récente mort d'un soldat français au Mali survient dans un contexte de négociations difficiles entre Bamako et Paris, compliquées par la décision des Maliens d'inviter les paramilitaires de Wagner. Si du point de vue militaire il n'y a pas de regain de tensions dans la région où le caporal- chef Maxime Blasco a été tué le 24 septembre, la mission Barkhane est toutefois « de plus en plus difficile politiquement », car elle subit les difficultés des négociations entre Paris et le nouveau pouvoir malien, estime Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU sur Europe 1. « Parce que Bamako est en train, après le coup d'Etat, d'envisager un accord avec la société paramilitaire russe Wagner qui loue ses soldats et ses services. Cela poserait naturellement un problème important. Il n'y a pas de place possible pour ces mercenaires entre les soldats réguliers, comme les soldats français, européens et africains », a-til déclaré. Samedi dernier à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a accusé la France d'« abandon en plein vol », ce qui conduit le pays « à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d'autres partenaires ». Il n'a cependant pas cité l'entreprise russe Wagner. L'officiel a déploré un « manque de concertation » de Paris et une annonce « unilatérale » sans coordination tripartite avec l'ONU et le gouvernement malien. Une présence de mercenaires inconciliable Le 13 septembre, Reuters, en se référant à sept sources diplomatiques et sécuritaires, a annoncé que Bamako était proche de conclure un accord avec la société Wagner, ce qui « permettrait à Moscou d'étendre son influence en Afrique de l'Ouest ». En réaction, Jean-Yves Le Drian a annoncé que la France pourrait retirer ses troupes du Mali en cas de conclusion d'un tel accord, car il serait « absolument inconciliable » avec la présence militaire dans le pays. La ministre des Armées Florence Parly a également estimé qu'un tel accord « serait extrêmement préoccupant ». Le Kremlin avait alors tranché qu'il n'y avait « aucun représentant des forces armées russes là-bas » et qu'« aucune négociation officielle n'était en cours ». Le 25 septembre, dans les couloirs de l'Assemblée générale de l'ONU, Sergueï Lavrov a d'ailleurs expliqué aux journalistes que Bamako s'est adressé à une société militaire privée russe parce que les soldats français ont échoué à faire reculer les terroristes et que la France voulait réduire considérablement son contingent. En effet, mi-juillet, Emmanuel Macron avait annoncé une réduction progressive des effectifs militaires français au Sahel après huit ans de présence ininterrompue, au profit d'un dispositif allégé de 2500 à 3000 hommes « à terme ».