- 2030).