* Le Conseil supérieur des ressources halieutiques regroupe les administrations concernées du secteur, les professionnels de la pêche ainsi que la communauté scientifique. * Un nouveau plan pour le développement de la filière est en gestation. Il permettra, à terme, de valoriser les captures et daugmenter la valeur des exportations et le nombre demplois créés. * Les autorités doivent redoubler de vigilance pour contrôler les flottes étrangères et veiller au respect des engagements. Le Maroc dispose de deux façades maritimes avec un littoral qui sétend sur plus de 3.500 km. Le secteur de la pêche et les branches qui y sont liées occupent une place majeure dans léconomie nationale. Cette importance est visible au niveau de sa part dans le PIB, dans les exportations et également dans le nombre demplois créés. La préservation des ressources halieutiques a toujours été une priorité nationale. Le pays sest doté dun ensemble de lois et de mesures pour les préserver. Outre le volet juridique, la sensibilisation et la formation des professionnels et des pêcheurs est nécessaire pour sauvegarder ce patrimoine. Cest dans ce cadre que se tient le Conseil supérieur des ressources halieutiques à Agadir les 28 et 29 septembre. Cet évènement rassemble les autorités de tutelle, notamment le département de la pêche et lOffice national de la pêche (ONP), les professionnels et aussi les scientifiques. Il est question de reconduire les recommandations des premières Assises de la pêche tenues en 2005 à Casablanca. La conservation des ressources halieutiques est un défi pour les décideurs, mais aussi pour les scientifiques et surtout les exploitants de cette ressource. La surexploitation ne peut que fragiliser léquilibre halieutique. Le Maroc a vécu une amère expérience avec le poulpe. Les captures ont sensiblement baissé au fil des ans. Le non-respect des normes en vigueur, notamment la période de pêche, le calibre des captures et le matériel utilisé, a entraîné une inquiétante réduction des stocks. Il est question de choisir entre les gains économiques à court terme et la conservation des richesses halieutiques à long terme; celles-ci devant impérativement l'emporter. Les pêcheurs sont de plus en plus conscients de l'importance de la pêche responsable. Ils commencent à mesurer la portée du développement durable. LUnion européenne avec qui le Maroc est lié par un accord de pêche, a toujours milité pour une gestion et une exploitation rationnelles des ressources. LUE, à travers des mesures de soutien, apporte une aide considérable dans le cadre du PAAP aux associations professionnelles. Le contrôle de la flotte étrangère nécessite de redoubler de vigilance. Les engagements de certaines flottes ne sont pas respectés. Les autorités marocaines ont relevé à maintes reprises des infractions notoires. Létendue du littoral est aussi un handicap majeur pour assurer une bonne surveillance, surtout dans les zones sud. La contrebande et les activités occultes continuent de plus belle. La restructuration du secteur passe nécessairement par une valorisation des ressources humaines. Si la pêche hauturière arrive plus ou moins à sorganiser et à assurer sa mise à niveau, la pêche côtière et artisanale ont beaucoup de retard à combler. Au programme figure également ladaptation de la filière aux besoins et contraintes du marché mondial et, bien sûr, à lévolution du marché intérieur. Les participants au Conseil supérieur des ressources halieutiques ont plaidé pour le renforcement des ressources allouées à la recherche scientifique dans le domaine. Il est question de mettre en uvre de nouveaux procédés dexploitation. Les instituts de recherche halieutique permettent de donner aux professionnels plus de visibilité. Ces organismes sont également sensibles aux espèces qui sont menacées ou surexploitées. Ils proposent aussi des solutions pour sauvegarder lécosystème.